Chapitre 6

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- Comment tu te sens mon fils ?

La voix apaisante de son père adoptif aurait dû étouffer ce qui rugissait en lui, ne serait-ce qu'une seconde, mais rien ne pouvait l'arrêter.

Caleb se demandait même comment il faisait pour être encore sur cette marche sans que celle-ci ne se brise sous le poids de sa force décuplée.

Il fixait la forêt qui entourait leur grand manoir tentaculaire depuis les marches extérieures avec le sentiment désagréable que la bête allait ressurgir.

- Comme un monstre qui était sur le point de tuer des humains, dit-il entre ses dents.

Halrik s'installa à côté de lui, fixant à son tour l'horizon verdoyante et sombre.

- Mais tu ne l'as pas fait.

Caleb eut un rire amer en baissant la tête sur ses mains fermées en poings.

- J'ignore ce qu'il m'arrive.

Depuis des décennies Caleb n'avait jamais ressenti une telle douleur mêlée à une force incontrôlable.

- Il arrive parfois que l'odeur humaine nous fasse perdre notre contrôle.

- Non Halrik, dit-il en le regardant. Cette fois-ci c'est différent et tu le sais.

La sagesse de son père lui avait prouvé à maintes reprises que ces siècles d'expériences faisait de lui celui qui en savait le plus.

La jeune Lyra Bell était pourtant une humaine normale et plutôt réservée. Au contraire des autres filles, elle n'avait pas cherché à établir un lien avec lui.

À son arrivée sur le parking de l'université Caleb avait été immédiatement attiré par une odeur méconnue et l'avait humé jusqu'à ce que celle-ci le conduise vers son propriétaire.

De là, tout en lui s'était mis à brûler au point de craindre que l'imprévisible se manifeste.

La jeune Lyra Bell particulièrement hypnotique avait de long cheveux blonds, un visage de porcelaine sur lequel se diffusait une constante couleur pourpre animé par la chaleur de son sang. Son nez recourbé en passant par sa bouche, tout en elle était désirable, jusqu'à cette rangé de cils noirs qui projetaient des ombres sur son visage pâle.

Ses yeux portaient une couleur semblable à la profondeur de l'océan. Caleb n'avait eu de cesse de les fixer pour y déceler ce qui s'y cachait.

- C'est peut-être parce qu'elle est nouvelle, lança Séraphine qui arrivait des bois en compagnie d'Harald. Nous vivons ici depuis si longtemps que l'odeur des habitants nous est désormais familier. Moi aussi j'ai réagi à cette odeur tout comme Halrik lorsqu'il était au restaurant.

Séraphine se tourna vers Harald.

- N'est-ce pas ?

Caleb lut dans les yeux de son frère qu'il n'était pas de cet avis.

- Mais tu n'as pas eu envie de la tuer contrairement à Caleb, précisa-t-il posément.

- Je n'ai pas eu envie de la tuer, rectifia Caleb en se levant lentement pour descendre le reste des marches. Du moins au départ, je pensais que je voulais la tuer.

- Que veux-tu dire par-là fils ? S'enquit Halrik.

- Ce n'est pas elle que je voulais tuer mais tout ceux qui se trouvaient à proximité de moi, articula-t-il dents serrées. C'était comme une pulsion incontrôlable.

La proie du loup  et du vampire ( The dark secrets of Twilight )Où les histoires vivent. Découvrez maintenant