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20h12

Garée à l'arrache sur le parking du Letie's, je me dépêche de couper le moteur de ma voiture et de marcher jusqu'à l'entrée du bar. Mes pas, qui étaient rapides et sûrs d'eux jusqu'à maintenant, se font plus lents lorsque j'aperçois qu'aucune lumière n'éclaire l'établissement. Ai-je bien lu ? Oui, je suis sûre qu'Antoine m'a bien donné rendez-vous ici.

Alors que je m'apprête à sortir mon téléphone de mon sac à main, j'entends le verrou de la porte du bar émettre un léger bruit. Les yeux plissés par le manque de clarté, je m'approche doucement et pousse un long soupir de soulagement lorsque je reconnais la silhouette de mon petit copain.

- Antoine ! Tu m'as fait peur, soufflé-je en courant jusqu'à lui.

Dans un rire, il m'ouvre grand ses bras et je m'y réfugie en l'enlaçant assez fort. Peut-être un peu trop lorsque je sens ses grandes mains me repousser.

- Doucement, tu vas m'étouffer. Suis-moi.

Il me prend délicatement la main et je suis surprise de voir qu'il n'y a définitivement aucun éclairage. Je reste en retrait sans lâcher ses doigts et, au fur et à mesure que nous avançons, j'aperçois quelques bougies traînées au sol formant à elles seules un chemin jusqu'au milieu de la salle.

Mes lèvres s'entrouvrent et Antoine se retourne vers moi, me laissant découvrir sa si belle surprise. Au milieu se trouve une petite mais belle table dressée élégamment sur laquelle reposent de nombreux pétales de roses.

- Waouw, je...

Bouche bée, la seule réponse que je puisse lui donner n'est qu'un baiser, auquel il répond pendant quelques secondes.

- Merci, soufflé-je contre ses lèvres. C'est magnifique.

Il m'emmène jusqu'à ma chaise et me la tire, tel un gentleman, afin que je puisse m'asseoir.

- Ce n'est pas très recherché mais c'était la seule surprise que je pouvais te faire étant donné que je faisais la fermeture du bar, m'explique Antoine en s'installant face à moi.

- C'est parfait. Je n'ai besoin de rien d'autre.

Je lui souris et il me prend la main par-dessus la table, geste que j'apprécie. Les cernes qu'il a sous les yeux me font comprendre que la soirée n'a pas été de tout repos. Mais malgré ça, je n'arrive pas à m'empêcher de le trouver beau. En fait, dès le premier jour, je l'ai trouvé beau. Antoine est petit mais pas trop, il a ce qu'il faut là où il faut et ses cheveux bruns –toujours bien coiffés– me font craquer. Il a ce charme que je ne retrouve pas chez les autres garçons.

- Cha ch'est bien passé à la danse ? me demande-t-il, la bouche pleine.

Ça, c'est un peu moins craquant...

- Super, oui. Mais, un conseil, n'utilise plus ta sœur pour me donner rendez-vous... Ça craint.

Nous rigolons face à sa mine vexée et mangeons, en silence, les sandwichs qu'Antoine nous a préalablement préparés.

La soirée se déroule merveilleusement bien malgré son manque d'attention vis-à-vis de ma tenue et mon effort pour me maquiller. Il est très rare que je m'apprête autant, le naturel étant mon point fort, mais je pense qu'il ne l'a tout simplement pas remarqué. Ce n'est qu'un détail après tout, nous sommes ensemble et c'est tout ce qui compte.

- Tu dors chez moi ce soir ?

Mon copain débarrasse la table et, alors que je commence à l'aider, il m'arrête en me prenant le poignet, un sourire sur ses lèvres.

Le temps d'un étéOù les histoires vivent. Découvrez maintenant