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DANAÉ

Raph : Danaé, tu as disparu depuis une semaine. Je sais que tu lis mes messages. Je viens de recevoir les résultats d'analyse, rappelle-moi.

Je tente de taper une réponse mais mes idées ne sont pas claires. Je tire une latte de mon joint persuadée que ça va m'aider à écrire un message.

J'explose de rire quand mon correcteur écrit des trucs improbables. Mon téléphone m'échappe des mains. Je descends de la chaise du bar en trébuchant.

Où suis-je déjà ? Allemagne ? Berlin ?

Je crois...

A quatre pattes au sol, je cherche mon téléphone. Un gars se retrouve nez à nez avec moi. Il a mon téléphone dans sa main.

- Oh ça, c'est gentiiiiil !

Le gars m'aide à me relever. Je remets maladroitement ma mini jupe noir en place. Mes cheveux sont en vrac, j'essaye de leur redonner un sens en souriant comme une enfant. Je m'assois sur ma chaise et chope la bouteille devant moi pour me servir un verre.

J'en propose à mon sauveur de téléphone.

- Qu'est-ce que vous faites là, ma belle ?

- Je noie mon chagrin, dis-je avant de boire cul sec mon verre.

- Seule ?

- Seule.

Il sourit bizarrement. Je n'ai pas l'esprit clair mais je commence à lui raconter plein de trucs lamentables. J'ai l'allure et l'attitude d'une jeune fille en détresse.

Il me fait rire. J'apprécie sa compagnie. C'est du genre le gars mystérieux. Il me sert un nouveau verre, il me fait boire.

Nous passons la soirée ensemble à discuter au bar. Quand je me lève, c'est lui qui me rattrape pour ne pas que je tombe. C'est même lui qui m'aide à mettre mon manteau.

- Je vous raccompagne, annonce-t-il.

Il glisse sa main dans mon dos et me pousse vers la sortie. J'aimerai dire non mais sa main dans mon dos me rend silencieuse. Nous marchons dans la rue.

Mais je ne lui ai pas dit où j'habitais.

Mes mains tremblent quand je me rends compte que je suis dans une impasse sombre.

Il est derrière moi et je l'entends rire. Ses mains se posent sur ma taille, il me chuchote à l'oreille :

- Tu sais ce qu'il va t'arriver...

Je ne réponds pas. D'un seul coup, je me retrouve projetée contre le mur. Ma vue se trouble, je vois mal. L'homme s'approche dangereusement de moi.

Son souffle, je le sens dans ma nuque. Je suis paralysée par ses mains qui se glissent sous ma jupe. Mon corps tremble.

- Laissez-moi partir...

- Tu crois que je les ai laissé partir les filles avant toi.

Les filles avant moi...

Ses lèvres embrassent ma clavicule. J'ai envie de vomir.

Soudain... soudain...

Putain...

J'attrape ses cheveux et les tire en arrière. Mon genoux finit dans ses couilles. Il lâche un grognement de douleur mais il réagit au quart de tour puisqu'il sort un couteau.

Je m'arrête et prend le temps de remettre ma jupe en place alors qu'il me menace.

- Tu fais moins la maligne ! s'exclame-t-il. Tu vas retirer ta jolie culotte !

Une balle pour toiOù les histoires vivent. Découvrez maintenant