QUAND LES ÉTOILES S'ALIGNENT - AmineMaTue

Le feu

Le film avait commencé depuis une bonne heure déjà lorsque je levai la tête vers Amine, interpelée par le bruit de sa respiration qui se faisait de plus en plus bruyante. Celui-ci avait les yeux fermés et sa tête, pourtant soutenue par son bras, commençait à se faire lourde. Je mis pause, me relevai doucement, posai un coussin sur mes cuisses et l'attirai vers moi.

Moi : Viens allonges-toi, lui glissai-je.

Dans un demi sommeil, il s'exécuta, se pencha vers moi et posa sa tête sur le coussin, enlaçant mes genoux de son bras, puis se rendormit instantanément. Voulant tout de même finir le film, je saisis la télécommande, baissai le son et appuyai sur play.

Le film pris fin une heure plus tard. Je baissai le regard et vis qu'Amine dormait toujours profondément. Je décidai donc de le laisser dormir et me levai discrètement du canapé, soulevant délicatement le coussin sur lequel était posée sa tête afin de ne pas le réveiller. Je le recouvrit ensuite d'un plaid, éteignis les petites lumières restantes et quittai le salon. J'allai ensuite à la salle de bain, me brossai les dents et me démaquillai puis filai jusqu'à la chambre. J'enfilai ensuite un jogging et un t-shirt puis me glissai sous les draps.

Je fus tirée de mon sommeil une heure plus tard par une envie pressante. Je me levai donc, traversai le couloir et allai aux toilettes. Je passai ensuite par la salle de bain puis fis un arrêt à la cuisine avant de me recoucher afin de boire un peu d'eau. Alors que je m'apprêtai à regagner ma chambre, j'aperçu une faible lumière qui provenait du salon. Je passai discrètement ma tête dans l'encadrement de la porte et vis qu'Amine était sur son téléphone.

Moi : Tu dors pas ? Chuchotai-je en m'approchant du canapé.
Amine : Mmmmh nan, dit-il en s'étirant, se retournant vers moi. Et toi pourquoi tu dors pas ?
Moi : J'avais envie de faire pipi, dis-je en retenant un rire.
Amine : Et ça te fait rire ça ? Dit-il d'un ton amusé
Moi : Nan nan..

Il se mit à rire.

Amine : Viens, dit-il en levant la couette de son bras.

Je m'exécutai, m'assis sur le rebord du canapé et m'allongeai à côté de lui, lui faisant face. Je posai ma tête contre son torse et passai mon bras autour de sa taille.

Moi : Tu vas pas réussir à dormir si je reste là, y'a pas assez de place, chuchotai-je
Amine : Mais si t'inquiète, répondit-il en m'enlaçant, passant son bras derrière ma nuque.

J'étais sur le point de me rendormir lorsque je sentis la caresse de ses doigts le long de ma nuque. Un frisson me parcouru le corps et je resserrai mon étreinte autour de lui tandis que je tentais tant bien que mal de garder la tête froide. Il baissa la tête vers moi et déposa un baiser sur mon front. Je relevai alors instinctivement la tête vers lui et, distinguant son visage dans la pénombre, plongeai mon regard dans le sien.

Tout se passa très rapidement. Il attrapa ma nuque, et, de son pouce, releva mon visage plus près du sien. Je pouvais sentir sa respiration et la caresse de sa barbe sur mon visage, et, quelques instants plus tard, la chaleur de ses lèvres s'entrecroisant avec les miennes. Je sentis dans son baiser une intensité plus forte, plus profonde, qui déclencha chez moi un sentiment qui m'était jusque là étranger. Je remontai alors légèrement dans le canapé pour me mettre à sa hauteur, saisissant à mon tour son visage pour répondre à son baiser. Après quelques instants, il posa sa main sur le bas de mon dos, le découvrant au passage, et me fit basculer sur le dos. De nouveau, il saisit mon visage et m'embrassa de plus belle, enfonçant ma tête dans l'oreiller et accélérant la cadence tandis que je sentais un feu m'envahir des pieds à la tête. Nous étions sur une pente glissante et tout risquait de basculer d'un instant à l'autre. Je devais reprendre mes esprits, il fallait que je reprenne mes esprits.