CHAPITRE 31

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Point de vue de Louis.

Harry n'a répondu à aucun de mes appels. En fait, je pense qu'il a dû couper son portable car à chaque fois je tombe directement sur la messagerie. J'en peux plus, j'ai besoin de le voir.

Mais au fond, je comprends qu'il ne réponde pas. J'aurais fait la même chose si j'avais besoin d'un peu d'espace.

Après avoir tourné en rond dans le stade en espérant le trouver, j'ai fini par aller chez lui, espérant qu'il y soit. Sa voiture n'était pas sur le parking, mais je suis quand même monté et j'ai sonné plusieurs fois... sans réponse.

Alors j'ai décidé de l'attendre. Il va bien rentrer à un moment donné, non ?

Donc ça fait trois heures que j'attends sur son palier, sursautant à chaque fois que j'entends l'ascenseur descendre. Je regarde les numéros des étages défiler à chaque fois. Mon cœur s'arrête lorsque le 4ème étage apparaît, mais il passe ensuite au 5ème et je comprends que ce n'est pas Harry.

Bon sang, mais qu'est-ce qu'il fabrique ? Ça commence à être vraiment long là. Est-ce que je dois prévenir quelqu'un ? Appeler son père ? Peut-être qu'il sait où il est... Non, peu de chance.

Je me repasse en boucle ma discussion avec Desmond depuis tout à l'heure, essayant de savoir à quel moment j'ai trouvé que c'était une bonne idée de lui raconter tout ça. De lui confier les sentiments qu'Harry a pour moi.

Je l'ai balancé pour me protéger.

Quelle connerie.

J'aurais dû... Qu'est-ce que j'aurais dû dire ? Je ne sais même pas.

Si j'avais nié, Desmond se serait sûrement dit que je préférais ne pas voir que je plaisais à Harry, et ça ne l'aurait pas fait changer d'avis. Il aurait insisté pour que je change de kiné.

Desmond connaît son fils, évidemment qu'il allait le remarquer. Et c'est tellement difficile et frustrant de faire comme si de rien n'était, comme si je n'étais pas dingue d'Harry moi aussi. Je me demande comment il peut passer à côté des regards que je jette à son fils ? Peut-être parce qu'il était justement trop occupé à garder son fils à l'œil...

Je sursaute en entendant le bruit de l'ascenseur et je regarde les chiffres descendre. La cabine s'arrête dans le hall, puis elle remonte.

1. 2. 3. 4.... 4.

Oh putain.

Je me relève aussitôt et fixe les portes jusqu'à ce qu'elles s'ouvrent enfin.

Harry est là, appuyé contre la paroi de la cabine, les yeux fermés. Sa respiration est saccadée, son corps tout transpirant tremble un peu. Il ne bouge pas et les portes se referment. Je m'avance pour les bloquer et ça le fait ouvrir les yeux.

Nos regards s'accrochent aussitôt. Je ne sais pas vraiment s' il est content de me voir ou non... Il a juste l'air épuisé.

Mon kiné soupire profondément et se redresse pour sortir de la cabine. Ses jambes tremblent, il tient à peine debout. Mais qu'est-ce qu'il a fait ?

- Harry ? je chuchote.

Il passe à côté de moi et se dirige vers la porte de son appartement. Je laisse l'ascenseur se refermer et je rejoins mon petit-ami. Ses mains tremblent autour de son trousseau de clé, et sa respiration ne se calme pas.

- Laisse-moi faire, je chuchote en lui prenant les clés.

Il me laisse ouvrir la porte et s'appuie contre le mur. Il a l'air deux doigts de s'effondrer. Je me dépêche d'ouvrir et passe mon bras dans son dos pour le soutenir... il me repousse aussitôt, et même si ça fait mal je m'accroche à lui.

EN PLEINE LUCARNEOù les histoires vivent. Découvrez maintenant