Eden with love

Chapitre 21 - Faux sourire

Ce matin, le monde est différent. Je ne sais pas à quoi va ressembler ma vie, maintenant. Lorsque l'on est en couple, avec une personne que l'on aime, la voie semble parfois toute tracée.

L'amour est un guide, qui nous mène vers la lumière lorsqu'il le souhaite. Aujourd'hui, j'ai l'impression de ne plus avoir de guide, l'impression de m'être perdu sur un chemin sans posséder une quelconque carte pour m'aider.

Je vais une nouvelle fois devoir me rendre au lycée, le voir, ne pas lui parler, faire comme si je n'étais pas détruit de l'intérieur. J'ai passé la phase de déni, et j'ai hâte de savoir quelles étapes me reste-t-il à parcourir.

Je peine à sortir de mon lit, ce matin. En fait, la situation est la même depuis quinze jours. Je ne pense qu'à lui, je m'en veux, j'ai peur. Je crains de le voir arriver aux bras d'un autre, embrasser quelqu'un qu'il aimera. Je ne veux pas qu'il aime quelqu'un d'autre que moi, pas pour l'instant. Je ne suis pas prêt.

Je me rends au lycée, ce lundi matin. J'ai le sentiment de n'aborder que des discussions superficielles depuis quelques jours. Je ne veux pas retomber dans cet état, je ne pourrais pas le supporter. Mais le voir me rend tellement... je l'aime. C'est une chose de dire au revoir, c'en est une autre de ne pas voir la personne partir alors que vous devez deux chemins différents. Jusqu'ici, pour l'instant, j'ai l'impression que je ne guérirais jamais.

Le temps, Eliot. Le temps arrange tout, mais le temps est lent, je dois trouver des solutions pour l'accélérer. Si je ne mets aucune volonté dans mon envie de passer à autre chose, même le temps ne pourra jamais complètement arranger les choses.

- Salut toi.

Je me retourne à l'entrée du lycée, tandis que je suis en train de montrer mon carnet pour rentrer. Lou marche à côté de moi mais ne tourne pas la tête pour me regarder.

- Salut.

- Eden est derrière nous. Je veux éviter qu'il nous voie.

- D'accord... et tu voulais me dire quelque chose ?

- On avance un peu ? propose-t-elle.

Nous marchons dans la cours, je la vois se retourner pour être sûrs qu'Eden ne nous voie plus. Nous avons été noyés dans une foule de jeunes étudiants, aucun risque qu'il ait encore une vision sur notre duo.

Nous finissons par nous poser sur un banc, à l'abri de tous les regards. Elle regarde son téléphone, et constate que nous n'avons que quelques minutes devant nous.

- Je voulais te parler. Dis-le-moi si je te dérange, il n'y a pas de soucis.

- Sans qu'Eden le sache ?

- Oui. répond-t-elle le plus simplement possible.

- Je t'écoute, alors.

- Ça m'embête de n'avoir pas beaucoup de temps avec toi. J'ai prétexté avoir à recharger ma carte de cantine pour justifier que j'entre en avance. Je sais que c'est ridicule mais je ne sais pas si Eden apprécierait que je te parle, en ce moment...

- Je comprends.

- Tu voudrais qu'on sorte, tous les deux ? Ce soir.

- Tu as besoin de me dire quelque chose ?

- Rien en particulier, je crois. déclare-t-elle. Mais je veux m'assurer que tu vas bien.

- C'est gentil, mais ça va.