EN PLEINE LUCARNE

TOME 2 - CHAPITRE 44

Point de vue de Harry.

Le coup de sifflet final résonne dans le stade et tous mes collègues se figent autour de moi, sous le choc. Les joueurs restent au milieu du terrain, observant l'équipe d'Allemagne sauter de joie et célébrer tous ensemble leur place en demi-finale qu'ils viennent de décrocher après un match très serré. Il n'en manquait pas beaucoup. Un but d'écart, des occasions de part et d'autre, un match sous tension jusqu'à la dernière seconde... mais c'est le sport, et demain, l'Angleterre rentre à la maison alors que l'Allemagne jouera la demi-finale contre la France dans quatre jours.

Nous rejoignons nos joueurs sur le terrain pour les soutenir dans ce moment compliqué pour eux. Une tape sur l'épaule, une étreinte et nous rejoignons les vestiaires une bonne dizaine de minutes plus tard.

Le silence est assourdissant alors que le coach félicite la totalité de l'équipe. Il fait ressortir le positif, laissant sous couverture les points négatifs qui ont pu mener l'équipe à cette défaite ce soir. Bien sûr, ils auraient pu mieux faire, bien sûr ils auraient pu gagner, mais tout le monde ici sait qu'ils ont donné le meilleur d'eux même durant toute la compétition.

Les visages sont fermés, les larmes bordent les paupières des joueurs... et je me sens terriblement honteux de devoir retenir le sourire qui menace d'étirer mes lèvres à l'idée de retrouver ma famille dans quelques heures.

Je suis déçu, évidemment, mais je ne peux empêcher la joie qui me parcourt à l'idée de rentrer enfin à la maison.

L'ambiance reste morose et lourde toute la soirée, dans les vestiaires, pendant les séances d'étirement, dans le bus alors que nous rentrons à l'hôtel et même lorsque nous grignotons un dernier bout tous ensemble.

Je suis soulagé de ne plus avoir le poids de la culpabilité qui écrase ma poitrine lorsqu'enfin je regagne ma chambre d'hôtel, à l'abri des regards.

Je ne perds pas une seconde pour récupérer mon téléphone et composer le numéro de mon mari. Quelques tonalités s'enchaînent avant qu'il réponde et mon sourire s'étire en entendant sa voix résonner à l'autre bout de la ligne.

-Est-ce que tu es triste ou...?

-Est-ce que je suis un mauvais membre du staff si je réponds que non... ?

Mon mari explose de rire à mes mots et ce son m'arrache un sourire encore plus grand. Mon cœur palpite à l'idée de bientôt le retrouver et je me mets à compter mentalement les heures qui nous séparent encore.

-Honnêtement, je suis juste vraiment heureux et soulagé de savoir qu'on rentre à la maison demain.

-Et je suis heureux et soulagé de savoir que tu rentres à la maison demain, il répond sur le même ton.

Je souris à ses mots et m'installe sur le lit. Nous discutons pendant une grosse heure tous les deux, les enfants dorment déjà à cette heure-la.

Apparemment, Léo n'a même pas attendu la fin du match pour sortir une grande feuille et quelques feutres pour me préparer une surprise pour mon retour. Il est tombé de fatigue juste avant que j'appelle et Louis est monté le coucher.

-Harry ?

La voix de Louis me sort de mes pensées alors qu'un silence reposant nous entoure depuis quelques minutes.

-Hmm ?

-Je suis heureux que tu aies accepté de venir t'occuper de moi, à l'époque.

Je fronce un peu les sourcils à ses mots et me redresse dans le lit, pas sûre de comprendre. J'attends que Louis soit plus clair et c'est le cas lorsqu'il reprend la parole quelques secondes plus tard.