3 | Chapitre 3

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Jeudi 25 mars 2021

Bahreïn, 21h30

Bahreïn, 21h30

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PDV de Julia

Les gouttes d'eau stagnantes dans le pommeau de douche frappent le marbre au sol. Ce son est le seul qui occupe la pièce, vide, uniquement assombrie par mes pensées. Je savais qu'il était trop tôt pour que je revienne, je ne supporte pas de leur avoir fait du mal. Lando m'a brisé le coeur. En fait, à chaque personne que j'ai revu, mon coeur se brisait un peu plus.

Comment est ce que je réagirai si je revoyais une personne qui a disparu depuis 1 an et demi ? J'aurai très certainement pleuré, mais est ce que je ne lui en aurai pas voulu ? Je ne pouvais donner aucune nouvelle, je ne pouvais contacter personne extérieure à ma famille, sauf Pierre.

Je pensais avoir passé le plus dur avec la mort de ma famille, mais je n'aurai jamais imaginé que tout ça me rattrape de cette façon. Je me demande ce qu'ils se disent de là-haut. J'ai fais tellement de choix, sous la contrainte ou non, dont beaucoup ont été très mauvais. Ils doivent tellement être déçus de moi. Le seul réconfort que j'ai pu trouver fut l'appel téléphonique avec ma famille.

Pierre: T'es pas à poil ? La porte de la chambre s'ouvre

Moi: Non, tu peux venir, il arrive jusqu'à mon lit et se jette à côté de moi

Pierre: Ouais enfin, pas a poil mais pas prête, je lui fais un petit sourire forcé. Allez, il se lève, ils sont où tes habits ?

Moi: J'ai pas envie d'y aller, il soupire un peu et se rassoit au bord du lit. Ça fait beaucoup d'un coup là

Pierre: Je comprends, alors bouge pas, il relève, mets toi en pyjama j'arrive !

Il ne me laisse pas le temps de répondre, qu'il a déjà franchis la porte presque en courant. Un petit rire s'échappe de mes lèvres en réalisant la scène. Je me lève et enfile un long t-shirt avec un short avant de m'enrouler dans la couette de mon lit.

••

7 mois auparavant...
5 août 2020

Pierre: Comment tu te sens ?

Moi: J'ai l'impression d'être passé sous un camion, mais les médicaments font effet, il rigole légèrement pendant qu'il s'assoit sur le bout de mon lit

Les murs fades de l'hôpital m'ont toujours dérangée, surtout en ce moment. Ils auraient pu choisir n'importe quelle couleur, pourquoi le blanc ? Je ne suis là que depuis 3 jours et pourtant, j'ai juste envie de me barrer. Mais la présence de Pierre me fait tellement de bien.

Je pensais qu'ils n'allaient même pas me laisser le faire venir, alors comment je pourrai être plus heureuse. Il pose sa main sur mon tibia, par dessus la couverture blanche, et me fait un petit sourire. Son regard divague rapidement dans le coin de la pièce pendant plusieurs minutes pendant que je me contente de le regarder.

La peur au ventre ~ Charles LeclercOù les histoires vivent. Découvrez maintenant