24. Peine de mort

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Éden

Le bruit de verre se brisant au sol venant de la cuisine me réveillait. En observant où je me trouvais-je remarqué que je m'étais assoupi devant la porte de Tanya après qu'elle s'est endormie. Je devais vraiment être fatigué pour ne même pas être capable de me lever et aller me coucher dans mon lit dans la chambre d'en face.

Je me redressais et descendis les escaliers en direction de la cuisine. En arrivant, je trouvais Max avec un ballet en train de nettoyer des bouts de verre brisés. Le boucan qui m'avait réveillé devait sûrement venir de lui. Je ne fis pas plus attention à lui et me servi un café, j'en profitais pour lui en servir un aussi. Je lui posais sur la table et attendis qu'il me rejoigne avant de le saluer :

- Alors morveux, que fais-tu ici ?

- Léo m'a viré de chez lui, il avait des choses à faire et il ne voulait pas que je cite : « que je traine dans ces pâtes. »
Donc me voilà devant toi à essayer de, vous préparer à Ava, Tanya et toi un petit déjeuné surprise. Mais ma maladresse et mes talents en cuisine ne m'ont pas aidé, car le verre que je viens de ramasser n'est pas le premier que je casse depuis ce matin.

- Et tu te demandes toujours pourquoi je ne te laisse jamais mettre le couvert ou faire la cuisine ? Voilà pourquoi ! Dis-je avec un sourire moqueur.

Il me rendit mon sourire et me tendait une tasse de café pleine avec des marshmallows flottant à l'intérieur. Beaucoup diront que mes goûts alimentaires sont spéciaux et écœurants, mais pour moi, c'est l'une des dernières choses dont je me souviens de ma grand-mère et j'ai ainsi pris l'habitude de répéter cette action chaque matin.

J'avais bu ma tasse de café en silence, mais Max ne fut pas du même avis et me posa la question que j'évitais moi-même de le poser :

- Pendant votre soirée, est-ce que tu avais envie de l'embrasser ? Me questionna-t-il tout en jouant de ses soucis.

Est-ce que j'en avais envie ? Je n'en suis pas vraiment sûr, d'un côté, elle jouait avec mes nerfs et j'avais une envie constante de la tuer, mais de l'autre la savoir en danger, l'avoir blessée et savoir qu'elle avait faillis se faire violer réussissait à me faire perdre le contrôle et m'en vouloir de ne pas être capable de la protéger elle et ses pensées.

De plus, notre proximité quasi intime ne m'avait loin de là dégoûtée ou gênée, non, elle m'avait apaisé et m'avait aidé à réfléchir sur la situation. Puis cette idée m'était venue à l'esprit et elle avait refusé de m'embrasser. J'avais fini par écouter sa requête, mais l'entièreté de mon corps avait vibré tant il était déçu.

Avais-je eu envie de l'embrasser ?

- Je pense que j'en ai eu envie, mais que je me suis interdit à moi-même de le faire. Pour elle et pour moi.

- Je comprends, mais penses-tu être tombé amoureux.

- Toi et moi savons que ce sentiment m'est inconnu, cependant à l'aide de tout ce que l'on n'a bien pu me dire, je sais que je ne le suis pas. J'ai une certaine attirance pour elle, oui, mais cela reste bien loin de l'amour. Je nie ces allusions toutes fondées.

Il me regarda quelques instants, ces yeux étaient remplis de fierté et je pouvais le ressentir aussi. Il allait me répondre quelque chose, mais nous fûmes arrêtés par une forte odeur de brûlé émanant du grille-pain.

- Oh mince, mince les toasts !

Je le regardais partir en courant vers la cuisine tout en esquissant un sourire moqueur. Il n'était vraiment pas doué de ces mains lorsqu'il s'agissait de cuisiner, mais sur un terrain, une arme dans les mains, il était de loin le meilleur tireur que je connaisse.

Clandestin Où les histoires vivent. Découvrez maintenant