Chapitre 13

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After School 'Shampoo'

Sans surprise, la rentrée s'est incroyablement bien passé par le couple. Ils ont été félicité et complimenté par leur groupe d'amis et aussi par quelques personnes qui semblent les admirer, à se tenir la main dans les couloirs, comme si rien ne pouvait les atteindre, ce qui est un peu le cas. Ensemble, ils sont inatteignables, invincible. Même Elle est venue les féliciter, surtout Jeno. Celui-ci l'a poliment remercié avant de retourner auprès de son petit ami qui La fusille du regard. Certaines rancœurs, certaines jalousies, sont difficile à oublier. Tout se passe tellement bien que Jaemin a du mal à y croire, c'est comme un conte de fée. Personne ne leur crache dessus, il n'y a que peu de regard haineux, surtout des regards envieux. Il a l'impression que ces instants pourraient disparaître en un claquement de doigts mais, pour la première fois, il décide d'en profiter à fond, sans faire une place quelconque pour les inquiétudes.

Jeno l'emmène souvent en rendez-vous, faire le plus d'activité ensemble, comme si chaque jour, chaque instant était le dernier, et Jaemin aime ça. Il aime profiter de la vie, de l'adolescence, sans autre inquiétude que le contrôle du lendemain. Il ne voit plus sa famille qu'une ou deux fois par semaine, lorsqu'il n'a pas le choix de rentrer, lorsque Jeno a d'autres occupations personnelles, et ses parents l'ignore. Ça ne le blesse plus. Il n'a pas besoin d'eux. Il a Jeno et sa famille, il a Mark et Donghyuck. Les quatre jeunes hommes sont d'ailleurs réunis dans le salon du premier pour un devoir, un exposé d'Histoire, un truc stupide qu'aucun d'eux n'apprécie ni ne comprend. Mais ils s'amusent tant que cela n'a pas d'importance. Jaemin est affalé sur l'épaule de Jeno, tous deux concentrés sur la dispute puérile de Mark et Donghyuck, au sujet de la répartition du temps de parole, l'un considérant qu'il en a trop, l'autre qu'il n'en a pas assez, et finalement ils disent la même chose mais ne s'en rendent même pas compte.

« Jaemin ?

- Oui ? »

Jeno tourne légèrement la tête, suffisamment pour plonger ses yeux dans les siens mais pas assez pour le faire bouger de façon désagréable. C'est mignon.

« On risque de pas avancer dans ce travail maintenant, ça te dit qu'on les abandonne et qu'on aille manger une crêpe ? Petite date rapide ? »

Voilà ce qui les caractérise. Pas de prise de tête, juste des idées, et des actions, de magnifiques imprévus qui leur permet de vivre des souvenirs doux. Alors, sans aucune hésitation, Jaemin accepte et ils s'éclipsent discrètement, laissant les deux énergumènes à leurs disputes sans fin. Ils se dirigent d'un pas léger vers le parc le plus proche, main dans la main, en silence. Il n'y a pas de mots. Ils n'en ont pas besoin. Seulement de la présence de l'autre. Main dans la main, ils entrent dans le parc et s'arrêtent devant un camion qui vend crêpes, gaufres et glaces lorsque c'est la saison ou lorsque le vendeur en a envie. Il est gentil le vendeur. Il est souriant et il fait toujours une ristourne aux amoureux, peu importe leurs âges ou leurs genres. Il considère que tout amour est beau, et c'est pour ça que le couple l'apprécie tant. En les voyant arriver, beaux, souriants, rayonnants, amoureux, il les accueille avec joie.

« Eh bien les jeunes ! Que faites-vous là ?

- On vient de s'échapper de deux idiots pour un petit rendez-vous. On va te prendre la même chose que d'habitude.

-Bien ! Une crêpe au caramel et une au chocolat supplément chantilly ! »

Le jeune couple regarde le vendeur se mettre au travail. Tendrement, Jeno joue avec les doigts de Jaemin, qui laisse échapper un léger rire. Ils sont adorables. Le vendeur leur tend leurs crêpes, Jeno paie malgré les protestations (qu'il savait déjà vaines) de Jaemin et ils repartent, se promenant dans le parc, à pas lent, pour profiter de chaque instant. Les crêpes chaudes brûlent leurs doigts et le soleil qui tape en cette fin de septembre ne les aide pas à échapper à cette chaleur. Chaleur réconfortante pourtant. Une chaleur de souvenir. Il ne peut s'empêcher de faire la remarque à voix haute.

« Tu sais, c'est tout à fait le genre de moment dont nous nous souviendrons toute notre vie. On s'échappe de nos deux amis se disputant pour un rendez-vous surpris où l'on mange quelque chose de beaucoup trop chaud. On est presque seul dans le parc alors que c'est samedi. On est bien. »

Cette réflexion fait sourire son petit ami qui lui ébouriffe tendrement les cheveux.

« C'est vrai. On s'en souviendra. On le racontera à nos enfants plus tard.

- Tu veux des enfants ?

- Oui. Pourquoi pas ? J'ai toujours rêvé d'en avoir, être avec un homme ne change rien. Et toi ?

- Pourquoi pas, imite-t-il Jeno dans un sourire moqueur ! »

Prévoir l'avenir. En rêver. L'imaginer. Vivre dans le futur autant que dans le présent. Ne pas penser au passé. Voilà ce qu'est leur couple. Un havre de paix, de rêve. Un endroit où, l'un comme l'autre, ils ont trouvé un refuge. Du moins Jaemin l'espère. Il espère que tout cela signifie autant pour Jeno que pour lui, que tout cela durera sans que ça ne les plombe, que rien, jamais ne les séparera. Il espère pouvoir l'aider comme Jeno l'aider, le sauver comme il l'a fait. Il espère que jamais il ne ressentira à nouveau ce sentiment étouffant d'abandon. Il est sûr, au fond de lui, il le sent, le sait. Cela n'arrivera plus jamais. Pas tant que Jeno est avec lui. Et Jeno le lui a promis à maintes reprises : Jamais il ne l'abandonnera. Le téléphone sonne soudainement, les faisant tout deux sursauter. Jeno, qui s'était rapproché et était sur le point de l'embrasser s'écarte et décroche.

« Quoi... On est au parc... Bien sûr que Nana est avec moi ! ... Une crêpe... Non... Tais-toi idiot... Oui on arrive, à tout de suite. »

Il raccroche avec un soupir, passant une main dans ses cheveux.

« C'était Hyuck, Mark et lui viennent d'arrêter de se disputer et se sont rendu compte qu'on avait disparu. Temps écoulé, il faut qu'on y retourne.

- Ce n'est pas grave, c'était sympa. Et puis on était censé travailler, c'est normal. »

Embrassant vitement ses lèvres, Jeno reprend sa main et tous deux repartent dans l'autre sens, mettant ainsi fin à ce doux rendez-vous improvisé.

Singing : HappierOù les histoires vivent. Découvrez maintenant