Chapitre 29 : Part

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L'heure était passée à toute vitesse. Sans que je ne parvienne à écrire une véritable ébauche de texte qui me parusse potable. Face au regard critique de Zak qui n'hésitait pas à m'indiquer lorsque je faisais fausse route, je m'étais renfrognée. Je supportais mal la critique, en particulier lorsqu'elle venait de lui.

Que pouvait-il bien y connaître, lui, de toute manière ?



Il avait semblé attendri lorsqu'au bout d'un certain temps je m'étais recroquevillée sur moi-même, lui balançant au passage rageusement ses feuilles cançon ainsi que les crayons qu'il avait eu la grande gentillesse de me prêter et refusant d'écrire de nouveau.

Il avait tenté de me dérider, sans y parvenir. Je ne lui avais qu'un peu plus tourné le dos.



Il avait semblé véritablement vouloir m'arracher un sourire avant de renoncer, face à mon air pincé et de se tendre lui aussi.

Nous étions restés sans parler durant quelques minutes, n'attendant qu'une seule chose : que l'autre franchisse la barrière que nous nous étions - une fois de plus - imposée. .


C'est à ce moment donné que j'avais réalisé que nous avions tous deux une fierté surdimensionnée. Ce genre de fiertés horripilantes qui pourraient pousser aux extrêmes, sans raisons valables.



Pour autant je ne voulus pas démordre de ma bouderie. Ce n'était pas à moi de le faire.

Il jouait au donneur de leçon tout en sachant pertinemment que je ne supportais pas cela.

J'avais malgré tout conscience que nos petites bouderies pouvaient durer une éternité comme se rompre en quelques secondes.



Au bout d'un certain temps, ronchonnant intérieurement, je m'étais glissée vers lui, sans me départir de mon air exagérément outré et l'avait bousculé, suffisamment pour qu'il perde quelque peu l'équilibre.


J'avais émis un petit rire moqueur, suivi d'un sourire en coin destiné à calmer ses prochaines envies de meurtre et l'avais regardé, dans les yeux cette fois, à la recherche d'un quelconque signe d'amusement.

Après une légère hésitation, il soupira bruyamment avant de retrouver ses yeux brillants et de lâcher :

- T'es vraiment une chieuse, Charly Collins.



J'avais opiné en rougissant comme une enfant prise sur le fait, la main dans un pot de confiseries et avais confessé :

- Toujours. Je me déteste en partie pour ça.



Dès lors, l'atmosphère s'était considérablement allégée.

Avaient suivi des rires. A la chaîne. Jusqu'à en avoir mal aux yeux à force de pleurer et mal au ventre à force de rire.

Et à ce moment donné, j'avais réalisé que j'en avais besoin. Que ce garçon plus qu'agaçant avait réussi à m'arracher plus de rires en quelques minutes que mes autres amis en l'espace de quelques mois. Il avait au moins ce mérite.

Somehow, I would know ... [ ANCIENNE VERSION ]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant