Le teste

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J'ouvris le mail et en lu le contenu. Sans surprise, comme l'objet l'indiquait, le poste à Strasbourg n'avait toujours pas été pourvu et De Almeida me renouvelait sa proposition. Je me posai un instant tandis que mes pensées fusaient. Depuis sa dernière proposition, le contexte avait changé. À l'instant T, mon travail me paraissait fade, mon environnement de travail ne me plaisait plus et, par dessus tout, Amine était aux abonnés absents. J'avais besoin d'air, de changement, mais si cela signifiait que je doive m'éloigner pendant un moment, il fallait que j'y réfléchisse.

J'envoyai  un message à Mickaël. Quelques instants plus tard, celui-ci débarqua dans mon bureau.

Mickaël : Putain mais toi on va jamais te laisser tranquille ! s'exclama-t-il en refermant la porte derrière lui.
Moi : Je sais pas quoi faire, aide moi.. dis-je d'un air dépité.
Mickaël : Bah le truc c'est que la situation a changé depuis la dernière fois, là y'a plus de pour que de contre..
Moi : Je sais c'est pour ça que c'est dur de prendre une décision. Je me plais plus ici
Mickaël : Ici, c'est à dire ? Au travail ou dans ta vie en général ?
Moi : Dans ma vie en général. Je sais pas j'ai besoin d'autre chose, de m'éloigner d'ici.. J'ai fait que de me rendre malade ces dernières semaines. Je me reconnais plus, j'étais pas comme ça avant et je sais pas comment faire pour aller mieux..
Mickaël : Ouais je sais, j'ai bien vu. Mais est-ce que le fait de partir ça va régler ton problème ?
Moi : J'sais pas, j'ai beau retourner le problème dans ma tête je vois pas de solution
Mickaël : T'es sûre que tu veux pas lui envoyer un message ? Juste pour être fixée.
Moi : Mickaël. Ça fait deux semaines que j'ai plus de nouvelles de lui. Que je me fais harceler sur Link. Que je vis tout ça toute seule. Il s'est pas inquiété une seule fois. Jamais de ma vie je lui renverrai quoi que ce soit.
Mickaël : C'est vrai que dit comme ça.. Mais j'le comprend pas, il avait tout wsh.
Moi : J'sais pas, peut-être qu'il s'en fou finalement.
Mickaël : Mais nan impossible, il t'a présenté sa mère quand même.
Moi : Et alors ? Ça l'a pas empêché de faire ce qu'il a fait seulement quelques heures après. Putain mais heureusement qu'il a pas vu mes parents..
Mickaël : Peut-être que ça te ferai du bien de partir en vrai..
Moi : J'te jure Mickaël même mon appartement je peux plus le voir.
Mickaël : Bah tu sais quoi ? Va voir De Almeida et parles-en avec lui. Peut-être que ça t'aidera.
Moi : Maintenant ?
Mickaël : Ouais tu frappes à son bureau.
Moi : Vas-y j'y vais.

Je me levai de mon siège et me dirigeai vers la porte, Mickaël m'emboita le pas, sortis en premier puis je refermai la porte derrière lui. Il m'accompagna jusqu'à l'ascenseur, puis je montai dedans et appuyai sur le bouton du 3e. Une fois arrivée devant le bureau de De Almeida, je tendis l'oreille et n'entendis rien. Il n'était pas en rendez-vous. Je pris une grande inspiration et frappai à la porte.

De Almeida : Oui, entrez !

Je m'exécutais. Lorsqu'il me vit, il me salua d'un grand sourire.

De Almeida : Ah ! *t/p*, comment allez-vous ? Vous avez eu mon mail ?
Moi : Oui, justement, c'est à ce propos que je viens vous voir..
De Almeida : Bien-sûr, dites-moi, dit-il en croisant ses bras sur son bureau. Je vous en prie asseyez-vous.

Je pris place et lui fis part de mes inquiétudes vis à vis de ce nouveau poste. Il m'écouta attentivement, hochant la tête de temps à autres. Lorsque j'eus fini, il s'adossa à son siège et fronça les sourcils.

De Almeida : Donc, si nous devions résumer la situation, vous ne vous plaisez plus tellement ici mais vous appréhendez l'idée de partir, ce qui est totalement compréhensible. Dans un cas comme celui-ci, on sait ce que l'on perd mais pas ce que l'on retrouve et parfois les gens ne préfèrent pas prendre de risque.
Moi : C'est totalement ça, acquiesçai-je.
De Almeida : Je sais bien, vous n'êtes pas la première à me dire ça. Écoutez, j'ai quelque chose à vous proposer qui vous aiderait peut-être à faire votre choix. Que diriez-vous d'y aller quelques jours pour rencontrer les équipes et voir un peu la ville ?
Moi : Ce serait vraiment super, ça pourrait m'aider à me faire une idée de ce qui m'attends.
De Almeida : De mardi à vendredi ?
Moi : Mardi ? Vous voulez dire demain ?
De Almeida : Oui, vous partiriez demain matin et reviendriez vendredi en fin de journée. Les billets et l'hébergement sont bien entendu pris en charge par Adidas car il s'agit d'un déplacement professionnel. Est-ce que ça vous irait comme ça ?
Moi : Oui bien-sûr. Merci infiniment pour ce que vous faites
De Almeida : Ne me remerciez pas. Je suis convaincu que vous êtes la candidate idéale pour ce poste. Allez, dit-il en se levant et en me tendant la main, n'ayez pas peur de prendre des risques, c'est comme ça qu'on évolue !

QUAND LES ÉTOILES S'ALIGNENT - AmineMaTueOù les histoires vivent. Découvrez maintenant