Rossignol //Namgimin//

2 (M)

Jimin attendait sur le lit, le cœur palpitant d'angoisse. Ce n'était pas sa chambre, c'était celle du couple royal, il sentait les douces effluves de clémentine du prince consort et celles, plus masculines, du roi. Il ne se sentait pas du tout à sa place et il aurait préféré pouvoir se cacher jusqu'à la fin de ses jours dans la chambre qui lui avait été attribuée, de l'autre côté de l'aile. Mais des domestiques l'avaient déshabillé, lui avaient peigné les cheveux, l'avaient revêtu d'une chemise de nuit immaculée avant de le laisser seul dans cette pièce. Son visage toujours maquillé le démangeait, il sentait bien que les fards avaient craqué pendant cette trop longue journée et qu'il ne ressemblait sans doute à rien, mais il n'osait pas utiliser un linge humide sans permission.

Une porte qui claqua le fit sursauter et il leva de grands yeux vers le roi, qui entra dans la chambre, suivi du prince consort. Celui-ci ignora royalement Jimin pour se diriger vers le cabinet des bains attenant à la chambre. Une boule de panique s'installa dans la gorge du jeune oméga quand il vit que le roi se déshabillait. C'était donc le moment, la nuit de noces. Il essaya de se rappeler des quelques conseils chuchotés par les domestiques qui l'avaient changé mais son esprit était désespérément vide. Il ne put qu'observer le roi retirer un à un ses habits avant qu'il n'ordonne sans le regarder :

« - Tourne-toi. »

Jimin s'exécuta avec des gestes tremblants et il se retrouva à fixer le mur, agenouillé sur le lit. Devait-il plus se cambrer ? Dire quelque chose ? Faire quelque chose ? Avant qu'il ne puisse paniquer encore plus, deux mains appuyèrent sur ses épaules et il s'effondra à plat ventre sur le lit avec une exclamation étouffée de surprise. Il n'eut pas le temps de réagir que déjà le roi écartait ses jambes après avoir remonté sa chemise.

Il resta immobile, les yeux écarquillés et la respiration saccadée. C'était ça. C'était ce pour quoi il avait épousé le roi. Et pourtant, rien ne l'avait préparé à la violente douleur qui sembla le déchirer de l'intérieur. Un cri silencieux s'étrangla dans sa gorge alors que le roi le pénétrait sans états d'âme. Le jeune oméga attrapa le premier oreiller qu'il vit pour y enfouir son visage et étouffer ses pleurs et ses plaintes. C'était son rôle, porter un enfant pour le couple royal. Il n'était là que pour ça.

Cela dura, pour Jimin, une éternité. Une éternité de pénétrations sèches et brutales, de douleurs qui envahirent ses jambes, ses hanches et même sa colonne vertébrale, de larmes perdues dans l'oreiller, avant qu'enfin, le roi s'immobilise au plus profond de lui avec un grognement. Le jeune oméga le sentit jouir et il se raidit quand l'alpha se retira sans un mot, mettant fin à son supplice :

« - Tu peux rejoindre ta chambre. »

Sur ces mots, le roi quitta le lit pour rejoindre le cabinet des bains, laissant Jimin seul. Il aurait voulu pouvoir rester là à tout jamais et mourir rapidement afin de mettre fin aux douleurs qui le secouaient, mais il se força à se relever malgré ses souffrances. Lorsqu'il posa un pied par terre, il dut retenir un sanglot. Son bassin le lançait et il ne savait même pas comment il allait pouvoir rejoindre sa chambre. Mais, vaillamment, il mit un pied devant l'autre en serrant les dents pour ne faire aucun bruit. Il tituba jusqu'à la porte, qu'il ouvrit sans attendre. En baissant la tête pour ne pas croiser les regards des gardes en faction, il quitta la chambre royale en s'appuyant aux murs afin de garder un équilibre précaire.

Chaque pas qu'il faisait ravivait la douleur dans son bassin et ses jambes tremblaient comme celles d'un faon qui apprenait à marcher. Des larmes coulaient sur son visage dans un flot ininterrompu et en s'essuyant sur sa manche, il s'aperçut que son maquillage avait taché le tissu. Il ne devait ressembler à rien. Après de longues minutes passées à tituber, Jimin aperçut enfin la porte de sa chambre. Sans s'attarder davantage, il la poussa avant de s'enfermer dans les appartements. Là, il se laissa tomber au sol avant d'éclater en sanglots.