Chapitre 16

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Chapitre 16 : C'est okay.

" L' angoisse n'est rien d'autre que cette sensation étouffante d'impuissance ? Cette absence d'espoir, cette absence de futur. Rien. Rien à faire, rien devant, rien derrière. "

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2 Novembre 2014

Louis n'a pas dormi. Il a passé la nuit à penser. Après l'annonce d'Harry, les deux amants n'ont pas discuté de ces chiffres. Lorsque Louis est revenu après avoir vomi ses tripes, Harry lui faisait dos. Il était allongé, recroquevillé sur lui-même, le corps tremblant. Louis s'était alors installé derrière lui. Il l'avait enlacé, son torse collé au dos d'Harry, et l'avait serré aussi fermement que possible. Les tremblements d'Harry s'étaient calmé mais n'avaient pas cessé. Alors, Louis avait doucement posé ses lèvres dans la nuque chaude d'Harry, à la lisière de ses cheveux. Il avait embrassé sa peau, ponctuant ses baisers de paroles réconfortantes. Aux creux de ses bras, Harry s'était endormi.

Parce que comme toujours, c'est aux côtés de Louis que tout va bien. Tout va mieux. Parce que c'est dans ses bras qu'Harry se sent en sécurité. Il se sent invincible, alors même que ce cancer l'habite. Et Harry sait. Il sait que même si le monde venait à s'écrouler, alors rien ne lui arriverait tant que Louis le tient dans ses bras, tant qu'il reste à ses côtés. Oui. Rien ne serait pire que d'être séparé de cet homme qu'Harry aime plus que sa propre vie. Et même si parfois, ça fait mal, eh bien Harry accepte cette douleur. Parce qu'il n'a jamais été aussi heureux que lorsqu'il est enlacé par ce petit châtain avec qui il partage son quotidien.

Présentement, Louis est allongé sur son flan. Il regarde Harry qui est tout près de lui, endormi. Mais même dans le pays des rêves, il semble être en plein cauchemar. Ses sourcils sont froncés, son visage est crispé, et il ne fait que gigoter, ne semblant pas serein. Et bordel, Louis donnerait tout pour apaiser ce doux visage. Il donnerait tout pour qu'Harry puisse passer une vraie nuit, reposante et agréable. Parce que son amant est épuisé. La première séance de chimiothérapie l'a fatigué, les rendez-vous incessants chez le médecin aussi. Alors, comme pour apaiser ces maux sans utiliser les mots qui semblent impuissants, Louis caresse doucement les joues d'Harry. Ce ne sont que de petits mouvements, presque superficiels. Ses doigts frôlent sa peau, comme si le mécheux avait peur de la briser. Louis l'admire.

Il contemple sa bouche. Ses lèvres sont pulpeuses et roses. Elles sont belles, magnifiques même. Louis a sans cesse envie de les toucher, les caresser, les embrasser.

Il regarde son nez. Il est fin, ni trop gros, ni trop petit. Il est droit, ni trop plat, ni trop retroussé. Louis a sans cesse envie de le frotter contre le siens, avec douceur.

Il scrute sa peau. Elle est lisse, vide d'imperfection. Seuls quelques grains de beauté viennent la décorer joliment. Louis a sans cesse envie de la caresser, l'embrasser.

Il observe ses yeux fermés. Ses cils sont longs, ils viennent caresser ses joues avec élégance et délicatesse. Mais il les connait. Ils sont foncés, faisant ressortir la belle couleur verte de ses yeux.

Ses yeux. Louis voudrait les voir. Ils sont d'une extrême beauté. Et Louis pense que c'est de cette couleur verte qu'il est tombé amoureux. Ils sont clairs, et voyants. Louis aime quand Harry le regarde, ses yeux le dévisageant avec tendresse. Il se sent aimé quand Harry pose son regard sur lui.

Et bordel, Louis ne veut pas que ce regard disparaisse. Il ne veut pas qu'un jour, Harry ferme les yeux et ne les ouvre plus jamais. Ça le briserait. Entièrement.

Parce que ça aussi, c'est une chose que Louis ne supporte pas. Cette impuissance, cette impression que rien n'est moins sûr que demain, ce sentiment que peut-être, le futur n'existe pas pour Harry. Ça fait peur, la mort. C'est effrayant parce que c'est quelque chose qu'on ne contrôle pas, mais surtout qu'on ne connait pas. Et c'est terrifiant de ne pas connaitre ça, pas vrai ? Ça angoisse, ça paralyse. Ça nous compresse la poitrine, ça nous bloque la respiration. Ça gâche nos nuits, ça brûle nos yeux. Ça fait mal.

It's over, Love. I'll join you. [L.S]Where stories live. Discover now