Chapitre 16

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- 6 décembre 2022, Pablo-

Non, ça ne peut pas se finir comme ça. Pas maintenant... Pourtant, quand je vois les joueurs marocains faire le tour du terrain en criant, je comprends que tout est fini. L'image de mes coéquipiers s'effondrant sur la pelouse est la plus dure à regarder. Moi, je reste devant le banc de touche, stoïque, bloqué par ce que je suis en train de vivre. La compétition est terminée pour nous. Et je ne veux pas y croire. Nous nous sommes battus jusqu'au bout pour en arriver là. Ça ne peut pas se finir comme ça...

Mes coéquipiers sont allongés sur le sol, leur visage dans leur main. Luis Enrique, notre coach, me frotte le dos et rejoint Aymeric Laporte qui est en larmes sur le terrain. Je ne dois pas craquer. Je ne veux pas paraitre faible, alors que c'est ma faute si nous avons perdu. Contre le Japon, c'était également à cause de moi en phase de poule... Je n'ai pas été à la hauteur à cause de ma séparation avec Lola. Elle a empiété sur mon moral, et l'équipe en paie les pots cassés.

Je rejoins Pedri qui est assis sur la pelouse, le regard perdu dans le vide. Je m'installe à ses côtés, et enroule ses épaules de mon bras. C'est un cauchemar. Pedri n'est pas du genre à pleurer, mais en cet instant précis, il sanglote sur mon épaule. Et le voir comme ça, me déchire le cœur... C'était notre première coupe du monde... Nous voulions tout donner et résultat, elle s'est transformée en un putain de cauchemar.

J'essaie de le consoler un maximum, mais comment faire alors que les larmes que je ravalais depuis quelques minutes se mettent à couler sur mes joues ? Des joueurs marocains viennent à nous et nous félicitent pour notre parcours. Un de l'équipe nous affirme que nous sommes encore jeunes et que nous pouvons gagner la coupe du monde dans plusieurs années.

Une fois que nous sommes calmés, Pedri et moi, nous nous levons et partons en direction du banc de touche. Nous nous asseyons, et regardons nos coéquipiers qui sont rongés de déception, de détresse et de tristesse également. Ferran n'arrête pas de pleurer, et Luis, le père de sa compagne, finit par le prendre dans ses bras.

En cet instant, je me déteste. J'aurai dû pousser mon équipe jusqu'au bout, putain. J'aurai dû tout donner... Mais non, mon esprit était ailleurs, et si l'équipe est éliminée, c'est à cause de moi. J'ai déçu tout le monde. Mes coéquipiers, ma famille et Lola... Est-ce qu'elle était devant sa télé aujourd'hui ? Parce que, oui, elle est partie. Tiago aussi... Et même si Pedri ne veut pas l'avouer, je sais qu'il souffre de sa rupture avec le blond. En effet, Tiago a quitté Pedri. Alors que mon meilleur ami n'y est pour rien dans cette histoire. Tout ça, c'est ma faute... Je gâche tout à chaque fois.

« Je suis désolé... » Je dis à mon meilleur ami.

Je me lève du banc, et je lève la tête vers ma famille. De là où je suis, je peux voir les larmes rouler sur les joues de ma mère et ma sœur. Son petit-ami est là aussi, et quelques amis de la famille sont également présent. Et mon cœur se brise en voyant mon père. Son regard est noir, et je sais que je l'ai déçu. Pourquoi est-il là ? Pour me dire que je suis un bon rien, c'est ça ?

D'un signe de tête, il me demande de venir auprès d'eux, alors je grimpe les escaliers qui me séparent de ma famille, et me fonds rapidement dans les bras de ma mère. J'éclate en sanglot, ne pouvant plus me retenir.

« Je suis nul... Je suis vraiment désolé, mama...

- N'oublie pas que je suis fière de toi, mon fils. Je le serai toujours. Même si tu commets des erreurs, je serai toujours fière de toi. » Dit-elle en m'embrassant la joue.

Elle sèche mes larmes, et ma sœur me prend dans ses bras en m'affirmant qu'elle est aussi fière de moi et de ce que j'ai accompli au cours de cette compétition. Les amis de ma famille me félicitent aussi, et tentent du mieux qu'ils peuvent de me rassurer.

Le garçon d'en face (Pablo Gavira)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant