• soixante-et-un •

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𝕳𝖆𝖐𝖎𝖒
MARS 2026

Le dos contre le mur de l'entrée et les mains dans les poches de mon jean, je regardais Nour se chausser de ses baskets, dans le silence

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Le dos contre le mur de l'entrée et les mains dans les poches de mon jean, je regardais Nour se chausser de ses baskets, dans le silence. Depuis deux semaines, je cohabitais avec un fantôme, avec un corps qui se déplaçait mais qui ne parlait pas et même, ne mangeait pas des fois. Si ma brune croyait que je ne remarquais pas ses sauts de repas du midi, elle se trompait lourdement.

- On y va ? me demandait-elle d'ailleurs en se redressant.

C'était la première fois qu'elle m'adressait la parole aujourd'hui, il était trois heures de l'après-midi et on était debout depuis neuf heures.

- T'es sûre que tu veux venir chez Nek ? mes yeux analysaient le visage de ma femme qui semblait ne plus avoir d'émotion ou de réaction.

C'était flippant.

- Oui bien sûr.

- Nour ? elle passait devant moi pour attraper son manteau, sans me calculer. Bébé arrête de faire ça s'te plaît.

- Ça va Hakim, je te promets.

- Me promets pas vu que c'est faux. l'égyptienne soupirait alors que je me mettais face à elle afin de la confronter. Tu dois tout me dire quand ça va pas. T'y es pour rien.

- Évidemment que s-

- Non, c'est pas de ta faute et j't'en veux pas, pas une seconde je me suis dit que t'étais la responsable de tout ça. Nour, on souffre au même degré et même si je sais que ça doit être compliqué pour toi, parle-moi, je veux être là pour toi. On va pas en mourir de ton insuffisance, y a des solutions qui s'offrent à nous et on avisera en fonction de ce qu'on veut faire. Mais tu restes ma priorité, je veux que ton bonheur.

Longuement, ma brune me regardait avant qu'elle n'avale une boule dans sa gorge et qu'elle acquiesce, me serrant alors dans ses bras comme elle ne l'avait pas fait depuis des jours au moins. Profitant de cet élan d'amour envers moi, je m'empressais de rendre son étreinte à Nour en embrassant fortement son front, lui murmurant que c'était la personne la plus forte que je connaissais.

On allait s'en sortir, ce n'était pas la mort, y avait forcément d'autres issues, sa gynéco m'avait passé une tonne de fascicules sur les différentes aides à la procréation, rien n'était perdu.

Sur tout le trajet jusqu'à chez le fennec, je m'étais efforcé de parler avec Nour pour ne pas la laisser divaguer dans ses pensées noires qui la faisaient s'absenter parfois. J'avais pas la moindre idée de l'intensité de la douleur qu'elle pouvait ressentir et ça me faisait trop mal de ne rien pouvoir y faire. Elle croyait être discrète le soir en allant pleurer sous la douche et me laissant comme un con dans notre chambre, littéralement impuissant.

Entendre ses pleurs au moins une fois tous les deux jours, ça commençait à me fumer la boîte crânienne, j'arrivais jamais à avoir les mots clairs pour qu'elle capte une bonne fois pour toute qu'un rayon de soleil derrière les nuages nous attendait. Sans mentir ni exagéré, ça faisait des jours que je ne l'avais plus vu sourire ou rire.

𝘤𝘰𝘶𝘵𝘦𝘢𝘶 𝘯𝘰𝘪𝘳Où les histoires vivent. Découvrez maintenant