Chapitre 27

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- 28 janvier 2023, Lola-

Mes yeux s'ouvrent difficilement lorsque Pablo sort du lit, après avoir déposé un baiser sur ma joue. J'entends la porte s'ouvrir, alors je dis :

« Tu vas où ?

- Je vais en bas, ne t'inquiète pas. Je reviens vite. Reste au lit. »

Après ces mots, la porte se ferme, alors j'essaie de me rendormir, mais je n'y parviens pas. Je repense à ce qui s'est passé hier soir... Ce garçon, m'aurait-il violé si Pablo n'était pas intervenu ? En réalité, je ne veux pas l'imaginer. Si j'avais su, je n'aurais pas dû mettre cette robe... Peut-être que si je ne l'avais pas mis, ce mec ne m'aurait pas agressé. Et si je ne lui avais pas adressé ce sourire... Je ne peux pas m'empêcher de penser que tout ça est ma faute. Robe trop courte, un petit sourire, et ça a suffit à ce connard pour croire que je voulais me faire baiser par lui... Sortir seule, dans un bar, quelle idée aussi... J'aurais dû réfléchir...

C'est évident que sur ce coup, je n'ai pas été prudente. Il fallait que je fasse plus attention... Que j'écoute Tiago, aussi. Avant de sortir de chez moi, hier soir, il m'a dit de ne pas sortir seule. Il s'inquiétait juste pour moi. J'aurais dû l'écouter... Est-ce que je dois lui parler de ce qui m'est arrivé ? Que va-t-il penser de moi ? J'ai beaucoup trop honte...

Dans le lit de Pablo, je me retourne des centaines de fois, essayant de m'endormir, mais je sais pertinemment que c'est peine perdue. Alors après 25 minutes de pure réflexion, je décide de me lever. Je sors de la chambre, et descends les escaliers. Quand j'arrive dans le salon, je ne parviens pas à trouver Pablo. Peut-être est-il dans la cuisine.

« Oh, madame Gavira... » Je dis en pénétrant dans la pièce.

La mère de Pablo tourne la tête vers moi, une tasse de café à la main. Je ne savais pas qu'elle était là. Hier soir, quand je suis venue ici, je ne l'ai pas vu. En même temps, j'étais trop tétanisée et en état de choc pour faire attention à ce genre de détail.

« Lola, je ne savais pas que tu serais là. Comment tu vas ? Assieds-toi. »

Qu'est-ce je peux lui dire ? Votre fils m'a sauvé d'une agression sexuelle... Je me contente de lui sourire, et m'assieds en face de la mère de Pablo.

« Je suppose que ce plateau est pour toi ? » Me demande-t-elle.

Je fronce les sourcils, ne comprenant pas où veut-elle en venir. Elle se met alors à sourire, et d'un geste de la tête, elle me montre un plateau, posé sur l'un des plans de travail. Curieuse que je suis, je me lève pour en voir un peu plus. Je me mets à sourire en voyant un verre de jus d'orange, des croissants, des fraises, ainsi que du nutella. C'est pour ça que Pablo s'est levé avant moi.

« Il n'est pas capable de préparer son propre petit-déjeuner, mais il fait le tien. C'est qu'il doit tenir à toi...

- D'ailleurs, vous savez où il est ?

- Je l'ai entendu partir, mais je n'ai pas eu le temps de lui demander. »

Alors que je m'apprête à dire quelque chose, j'entends la porte d'entrée s'ouvrir. Pablo apparait très vite dans mon champ de vision, et en me voyant, il hausse les sourcils, en train de se demander ce que je fais dans la cuisine.

Mon regard se pose rapidement sur le bouquet de rose qu'il tient à la main, alors il s'empresse de le cacher dans son dos. Comme si je ne l'avais pas vu.

« Tu n'es pas restée au lit ?

- Non, je n'arrivais pas à me rendormir.

- Ah. Bah, euh... Tu peux y retourner, s'il te plait ? »

Le garçon d'en face (Pablo Gavira)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant