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Gabrielle nous a proposé de passer deux jours en pleine nature, tous ensemble, histoire de se changer les idées. Elle s'est gentiment occupée de réserver un chalet non loin de notre région, dans lequel nous passerons le week-end.

Par chance, les parents de Noah ont bien voulu nous prêter leur monospace, histoire de ne prendre qu'une voiture pour y arriver.

- On est bientôt arrivé ?

Ou par malchance, je ne sais pas.

- Bordel Emma, c'est la dixième fois que tu me poses cette question ; je n'en sais rien ! râle le métis.

- Je n'arrive pas à configurer ton portable, comment ça marche ?

- Sara, dépêche-toi, je ne sais pas où il faut sortir !

- Bordel mais ton téléphone date tellement que ton application ne s'ouvre même plus.

- On dit merci qui ? Merci Gabiiiiii, rit la jeune femme couchée sur mes jambes.

- La ferme, riposte Sam.

Mes yeux se ferment et j'essaie de ne plus me concentrer sur toutes ces voix qui ne font que râler mais c'est plutôt difficile, vu le stress, nous sommes très mal partis.

- Passe-moi l'adresse.

Emma se penche par-dessus mon siège pour prendre le téléphone de son amie et je sens l'odeur de son parfum jusqu'ici, ce qui provoque des frissons tout le long de mon corps. Ses cheveux frôlent mon épaule et je sens alors son regard sur moi, le temps de quelques secondes mais ça me paraît tellement long que j'en crois rêver. Je détourne les yeux tout en chipotant dans les cheveux de Téa, toujours couchée sur mes jambes.

- Fallait tourner ici, Noah.

- Et tu ne savais pas me le dire ?

- La voix du GPS te l'a dit il y a deux minutes...

- Vous parlez tellement que je ne l'entends pas. Donne-moi ce téléphone !

Emma soupire et me le donne pour que je le fasse passer jusqu'au métis.

- Terrible votre sortie.

- Vous ferez moins les malins quand vous verrez la putain de baraque qui vous attend, souffle Samuel.

- Ah ouais ? Pourquoi tu as eu le droit de voir les photos, toi ?

- Parce que je suis un privilégié.

Gabrielle rougit tout en riant doucement.

Le calme règne à présent dans la voiture, Téa s'est endormie, Sara écoute sa musique tandis que je ne m'intéresse pas à ce que font Emma et Antoine à l'arrière, beaucoup trop concentré sur mon jeu que j'ai installé sur mon portable.

- Pourquoi je n'ai plus de réseau ? crie Sara, offusquée.

- Parce que nous y sommes bientôt. Et ce week-end : pas de téléphone ! se réjouit Gabrielle.

- Tu te fous de moi ?

Nous pénétrons dans une allée qui semble rejoindre une petite forêt, à l'abri de tous. Les arbres qui nous entourent sont d'un vert éclatant et rayonnent comme je n'avais jamais vu auparavant. Des tonnes de fleurs bordent la route qui nous mène jusqu'à notre chalet, en hauteur sur une petite falaise et je ne peux qu'être heureux d'être ici. Nous sortons de la voiture mais personne ne parle, nous sommes trop occupés à observer ce qui nous entoure, le bruit des oiseaux, le son de l'eau qui coule en continu d'une petite fontaine à l'entrée de la maison, les criquets qui ne cessent de chanter. Le bonheur.

Le temps d'un étéOù les histoires vivent. Découvrez maintenant