CHAPITRE 6

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Point de vue de Harry.

Assis sur mon balcon, les jambes remontées devant moi, je souffle sur ma tasse de café fumante tout en observant le jour se lever doucement. J'aime le matin, j'aime me lever tôt pour ce petit rituel, cette petite routine qui m'aide à démarrer correctement la journée.

Je suis un lève tôt depuis de très nombreuses années. Je ne me couche pas forcément tôt, mais il est très rare que je me lève tard malgré tout. Je n'ai pas besoin de beaucoup dormir, je préfère sortir du lit et profiter de ma journée.

De toute façon, j'ai eu énormément de mal à dormir cette nuit. La dispute que nous avons eue avec Louis hier matin sur le terrain ne cesse de tourner en boucle dans ma tête, encore et encore. Je repense à ses mots, à sa colère et la manière dont il s'est échappé après avoir décidé d'envoyer chier la terre entière.

Il est têtu, a énormément de mal à se remettre en question et se défoule sur les personnes qui veulent le plus l'aider. C'est triste pour lui.

D'après mon père et la conversation que nous avons eu après le départ précipité du joueur, celui-ci devrait se calmer. Il en est sûr . Il le connaît bien. Louis a énormément de mal à remonter la pente depuis sa blessure. Il traverse une phase de sa carrière difficile et a énormément de mal à refaire confiance aux personnes qui l'entourent et prennent soin de lui. Je suppose que ça n'arrange en rien cette situation.

Finalement, après avoir terminé ma tasse de café et observé le soleil se lever au loin, je me relève pour rentrer rincer ma vaisselle et me préparer pour mon jogging quotidien.

J'aime courir le matin, lorsque l'air est encore frais et les rues calmes. Ça me vide la tête, ça me fait du bien avant le travail. Je passe mes journées à entretenir le corps de plusieurs sportifs, je m'accorde le temps de prendre soin du mien dès que j'en ai le temps.

Je suis en train d'enfiler mon short de sport quand mon téléphone se met à vibrer sur ma table de nuit, annonçant la réception d'un nouveau message.

Je fronce les sourcils. Personne ne m'en envoie jamais à cette heure si matinale. Surtout pas Michael qui, contrairement à moi, aime bien trop profiter de chaque minute de sommeil le matin.

Le message vient d'un numéro non enregistré dans mon répertoire, et mon cœur manque quelques battements à la lecture de celui-ci.

« J'ai merdé... J'ai besoin de toi. Est-ce qu'on peut se retrouver à ton bureau ? »

Je fronce les sourcils et prend le temps de relire plusieurs fois les mots inscrits à l'écran. Il n'y a aucun prénom, aucun indice sur l'identité de l'expéditeur, mais je n'en ai pas besoin. Je sais très bien au fond de moi de qui vient ce message, et ça me surprend beaucoup.

J'hésite de longues minutes, les yeux fixés sur l'écran. Je suis tenté de lui demander d'aller se faire foutre, et bien profond, en reprenant ses mots d'hier. Il passe son temps à me repousser, à décliner mon aide, et je ne vois pas pourquoi je devrais accourir à chaque fois qu'il change finalement d'avis. Mais d'un autre côté, la lecture de son message me procure un frisson désagréable, une inquiétude que je ne réussis pas à empêcher au fond de moi.

Bien sûr j'ai envie d'aider Louis à aller mieux pour sa carrière sportive, bien sûr j'ai envie qu'il retrouve son meilleur niveau pour le bien être de l'équipe, mais par dessus tout et malgré son horrible caractère et son terrible comportement, il y a ce petit quelque chose au fond de moi qui me pousse à avoir envie de l'aider pour le voir sourire, le voir heureux et épanoui à nouveau au milieu du terrain.

« Qu'est-ce que tu as fait? »

Je sais au fond de moi qu'il ne parle pas de son comportement d'hier matin. Il y a quelque chose de plus, il y a une détresse qu'il ne réussit pas à cacher à travers ces quelques mots, et elle percute si fort mon estomac que j'en viens à avoir du mal à respirer, inquiet.

EN PLEINE LUCARNEOù les histoires vivent. Découvrez maintenant