Billy et Mary ( Fan Fiction ) TOME 1

21 : Vecna

Je n'atteins jamais la voiture, je me tourne et appelle Billy mais je n'ai aucune réponse. Je ne comprends pas ce qu'il m'arrive. Soudain, j'entends le tintement d'une horloge qui résonne une première fois. L'horloge est sous mes yeux, je comprends immédiatement que je suis dans une situation délicate, je tente de m'échapper mais je ne sais pas dans quelle direction me rendre.

Je me retrouve propulsée dans un monde parallèle, je suis chez moi, ma mère est à table dans la salle à manger. Je m'avance vers elle et découvre que la table est recouverte de nourriture périmée. Je pose ma main sur ma bouche et déglutis, le temps semble s'être arrêté dans cette dimension.

Ma mère est inerte, je la secoue mais elle ne répond pas, elle regarde droit devant elle. J'ai l'impression que le temps s'est vraiment arrêté et que je suis la seule à réagir. Je suis la direction de ses yeux puis, de l'autre côté de la table se trouve mon père. Mon coeur s'emballe dans ma poitrine, il se lève de table et avance vers moi lentement. Je recule sans le lâcher du regard et tente de m'échapper, toutes les portes sont fermées, celle de l'entrée et celle du jardin. Mon père s'arrête au milieu du couloir, sa silhouette menaçante est immobile. Je continue désespérément d'ouvrir la porte tout en appelant à l'aide. Je tente de me convaincre que c'est seulement une vision, qu'il n'est pas réel, mais la peur me submerge quand même. Il s'avance vers moi, des flammes surgissent du sol et embrasent les murs, je hurle de panique en tapant la porte d'entrée. Je tourne le dos à mon père et me recroqueville sur moi-même en posant mes mains sur mes oreilles.

Une force inconnue me relève et me tourne vers ce qui devait être mon père, mais à sa place se trouve une créature ignoble. Un croisement entre un homme est un serpent, c'est Vecna. Je le supplie de me laisser tranquille et de m'épargner. Des tentacules se nouent autour de mes bras, de mes jambes et de mon cou, je ne peux plus bouger. Il me regarde, ses yeux percent mon âme, il avance sa main dans ma direction et la lève au dessus de ma tête. Une lumière attire mon regard mais s'estompe au bout de quelques minutes, un cercle lumineux se créer derrière Vecna, je plonge mon regard dedans. Je vois Billy et mes amis crier dans l'allée de Steve, je vois également ma silhouette qui s'élève de quelques centimètres du sol. Steve beugle soudainement : « Irène Cara ! ». J'ai l'impression d'assister à un film, au film de ma mort probablement.

- Non ! Ce n'est pas cette musique qui la sauvera ! S'écrit Billy.

- Elle va mourir ! Continue Steve.

- Fais moi confiance ! Hurle Billy en courant vers sa voiture.

Je ne risque pas de revenir en vie, je regarde Billy et une émotion me submerge, j'aurai aimé lui dire au revoir. Je ne comprends pas vraiment ce qu'il se passe, Vecna tente de me déconcentrer. Eddie donne un walkman à Steve, je vois Billy qui fouille désespérément quelque chose dans sa voiture. Il sort précipitamment de sa Camaro en criant : « c'est la cinquième musique ! ». Steve me tire vers lui et met un casque sur mes oreilles, Vecna semble irrité de ne pas réussir à m'hypnotiser complètement.

J'entends une musique au loin, au début c'est comme un rêve mais elle se met à résonner dans la maison. Je reconnais soudain la musique de Tina Turner, celle que j'écoute tout le temps, ma musique préférée : Proud Mary. Je ferme les yeux et me concentre sur la musique puis des images défilent dans ma tête. Il s'agit de souvenirs, je revois le moment où Billy m'a regardé le soir où je suis sortie au cinéma avec Steve et Robin, le moment où nous dansions dans sa chambre, le moment où nous étions sur le parking de la station essence, la fois où nous nous sommes embrassés pour la première fois. Je vois aussi mes amis, la journée shopping avec Robin, les jeux de sociétés avec Eddie et Melody, je revois le sourire radieux d'Eddie et j'entends le rire tonitruant de Melody. Tout défile dans ma tête a une vitesse hallucinante comme un film en avance rapide.

Je sens mon bras sous l'emprise d'une force qui me dépasse. Je tente de le retenir mais c'est inutile, un craquement retentit et une douleur me foudroie. Je hurle puis je ressens la même sensation que j'ai quand je tombe dans mes rêves, j'ai l'impression de chuter de plusieurs mètres.

Je me réveille subitement par terre dans les bras de Billy, je ne comprends pas ce qu'il se passe. Ma douleur au bras est insupportable, je ne peux plus le bouger, il est complètement retourné. Sa position me provoque un haut le coeur et des sanglots, je ne veux pas le regarder mais la douleur me ramène à la réalité.

Billy me regarde, je sens son coeur battre à une vitesse déraisonnable, Steve et Robin sont au bord des larmes. Tout le monde semble choqué, Billy retire le casque sur mes oreilles et me berce pour me détendre. Je n'ose toujours pas regarder mon bras, une nausée me guette. J'entends au loin une sirène de pompier et le camion arrive dans l'allée. Ils m'embarquent dans un brancard malgré mon bras complètement brisée et pliée. Je leur supplie de m'injecter de la morphine car la douleur est sur le point de m'achever. Billy est à mes côtés, il pose une main sur ma joue en me disant d'être courageuse.

- J'ai très mal.. Dis-je en me crispant.

- Je sais. Dit Billy en passant sa main dans mes cheveux.

- J'ai mal.. Répété-je en pleurant.

Je me mets à crier, Billy pose une main sur sa bouche, il est tendu. La douleur me fait tourner la tête, j'ai l'impression que je vais perdre connaissance d'une minute à l'autre.

- Donnez lui quelque chose, bon sang ! Elle souffre ! S'exclame Billy en toisant les ambulanciers.

Nous arrivons à l'hôpital et comme je m'en doutais, j'hérite d'un plâtre très moche que tout le monde prend plaisir à signer, Billy le premier. J'ai passé quelques jours à l'hôpital en prenant le soin de garder sur moi le walkman de Steve et ma cassette. Billy est venu tout les jours pendant plusieurs heures, il venait me tenir compagnie, le temps était long sur ce lit d'hôpital. J'ai raconté un bobard à ma mère, je lui ai expliqué que j'étais tombé de mon vélo, de toute manière elle n'aurait jamais cru la vérité.