EN PLEINE LUCARNE

CHAPITRE 30

Point de vue de Louis.

Je me sens un peu fatigué aujourd'hui, mais je suis quand même sur le terrain avec mes coéquipiers. J'ai l'impression de revivre depuis que j'ai repris. Harry ne me laisse pas toujours participer au match qui suit régulièrement l'entraînement, mais ce n'est pas trop grave. Je m'estime déjà chanceux de pouvoir rejouer et je sais parfaitement que c'est grâce à lui. Alors si il dit non pour le match, je l'écoute.

C'était vraiment pas gagné que je sois aussi docile et obéissant, mais étant donné que son programme fonctionne il ne manquait plus que j'y mette un peu de volonté pour retourner sur le terrain.

- T'es dans la lune, Tomlinson, me lance le coach. Concentre-toi un peu.

C'est difficile parfois, surtout quand Harry ne me quitte pas des yeux. Je souffle et montre mon majeur à Niall qui se marre tout près.

Je me reconcentre sur le ballon qui se rapproche de moi, je tente de le récupérer, doublant Granit... J'entends vaguement Harry râler lorsque je glisse pour intercepter le ballon. C'est un des trucs qu'il m'a interdit mais que je ne peux pas m'empêcher de faire. Je me redresse aussitôt, mais je prends mal mon appui et je glisse encore.

- Oh putain, je lâche en tenant ma cuisse.

Je n'ai pas mal, mais une sensation bizarre dans la jambe. Les gars ont arrêté de jouer, plus personne ne bouge à part mon kiné qui se précipite sur le terrain.

- Louis, bon sang, il râle en repoussant mes mains pour examiner ma cuisse. Je ne t'ai pas dit de ne pas...

- Ça va, j'ai pas mal, je le coupe. Je crois que j'ai juste eu peur.

Il masse un peu ma jambe et la gêne passe assez vite.

- C'est trop te demander d'écouter ce que je te dis ? s'emporte Harry.

Je m'apprête à lui répondre un truc bien salé, presque à l'envoyer chier... mais je comprends lorsque nos regards se croisent brièvement. Ça ne dure qu'une petite seconde car il se détourne aussitôt. Je crois qu'il a eu plus peur que moi.

- Alors ? demande Desmond en s'approchant.

Harry reste silencieux, évitant soigneusement de nous regarder son père et moi, alors c'est moi qui lève les yeux vers mon coach.

- Ça va. J'ai juste eu peur. Pas de douleurs, donc je peux rejouer.

Mon kiné me relâche, me laissant me lever. Son regard ne quitte pas ma jambe, observant comment je me relève et si je m'appuie correctement.

- Toujours pas mal ?

- Non, ça va.

- Ne refais plus ça. C'est trop tôt.

- Je vais essayer...

- Louis, il soupire en me regardant, les yeux presque suppliants.

- D'accord, je cède en me reculant pour reprendre le match.

Mon regard croise celui de mon entraîneur, qui nous observe tous les deux. Puis il fait signe à son fils de le suivre sur le côté du terrain.

Granit a pu récupérer le ballon et il marque fièrement un but. Putain, c'est pas vrai. Il commence à vraiment gonfler celui-là.

* * *

Je prends directement la direction du bureau d'Harry après les étirements en équipe, mais la voix forte de Desmond m'interpelle depuis son bureau. Je me tourne et il me fait signe de le rejoindre. Je souffle et envoie un bref message à mon kiné, le prévenant que je ne serai pas là tout de suite.