TOME 2 - CHAPITRE 25

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Point de vue de Harry.

C'est difficile de faire comme si je ne venais pas de passer l'une des pires nuits de ma vie alors que je marche dans les couloirs du stade. Je croise certains de mes collègues les plus matinaux qui me saluent d'un sourire et d'un rapide bonjour et j'ai un mal fou à leur répondre, leur sourire en retour. Je n'ai pas réussi à dormir une seule minute de cette horrible nuit et les mots prononcés par Louis hier tournent en boucle dans ma tête, encore, encore et encore. J'ai du mal à réaliser, du mal à croire que Louis ait pu me faire ça.

Je lui en veux tellement. Je ne sais pas si je suis plus en colère que terriblement déçu, mais la boule qui me serre la gorge depuis hier soir ne diminue pas, au contraire. J'ai cette sensation étrange qui me broie le cœur un peu plus à chaque seconde, cette impression d'avoir été trahi par la personne que j'aime le plus et en qui j'ai le plus confiance sur cette terre et c'est vraiment très douloureux.

J'ai énormément de mal à comprendre comment nous avons pu en arriver là, comment Louis à pu me faire ça. S'il m'avait annoncé que Victor avait tenté de l'embrasser et qu'il l'avait immédiatement repoussé, j'aurai compris, je n'aurais pas été déçu à ce point. Mais là... Le simple fait de savoir qu'il ne l'a pas repoussé avant qu'il... je ne peux même pas y penser, ça me fait un mal de chien d'imaginer un autre homme embrasser et toucher mon mari.

Je ne peux pas accepter que Louis m'ait rassuré et m'ait promis n'aimer que moi et ne désirer que moi seulement trois jours avant de se laisser aller aux baisers d'un autre homme... J'ai l'impression d'être trahi, humilié.

Les regards étonnés de mes collègues font battre un peu plus fort mon cœur alors que je me dirige vers la salle de pause pour me faire un café. Je ne sais pas ce qui les interpelles le plus entre mes yeux gonflés et encore rouges de larmes ou ma nouvelle coupe de cheveux que je déteste moi aussi maintenant.

Je voulais plaire à Louis, je suppose que c'était une manière de me rassurer, de reprendre un peu plus confiance en moi. J'imaginais qu'en ressemblant à Victor, mon mari lui accorderait un peu moins d'importance, que je lui suffirait...

C'est ridicule, je suis ridicule. Je ne suis même pas capable de combler l'homme que j'ai épousé il y a vingt ans...

-Harry ? Est-ce que ça va ?

La voix d'un de mes collègues du staff me sort brusquement dans mes pensées et je relève la tête vers lui, surpris d'être arrivé dans la salle de pause sans même m'en rendre compte.

-Quoi ? Je murmure, un peu perdu.

-Tu es sûre que ça va ? il redemande en fronçant les sourcils. Tu as l'air... fatigué ?

-Oh... Je n'ai pas très bien dormi, c'est rien.

Je tente un petit sourire pour le rassurer et pars me faire couler un café. Je crois que j'en ai bien besoin pour encaisser cette journée qui ne fait que commencer et qui s'annonce longue, très longue.

Mes collègues présents en salle de pause tentent de me parler et me poser quelques questions mais j'ai beaucoup de mal à faire comme si tout allait bien. Je me contente de quelques brèves réponses mais décide bien vite de me lever, jetant la moitié de mon gobelet de café dans l'évier avant de ressortir de la salle de pause. Je ne peux pas rester ici et faire comme si mon coeur ne luttait pas pour battre correctement depuis plusieurs heures...

J'appelle l'ascenseur pour redescendre à mon bureau et attends de longues secondes devant les portes, observant les chiffres descendre jusqu'à mon étage... et mon cœur manque le plus gros des battements lorsqu'il s'ouvre enfin.

Le regard surpris de Victor se braque dans le mien quelques secondes. Il me détaille et finit par sourire en coin, passant une main dans ses cheveux qu'il repousse en arrière avant de faire un mouvement pour sortir de l'ascenseur.

EN PLEINE LUCARNEOù les histoires vivent. Découvrez maintenant