30. Requiem

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PDV Noah:

« Viens avec moi, ça laissera à tes petits copains le temps de contre attaquer. »

Les mots de Kenny, plus la vision d'Hanji se tenant sur un des toits à observer de loin, me firent comprendre toute suite ce que j'avais à faire. Je n'avais plus à craindre pour la vie de Livaï, dont mes muscles étaient encore fatigués à force de les solliciter pour le tenir. Je n'avais malheureusement pas pu m'assurer qu'il allait bien, qu'Hanji avait pu le rattraper avant de me faire assommer.

Deux ou trois jours. C'est le temps que j'avais passée dans cette cellule, sombre et humide où le caporal n'avait pas dû mettre son petit grain de sel de maniac dégénéré. Je me faisais chier, c'était affreux. Je pensais souvent à ma sœur et aux membres du bataillon, à ce qu'il devait bien faire en ce moment même, où quel genre de plan ils mettront en place pour la suite. J'aurais aimé avoir un contact avec eux, avec ma sœur. Mais j'étais quasiment persuadée que les brigades spéciales se débarrasseraient de moi d'ici peu. J'avais absolument tout révélé, j'avais dit toute la vérité à Kenny qui avait eu pour mission de m'interroger. Il ne m'avait pas ménager sur les coups. Mais je ne lui en voulais pas. Il m'avait fait comprendre qu'il ne souhaitait pas ma mort et qu'il ne me tuerait pas. Alors il m'avait donné des coups pour paraître plus crédible auprès de ses supérieurs mais rien auquel je ne survivrais pas. Bien sûr face à ma vérité, ils m'ont tous rit au visage en disant que je raconter que des salades. Je savais qu'ils ne me croiraient pas et c'est aussi pour ça que je l'avais dit aussi facilement. En revanche Kenny m'avait prise au sérieux, bien qu'il n'ait jamais dit qu'il me croyait sur parole, il n'a jamais manifesté le contraire.
Il continuait ses interrogatoires violents sous ordre de ses supérieurs. Je ne comprenais pas pourquoi il restait, je pensais qu'il s'en irait dès qu'il saurait toute la vérité.

Nos entrevues étaient bien sûr surveillées, alors on ne pouvait pas parler librement. Pourtant, j'aurais aimé lui demander ce qu'il avait en tête. Ce qu'il comptait faire après la mission. Mais quand il m'interrogeait, je parlais de mon passé avec Lydia, avec mes parents, à l'orphelinat. J'avais presque pris Kenny comme mon agenda secret. Je lui avais absolument tout révélé. Je me disais que quand le gouvernement se sera débarrassé de moi, il pourra peut-être aider le bataillon et ma soeur. Même si je doutais qu'il le fasse, ça leur laissait une chance. Et depuis ma petite cellule, c'était tout ce que je pouvais faire.

J'ignorais si je pouvais faire confiance en cet homme. Pour quoi que ce soit, mais je n'ai jamais vu Kenny comme un méchant. Je ne le croyais pas. Je savais qu'au fond de lui, se trouvait un homme bon.

Aujourd'hui encore, le grand homme entra dans ma cellule et la referma derrière lui. Cette fois-ci, le soldat qui surveillait notre entrevue n'était pas présent dans la pièce, mais il se trouvait dehors et nous écoutait seulement.

Kenny: Bon gamine, je te conseille de balancer ce qu'on veut parce que le chef veut t'éliminer. Tu nous sers à rien.

Moi: Je vous ai déjà dit toute la vérité. Vous voulez quoi de plus.

« Est-ce qu'ils vont bien? » c'était ce que mes lèvres avaient dit sans émettre de son.

Il fronça les sourcils et acquiesça.

Moi: C'est donc notre dernière entrevue? Ça me manquera. Mais ne vous inquiétez pas, je viendrais vous hanter.

« Merci » il lut aisément ce mot sur mes lèvres.

Kenny: Nous allons t'épargner de supporter ces guignols et allons t'offrir une mort bien moins cruelle que celle que tu aurais eu en dehors des murs. Il y a pas de quoi ma belle !

Je lui souris.

Moi: Je m'étais engagé pour donner mon cœur à l'humanité, alors que c'est l'humanité qui va prendre mon cœur. Quelle ironie.

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