Chapitre 2

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Quand je dévalai les escaliers, mon sac en bandoulière à la main, mes parents et leurs amis venaient tout juste d'entamer le repas. Papa avait disposé l'assiette de grillades au centre de la table. Quant à Maman, elle se trouvait dans la cuisine, occupée à remuer la salade.

J'effectuai un détour par la salle à manger pour saluer les voisins. « Ravie de t'avoir vu ma belle » me glissa Solange, replaçant affectueusement une boucle derrière mon oreille. Damien se contenta d'un sourire ; il n'était pas très loquace. De son côté, Corentin, absorbé par les TikToks qui défilaient sous ses yeux, n'eut aucune réaction. Enfin, Papa déposa un baiser sur le haut de mon front.

— Tu as bien pris tes clés ? Ta carte d'identité ? demanda Maman.

Elle me suivit jusqu'au seuil de la porte, les bras croisés sur sa robe.

— Oui t'inquiète, j'ai tout avec moi, la rassurai-je en désignant la pochette qui pendait à mon épaule.

— Tu m'envoies un message si quelque chose ne va pas ou si vous avez trop bu pour rentrer. Papa viendra vous chercher. Léo dors ici ?

— Oui Maman... Et non je pense pas... Enfin, je sais pas.

Maman hocha la tête, enregistrant mes paroles. Les muscles de sa mâchoire étaient tendus, ses doigts pianotaient distraitement sur le tissus olive.

Elle se ferait du soucis jusqu'à ce que je sois de retour dans mon lit. Même si ce n'était pas la première fois que je sortais, que les rues étaient éclairées et occupées, elle ne serait pas tranquille. C'était son instinct maternel, je ne pouvais pas lui en vouloir.

Je l'étreignis brièvement, claquant une bise sur sa joue, et me dégageai. Maman sourit, me souhaitant une bonne soirée, avant de fermer la porte et de retourner auprès de ses invités.

C'était une de ces soirées estivales comme on les représentait dans les films. Les derniers reflets du soleil s'évanouissaient derrière les pins bordant les pistes cyclables, dessinant des ombres abstraites sur les façades écrues et le crépis des murets. Le tintement des couverts contre les assiettes, le crépitement des barbecues, les éclats de joie qui s'échappaient des jardins, entretenaient cette atmosphère chaleureuse et intimiste.

Le bruissement des feuilles de palmier m'accompagna le long du trajet, perturbé par instant par la sonnette stridente d'une bicyclette, et les gravillons qui crissaient sous ses roues.

Quelques touristes revenaient de la plage, serviette balancée sur une épaule, les jambes couvertes de sable. D'autres, sortaient de la douche, la peau rougie par l'eau et le soleil. Parés de leurs plus belles tenues, ils se rendaient au restaurant.

Le front de mer se dessina sous mes yeux, noyé de monde. Les vacanciers et les locaux se mêlaient en un ballet incessant de piétinements, de glaces à l'italienne, de gaufres dégoulinantes de chocolat, et de téléphones portables en main.

TROIS, IMPASSE DES ROSES TRÉMIÈRESWhere stories live. Discover now