𝐀𝐫𝐭𝐞́𝐦𝐢𝐬¹

CHAPITRE 60 - ET SI ?

CHAPITRE 60 : ET SI ?

Ma bouche inspire le plus d'air possible. Mes poumons se remplissent d'oxygène à mon plus grand bonheur. Suis-je morte ? Je retrouve chacun de mes sens petit à petit. Je m'accroche à une simple bouffée d'air. Je sens une douleur à mes poignets et les précédents évènements me reviennent en tête. Emerson, sas, menottes, oxygène. Je tends inconsciemment les oreilles et entends des bruits de clé à ma droite.

- Libère la, dit une voix féminine familière. Je m'occupe des autres.

Une masse se pose sur la banquette où mes genoux sont repliés hasardement. Mon cerveau reprend vie petit à petit.

- Rob', est-ce que tu m'entends ?

Oui. Le mot ne parvient pas à mes lèvres pourtant. Quelqu'un déverrouille mes menottes et je retiens un cri de soulagement. Il y a de grandes chances de toute façon qu'il n'arrive même pas à ma gorge. Mes bras retombent brutalement contre mon corps et deux mains m'attrapent par les épaules, m'évitant de tomber au sol. Mon métabolisme reprend de la force et je peux enfin entrouvrir mes paupières. Ma vision est tout d'abord floue et je n'aperçois que de vagues silhouettes. Ma gorge est aussi sèche que si j'avais bu un verre de sable. Je cligne plusieurs fois et mes yeux font inconsciemment le focus. Mes sens apparaissent tous d'un coup et je reviens soudainement à la vie. Mes oreilles bourdonnent, ma langue se colle contre mon palais, mes yeux observent, mes mains touchent le mur en fer et je sens une odeur de renfermée. Je prends une grande inspiration et me relève brusquement, observant les menottes détachées. Je fixe mes poignets, mes bras, mon ventre, mes cuisses, j'ai retrouvé mon corps.

- Hé, ça va ?

Une main se pose sur mon épaule et je me retourne brusquement. Ma tête cogne contre le mur en demi-cercle et je grimace en fixant Bellamy. Il me jette un regard inquiet.

- Comment tu te sens ?

J'observe autour de nous et remarque que les autres sont sains et saufs et plutôt en pleine forme. J'échange un regard avec Octavia qui part sûrement en direction de l'infirmerie, Harper sur ses talons.

- Rob' ?

Bellamy se place juste devant moi, m'obligeant à le fixer. Je secoue la tête, signe que je tente de revenir sur Terre.

- Quoi ?, lui demandé-je, désorientée.

- Tu es vraiment pâle, tu devrais t'asseoir.

Je m'assois lourdement sur le renforcement et observe ma jambe droite tressauter. Clarke débarque dans le sas et je me révèle, cette fois-ci évitant le mur bas.

- Clarke, ça va ?

- Je vais bien, me répond-t-elle en me jetant un coup d'œil. Mieux que toi apparemment. Viens, je vais t'ausculter.

Je ne dis rien et m'assoies une nouvelle fois à côté de Bellamy. Clarke prend mon pouls.

- Robin, il faut que tu te détendes, me dit-elle.

- Mais, je suis détendue, lui dis-je en souriant.

- Non, ton pouls bat trop rapidement.

- Et arrête de faire tressauter ta jambe, me demande Bellamy en posant sa main sur mon genou, arrêtant le mouvement.

- Calme-toi, c'est fini.

- Mais je suis calme !

- Non, tu es encore sous le choc. C'est ce qui arrive lorsque ton coeur s'arrête une demi-seconde, m'explique Clarke. Ton sang doit avoir besoin de plus d'oxygène que nous et ne plus en avoir durant trente secondes a du réussir à arrêter ton coeur.