18 novembre 2016.

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— Bien alors, j'ai beaucoup réfléchi et j'en suis venu à la conclusion que tu devais t'appeler soit : Berthe, Mauricette ou alors, et c'est mon préféré de tous, Lola-Poupoune.

Face à moi, Alex énonce les prénoms avec tellement de sérieux que je ne peux m'empêcher d'exploser de rire.

Nous avions travaillé pendant plus de deux heures avec les filles avant d'estimer avoir assez bien avancé sur notre dossier. Tout du long, je n'ai pas pu m'empêcher de jeter des coups d'œil vers Alex. Quand il n'était pas en train de lire ou de griffonner dans un carnet, je le retrouvais à me regarder également. Et à chaque fois, mon cœur faisait un looping dans ma poitrine.

Quand je l'ai rejoint, il avait rangé ses affaires et nous avait déjà commandé des boissons, m'attendant patiemment.

— Donc ce n'est pas Lola-Poupoune. Je t'avoue être déçu mais je suis sûr que ton prénom fera l'affaire. Pas aussi bien mais je ferais avec, il reprend en haussant les épaules, un rictus aux lèvres.

— Tu n'as pas trouvé mais j'applaudis ta réflexion et tu mérites bien de connaître la vérité !

Il simule un soulagement, et attend que je reprenne.

— Elizabeth, mais on m'appelle Elie.

— Elizabeth, dit-il, c'est un très jolie prénom.

Mes parents ont décidé de m'appeler ainsi en l'honneur de ma grand-mère maternelle et je n'ai jamais réellement affectionné ce prénom. Beaucoup trop vieillot. Beaucoup trop princier. Beaucoup trop... Trop. C'est d'ailleurs pour ça que rare sont ceux qui m'appelle encore Elizabeth, j'ai très vite demandé à utiliser le diminutif qui me ressemble plus.

Et pourtant... Dans sa bouche, il sonne comme une mélodie, et j'adore ça. Je lui souris timidement avant de prendre une gorgée de la boisson devant moi. Dans ma bouche, mes papilles se réveillent et c'est une explosion de saveur. Je lève instantanément les yeux vers Alex, surprise.

— Comment as-tu deviné que c'était ma boisson préféré ?

Je reprends une gorgée de mon caramel macchiato au lait d'avoine, fermant presque les yeux de satisfaction. Face à moi, un coin des lèvres d'Alex se relève tandis qu'il ne me quitte pas des yeux.

— Tu l'a dit au téléphone tout à l'heure.

— Tu écoutes souvent les conversations des autres ? Je demande, d'un air faussement accusateur.

— Seulement quand ils me rentrent dedans et s'étalent par terre devant moi.

Alex agrémente sa réplique d'un clin d'œil qui fait louper un battement à mon cœur. Ma gorge me semble soudain si sèche que je me replonge dans ma boisson et la finis presque. Bordel mais il se passe quoi là ?

— Bon, et à part suivre des jeunes filles dans les cafés, que fais-tu de ta vie ? Qui es-tu, Alex ?

Sans prévenir, Alex se penche par-dessus la table et sa main s'approche dangereusement de mon visage. Mon corps entier se fige, ne sachant trop à quoi s'attendre. Je tente d'ignorer l'alarme qui sonne au loin dans ma tête et essaie tant bien que mal de ne pas esquiver son touché.

Son pouce vient délicatement effleurer le haut de ma lèvre, et mes yeux ne quittent pas ceux d'Alex quand il se remet à sa place, comme si de rien n'était.

— Tu avais de la mousse de lait, dit-il sous mon regard surpris.

Je sens le rouge me monter aux joues et bégaie un remerciement presque inaudible.

— Qui suis-je ? reprend Alex. Pas facile comme question ça. Qu'est-ce que je pourrais bien te dire ?

Je l'observe, silencieuse, tandis qu'il semble réellement chercher quoi me répondre.

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