4 | Chapitre 2

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Lundi 1er septembre 2021

Monaco, 19h48

PDV de Julia

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PDV de Julia

Il n'y a que très peu de souvenirs qu'un enfant de 4 ans peu garder en mémoire. Si ce n'est aucun. Il peut avoir quelques flash, de moments dans la cour de récré, de la première fois qu'il est monté sur un vélo, ou un cadeau qu'il a déballé à Noel.

Mais il y a bien une seule chose qu'un enfant n'est jamais censé oublié. Une seule. C'est sa mère. L'odeur de son parfum, la sensation de ses mains dans les siennes, le murmure apaisant dans le creux d'une oreille. Le vaste souvenir divaguant sur une vague de nostalgie.

Je n'ai jamais eu beaucoup de souvenirs de ma mère. Mais les seuls que j'ai sont très précis. Je me souviens d'elle marchant le long des paddock de Formule 1 avec mon père, de sa voix qui me berçait chaque soir avant de m'endormir, du bol rose en forme de coeur qu'elle prenait soin à laver chaque jour pour être certaine de pouvoir me le poser le lendemain sur la table avant mon réveil.

Mais je ne me souviens de rien d'autres. Je ne me souviens pas nécessairement de son visage, ni même du son de sa voix. Mon esprit a effacé son existence dès lors qu'elle est partie. Il l'a effacé puisqu'en réalité elle n'a joué aucun rôle dans ma vie, à part me donner la mienne.

Catherine: Ma petite fille

Sa voix est presque émotive, ce qui est plutôt ironique pour une femme qui a abandonné ses propres enfants. Je sais qu'elle n'est pas là pour moi, elle n'aurait pas attendu 20 ans pour me contacter sinon.

Cette femme fait un pas dans ma direction mais je fais un pas en arrière. Elle semble comprendre que je ne souhaite pas qu'elle s'approche car son regard s'attriste encore une fois. Ça en devient presque pathétique son cinéma.

Moi: Qu'est ce que tu fais là ?

Catherine: C'est si étonnant que ça que je revienne ? Vous êtes mes enfants, elle pose sa main sur le bras de mon frère qui la foudroie du regard. J'allais pas me cacher toute ma vie

Moi: T'es ridicule, dégage de chez moi

Catherine: Ma puce je t'en prie, elle s'avance vers moi

Moi: "Ma" quoi ? je manque de m'étouffer. En 24 ans d'existence, tu n'as été là que pour les 4 premières années. Tu penses vraiment que j'ai envie de connaitre quelque chose de toi ? Même des gens que je croise dans la rue je les connais mieux que toi

Ces paroles me déchirent le coeur à moi aussi, alors qu'au final, pourquoi ça devrait être le cas ? Elle n'a jamais fait partie de ma vie. Elle ne l'a jamais voulu. Elle n'a rien connu, pourquoi je devrai avoir de la peine pour ça ?

Dans le fond de la pièce, Charles se drige, accompagné de Pierre et de Lando, dans le coin vers la cuisine afin de nous laisser un peu d'intimité. Mais je sens bien que mon copain et mon meilleur ami n'ont pas envie de nous laisser seuls avec elle.

La peur au ventre ~ Charles LeclercOù les histoires vivent. Découvrez maintenant