CHAPITRE 32

3.2K 247 148
                                    

Point de vue de Louis.

- Est-ce que tu peux... est-ce que tu peux vérifier mon bandage ?

Je vois bien qu'Harry hésite mais il finit par s'agenouiller devant moi pour arranger la bande. Ça lui coûte, je vois bien qu'il le fait à contre-coeur. Je retiens difficilement un frisson en sentant ses doigts effleurer ma cuisse et le remercie lorsqu'il se relève. Je retourne sur le terrain pour me mettre en place. Je ne suis pas vraiment motivé mais il faut que je joue.

- Et bah alors Tomlinson, t'as fâché ton kiné ? lance Andrew. Tu devrais l'inviter dans ta chambre d'hôtel comme le soir du match contre Liverpool, ça le détendrait !

Mon cœur rate un battement et je tourne la tête vers mon coéquipier qui me fixe avec son sourire de connard.

Respire, Louis. Respire.

- Qu'est-ce que tu viens de dire là ?

Je m'approche inconsciemment de lui. Je ne réfléchis même pas, déjà prêt à l'envoyer chier. J'entends quelques sifflements parmi mes coéquipiers, mais je ne quitte pas Andrew des yeux.

- Quoi ? Qu'il t'a rejoint dans ta chambre ? C'est pas la vérité ?

Je me mords l'intérieur de la joue pour retenir les mots qui menacent de sortir. Je ne peux pas... Harry n'est pas loin, je suis persuadé qu'il entend tout. Je ne peux pas encore plus merder qu'hier, sinon... je sais que je vais le perdre.

- J'avais mal, il est venu me masser. Je ne sais pas ce que tu imagines d'autre, mais...

Il s'approche de moi et pose son bras autour de mes épaules.

- Allez, entre nous... Ca t'emmerdes pas que ce soit un pédé qui te masses ?

Les battements de mon cœur s'emballent. Je sens la panique mélangée à la colère m'envahir. Ça me fait mal qu'il parle d'Harry comme ça, mais ma peur essaye de prendre le dessus.

- Déjà tu me lâches, je lance en le repoussant. Le coach sait ce que tu penses de son fils ?

- Ça va, c'est pas une insulte non plus...

- Dans ta bouche ça sonne comme ça, alors tu ferais mieux de la fermer.

- Tomlinson ! Andrew ! s'écrie notre entraîneur. En place !

On tourne tous les deux la tête vers lui. Je pense qu'il est trop loin pour comprendre ce qu'il se passe, ce que l'autre joueur a dit. Je croise le regard d'Harry, qui comme je m'en doutais, a entendu. Je le vois à son regard, et à la façon dont il baisse la tête, prêt à encaisser la suite. J'en ai mal au cœur de le voir comme ça. Je sais qu'il pense que je ne vais pas le défendre, et pire, que je vais approuver ce que mon coéquipier dit.

- C'est clair que c'est plus facile de tripoter les joueurs quand y'a papa qui protège derrière. J'te jure que moi je ne laisserai pas un détraqué comme ça me toucher.

Le premier coup part avant même que je le réalise, et les autres suivent aussitôt. Andrew réplique instantanément. En deux secondes, on se retrouve sur la pelouse à échanger des coups, tirer sur nos maillots pour avoir l'avantage. Je ne capte plus rien autour de moi, tout ce qui compte c'est sa sale gueule de connard que je suis en train d'exploser.

On essaye de nous séparer. Niall me tire et se prend un coup de coude involontaire. Putain mais il avait pas à intervenir. Laissez-moi lui casser la gueule.

Le coach intervient, me tire en arrière et m'oblige à rester à terre alors que deux autres joueurs retiennent Andrew.

- Ça suffit ! Vous arrêtez maintenant !

EN PLEINE LUCARNEOù les histoires vivent. Découvrez maintenant