𝕡𝕒𝕡𝕒...?

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Tu n'es sûrement pas prête à l'entendre, mais... je ne compte pas en rester là. Je vais tous vous tuer et m'échapper.

Une odeur de mort irrita ton sommeil. Il faisait chaud, tes poumons suffoquaient et ton diner menaçait de remonter. Encore engourdie, tu n'arrivais pas à te remettre les idées en place, et l'obscurité t'empêchait de mettre un contexte à la situation. Tu te précipitas vers l'entrée de la tente, ouvrit cette dernière comme tu le pouvais et précipitas ta tête à l'extérieur. L'air frais piquait les narines mais cela te faisait le plus grand bien, au contraire. A l'exterieur, il faisait tout aussi noir qu'à l'intérieur. Anormal. Tu perçus un peu plus loin une fine braise rouge qui se débattaient des ténèbres autour de lui.

"Merde, le feu !"

En manquant une énième fois de trébucher, tu parvins au feu. Les quelques braises survivaient pour ne pas s'essouffler. Tu tentas de le raviver avec quelques brindilles et ta respiration. Il s'exalta brutalement, t'obligeant de te reculer brusquement pour ne pas brûler à ton tour.

« Putain, personne fait la garde ici ? te plaignais-tu. »

Tu croupis une dizaine de minutes devant les flammes rouges, avant de décider de te préparer un thé.

Le ciel, parsemé d'étoiles blanches, te fixait d'un air insolent. 3h56. C'était
l'heure à laquelle ton thé se sentait prêt à être dégusté. La lumière dispersée en rayons autour de toi effrayait les prédateurs affamés de la forêt et de ses arbres qui s'étendaient à perte de vue. La boisson chauffa ta langue et provoqua un frisson général dans ton corps. Le goût coulait le long de ta gorge, tu pouvais le sentir s'évaporer dans toi. De la fumée s'échappait de ta tente, et tu émis l'hypothèse qu'elle était de l'œuvre de la régénération de Sieg.

« Salut. »

Cette voix familière résonnait dans le silence absolu. Reconnaissable entre mille, il était néanmoins rare que tu l'entendes.

« Vas t'en. »

Il s'installa à côté de toi. Tu détournais le regard, agacée rien que par sa présence.

« Tu te lèves de bon matin, dis donc, poursuivit t'il.

- Je pourrais te retourner la question, mais je préfère que tu t'en ailles.

- Non, moi je ne dormais pas. J'ai fais une insomnie. »

Et il ne pouvait pas s'occuper du feu, cet enfoiré ?

« M'en fous, tu répondis.»

Il soupira.

« T'es grognon, ce matin.

- Me parle pas.

- Très bien. »

Il se reprit, frotta ses yeux épuisés par l'effort et continua.

« Tu dois te demander comment j'ai eu la fierté de venir te parler après toutes ses années, non ?

- Ce qui me choque, c'est la façon dont tu me parles. Comment si on était de vieux potes.

- Désolé. Le stress.

- Carre toi tes excuses là où je le pense. »

Tu portas ta tasse à tes lèvres et pris une nouvelle gorgée.

« Depuis hier soir j'arrête pas d'y penser.
Mais j'ai des choses à te dire. Très importantes. Il faut que tu m'écoutes, affirma t'il, la voix tremblante.

- T'es mal placé pour me donner des ordres, Hyle.

- Désolé, rigola t'il. Je voulais pas... m'enfin...

- Et puis si c'est au sujet de ce qu'il s'est passé il y a neuf ans, te prends pas la tête, je t'écouterai pas. »

Il attrapa ton visage de ses mains moites pour confronter vos deux paires de yeux.

« Lâche moi ! »

Il s'exécuta, cramoisi.

« Je t'en supplie. On m'a forcé à garder le silence, mais j'y arrive pas, tu comprends ? »

Les yeux vitreux, il semblait se forcer à ne pas pleurer. Tu cédas.

« Hum, acquiesças-tu sans pas plus de conviction. »

Il souria de toutes ses dents, plus heureux qu'un gamin le jour de son anniversaire.

« Par où commencer... bon... hum...

- Grouille toi, j'ai Jäger à surveiller.

- Pardon ! Je fais vite. En fait, la version de l'incident qu'on t'a donné... ce n'est pas la réalité.

- Arrête... tu vas m'avouer neuf ans plus tard qu'en fait c'était le voisin du coin qui avait assassiné mes parents ?

- Non, bien sûr que non ! rétorqua Hyle. C'est moi qui ai brûlé ta maison il y a neuf ans et qui ai assassiné ta famille par la même occasion. Mais ce n'était pas parce qu'ils avaient mangé la viande qu'ils avaient produites...

- Quoi, alors ? »

Tu t'impatientais.

« La ferme où tu vivais produisait de l'excellente viande. Mais... en fait... t'es parents, enfin ton père... il était Mahr. »

Tu t'étouffas.

« Ok, très drôle. J'me casse. »

Tu n'attendis pas qu'il t'arrête et quittas le feu pour rejoindre ta tente.

« Estia ! Attends !

- Après tout ce que tu m'as fais subir, tu trouves ça encore drôle de te moquer de moi ? Ouais c'est ça, t'as du réfléchir toute la nuit à ton petit air dramatique là !

- Je savais que tu ne me croirais pas. Mais c'est la vérité !

- Comment tu expliques son transfert à Paradis alors ? Qu'est ce que foutrait un Mahr à Paradis ! Explique ! »

Hyle peina à se relever.

« C'était un infiltré ! Exactement comme Reiner, Berthold et Annie !

- Un infiltré... Papa n'aurait jamais accepté d'être dans des coups fourrés comme ça, répliques-tu.

- Je ne sais pas grand chose, moi, je n'ai fais qu'exécuter les ordres !

- Les ordres de qui, tiens !

- Je... »

Il gratta le derrière de son crâne.

« Finalement, je risque d'avoir des représailles mais tant pis... c'est... c'est Livai. Enfin... Livai a agi sous les ordres d'Erwin, mais... disons que....

- Très bien, acceptas-tu calmement. Livai n'est pas un menteur. Je lui demanderai si...

Un grand fracas t'interrompit. Tu te retournas vers le bruit, et fut surprise qu'il parvenait de ta tente.

𝚘𝚛𝚒𝚐𝚒𝚗𝚜 / Sieg x OcWhere stories live. Discover now