CHAPITRE 15

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" He loved mysteries so much that he became one. "



Je n'ai jamais rien su de ce que je voulais faire de ma vie. Je veux dire, bien sur que j'ai des rêves et des envies, comme tout le monde, mais de là à s'avoir comment les réaliser... non. Je dis tout le temps " peut être ", " pourquoi " et " je pense " parce que c'est comme ça que je fonctionne. Par l'indécision.


Je doute, je soupire, je me frappe dans des murs invisibles qui me font reculer et encore plus douter. Je suis le genre de personnes à préférer errer plutôt que tomber ou gagner. Je suis le genre à toujours rester dans l'ombre, parce que ça fait moins peur, que de ce lancer dans le vide sans savoir où l'on va atterrir.


Je suis comme ça depuis tout petit, et quand j'ai rencontré Rudy, il est devenu... mon repère. Mon encre. Mon rocher. La personne qui me montrait toujours, toujours, le bon chemin. Sans même forcément le savoir d'ailleurs, c'était juste... comme ça.


Forcément, quand il est mort, je me suis retrouvé totalement paumé. Parce que j'avais passé trois ans de ma vie à ne regarder que lui, aveuglement, amoureusement, et que soudain, c'était le noir complet. Même plus l'éclat bleu de ses pupilles, même plus la chaleur de son sourire. Rien. Un vide énorme, qui me faisait encore plus peur que son absence en elle même. Un vide énorme que je ne savais pas comment combler. Un vide énorme que je cherchais à contourner sans savoir comment faire.


Je ne le sais toujours, pas, d'ailleurs. Et ce vide m'obsède. Ce vide me perdra, bien sur. Ce vide qui l'a emporté lui, m'emportera moi aussi. C'est comme ça.


C'est même la seule chose dont je suis sure actuellement.



Je referme mon carnet avec un soupir, et je descends du bus. D'une manière générale, je n'aime pas vraiment parler de moi, mais écrire des choses sur ce que je pense, ça me détends vraiment. Et même si j'ai l'impression d'être un putain d'égocentrique, je le fais quand même, parce que personne ne lira jamais ces mots alors ça n'a aucune importance.


Il n'y a pas grand monde dans la rue, sûrement parce qu'il est bien trop tard et qu'il fait bien trop froid. Mon rendez vous chez le psy a été décalé, résultat, il est presque vingt heures, et je meurs de faim. Je sors mon portable, autant pour faire croire aux quelques personnes qui marchent sur le trottoir d'en face que j'ai une vie sociale active, que pour m'inquièter de savoir si quelque chose pourra remplir mon estomac ce soir.


De Louis à Jeanne :

Vous avez mangé ?


De Jeanne à Louis :

Ouiii, il reste des pâtes ! Tu fais quoi ??? :(

Alice veut pas dormir si tu lui as pas lu son histoire...


Je joue à faire tourner mon portable entre mes doigts, un petit sourire aux lèvres. Je ne lis jamais d'histoire à Alice, cette gamine est diabolique.


De Louis à Jeanne :

Ok, je suis en chemin mon rdv a été déplacé. Alice a pas besoin d'histoire, mets là juste au lit je viendrais lui faire un bisou.

Sensations - Larry StylinsonWhere stories live. Discover now