Chapitre 1

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Comme promis voici la suite ! J'espère que le prologue vous a intrigué et donné envie de lire les prochains chapitres ! Passez une bonne lecture et n'hésitez surtout pas à commenter ça fait toujours plaisir (et je suis curieuse de voir ce que vous pensez qu'il s'est passé au prologue) !

J'étouffai le hurlement qui menaça de m'échapper d'une poigne ferme autour de ma gorge serrée. L'oxygène refusait d'y affluer, me contraignant à me redresser brusquement sur mon lit. Je fermai les yeux, pris d'innombrables tremblements irrépressibles. L'angoisse était si virulente que respirer s'apparentait à un souvenir lointain.

Inspire, expire. Allez, tu sais comment faire.

Je serrai mes draps à m'en faire blanchir les phalanges tout en me concentrant pour inhaler ne serait-ce qu'un filet d'air. Lorsque j'y parvins après ce qui me parut être une éternité, ma gorge me fit si mal qu'elle me donnait envie de la griffer à sang. Je n'en fis rien, laissant reposer ma main contre elle tandis que le souffle me revenait, bien que haletant. Ma tête pulsait si douloureusement qu'elle semblait sur le point d'imploser. Quand bien même j'en avais pris l'habitude, cette souffrance n'en était pas moins éreintante.

D'un soupir, j'essuyai la sueur de mon front tout en ignorant celle de mon t-shirt trempé. Je ne regardai pas l'heure, sachant pertinemment qu'elle serait similaire aux jours précédents. Cela faisait neuf ans que je me réveillais constamment à cinq heures, ce n'était pas aujourd'hui que ça allait changer.

Frottant mes yeux avec lassitude, je me redressai en grimaçant face à la crispation de mes muscles que j'étirai en quittant mon lit. Mon cœur battait toujours à un rythme effréné, chaque pulsation exacerbée par l'anxiété qui me ravageait.

Ce rêve n'avait de cesse de me harceler depuis quelques mois. Ses assauts continus me bousillaient tant qu'ils m'avaient contraint à reprendre mon traitement contre mes troubles anxieux. J'avais cru m'être définitivement débarrassé de cette merde. Visiblement, ce n'était pas le cas.

Je descendis dans la cuisine sans allumer la lumière, accoutumé à me déplacer malgré l'obscurité matinale. La lune suffisait à éclairer mon chemin étant donné que je ne fermais jamais les fenêtres. Le faire me rendait malade d'angoisse, aussi sûrement qu'un claustrophobe enfermé vif dans un cercueil sous terre. Je détestais me sentir pris au piège au sein même de ma propre maison.

J'avalai mes anxiolytiques en plus d'un doliprane pour atténuer la virulence de mon mal de crâne. Mes mains tremblaient encore lorsque je rejoignis la salle de bains dans l'objectif d'y prendre une douche glacée.

L'eau me fit frissonner, crispant mes muscles tout en me débarrassant de la sueur accumulée. Je levai la tête vers le jet et fermai les yeux afin de me remémorer ce rêve qui n'avait de cesse de me hanter.

Il était temps que les choses changent. J'en avais plus qu'assez de percevoir ces fragments tout en étant incapable de me souvenir de quoi que ce soit. Je savais pertinemment qu'il s'agissait de réminiscences que mon esprit tentait de réintégrer. L'une de celles que j'avais oubliées, mais qui pour une fois, ne disparaissaient pas de ma mémoire à la seconde même où mon corps s'éveillait.

J'éteignis le jet puis me plaçai face au miroir. Mes cheveux noirs, récemment coupés, gouttaient le long de mon visage pâle. Mes yeux bleus quant à eux, brillaient d'une détermination que j'avais acquise dernièrement, malgré les cernes profonds qui les marquaient. Même si cela me terrifiait, il fallait que je me souvienne de ce qu'il s'était passé ce jour-là. De ce jour qui m'avait dépossédé d'une partie de mon enfance. Des années de vide que personne ne voulait me remémorer. Je serrai mes poings contre le lavabo avant de me détourner pour m'habiller. La fraîcheur du parquet me parvint à travers mes pieds nus tandis que je rejoignais le salon. Quelques rares cartons jonchaient le sol, dans l'attente d'un long voyage vers mes origines.

La maison d'à côté Où les histoires vivent. Découvrez maintenant