CHAPITRE 71

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Point de vue de Harry.

Ce soir, l'Angleterre joue ses huitièmes de finale après être brillamment ressortie en tête de son groupe. Pour l'occasion, nous avons embarqué Michael, Niall, mon père, Amélia et moi, dans l'avion en direction de l'Allemagne afin de vivre ce match en direct. Les six derniers jours loin de Louis ont été particulièrement difficiles et j'ai vraiment hâte de pouvoir poser mes valises à Berlin pour le reste de la compétition d'ici quelques jours. Les vacances programmées d'Arsenal arrivent dans quatre jours, le temps pour moi de faire mes valises et d'embarquer dans l'avion pour suivre la fin de la coupe du monde de mon fiancé sans ces aller-retours incessants.

Je sais que ma présence dans le pays ne veut pas dire qu'on aura plus d'occasions de se voir, mais au moins, j'aurai l'impression d'être proche de lui, de pouvoir le soutenir comme il se doit, sans ces milliers de kilomètres nous séparant.

Mon père, Niall et Michael ont prévu de rentrer en Angleterre entre chaque match, mais ont promis d'être présents à chaque fois pour soutenir Louis et une grosse partie de l'équipe et du staff doit faire le déplacement si l'Angleterre atteint la finale.

L'autre soir au téléphone, Louis m'a parlé d'une promesse faite par le coach à la fin du dernier match de poule pendant le retour à l'hôtel. Si l'équipe atteint la demi-finale dans un peu moins de deux semaines, les partenaires des joueurs auront l'autorisation de venir passer la soirée et la nuit à l'hôtel, pour que tout le monde puisse décompresser avant les derniers matchs... De quoi garder l'équipe motivée.

Je dois bien avouer que l'espoir de passer une soirée et une nuit complètes avec mon fiancé après ces longues semaines me consume depuis l'appel. Nous avons eu la chance de nous retrouver à deux reprises pendant une grosse heure, mais dans ce genre de moment, les minutes ne semblent jamais assez longues, et l'idée de pouvoir passer toutes ces heures collé contre Louis me hante jour et nuit.

Lorsqu'il a pris ses valises pour rejoindre le camp d'entraînement il y a presque cinq semaines, je ne pensais pas que les jours me paraîtraient si longs. Bien sûr, j'étais conscient que me retrouver si loin de lui si longtemps serait très compliqué, mais je n'imaginais pas ressentir un tel vide dans le fond de ma poitrine depuis son départ.

J'ai l'impression d'avoir été privé d'une partie de moi-même, d'un morceau de mon corps, de mon âme. J'ai l'impression de manquer d'air pour respirer correctement et de manquer d'envie pour toutes les choses du quotidien.

Les premiers jours ont été terribles à cause du choc de me retrouver si brusquement seul, les derniers jours sont horribles à cause de cette routine monotone qui m'entoure.

Je me lève chaque matin, seul. Je pars courir une petite heure lorsque le manque de Louis n'est pas trop écrasant. Je me prépare pour le travail. J'assiste parfois à l'entraînement. Je masse et étire les joueurs avec des gestes robotiques et répétés. J'assiste aux réunions avec le reste de l'équipe. Je rentre chez moi et fixe la télé durant de longues heures. J'accepte les invitations chez mes parents, chez Michael, chez Niall et Amélia... et je souris parce que c'est ce que tout le monde attend de moi. Mais au fond de moi, j'ai ce trou béant au milieu de la poitrine qui ne se comble qu'en sa présence, quand sa peau touche la mienne, que son regard brûle mon corps et que son odeur m'entoure.

Je suis conscient d'avoir l'air complètement dépendant de Louis et c'est très certainement le cas, mais j'ai juste simplement du mal à m'adapter, à passer de tout à rien.

Nous avons passé toutes nos nuits et nos journées près l'un de l'autre durant ces deux dernières années et la brutalité avec laquelle nous sommes passés de tout à rien ne déstabilise énormément.

EN PLEINE LUCARNEOù les histoires vivent. Découvrez maintenant