8. corps et âmes

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Lilith

New York - 1h34

J'étais allongé dos à Elio, nous ne parlons pas vraiment ces temps-ci. Plus rien ne se passait. J'avais l'impression d'étouffer. Je n'en pouvais plus. Plus cette solitude était présente, plus le manque de ma mère creusait la plaie qui perçait mon coeur.

M'être concentré sur ma vie présente m'avais empêcher d'y penser. Mais était-ce une bonne chose ? Je ne pense pas. J'essayais de ne pas y penser, je ne me l'étais pas encore prise. Cette gifle qui vous fait réaliser que putain, cette personne ne reviendra jamais. Et vous ne pouvez rien y faire. Juste vivre avec. Je repensais à ce qu'Elio m'avait dit.

Que l'on ne guérit jamais, que l'on apprend juste à vivre avec. Il avait raison. Mais l'apprentissage n'allait que seulement commencer. Je ne vivrais plus avec ma mère. Nous n'irions plus dévaler les avenues de LA en décapotable l'été, en hurlant les chansons qui étaient les nôtres. Nous ne ferions plus tout ce que nous avions l'habitude de faire.

Il fallait que je me trouve de nouvelles habitudes. De nouvelles personnes. Une nouvelle maison. Pour me sentir aimer un petit peu, pour compenser l'amour de la seule personne de qui je n'en ai jamais douté.

Les larmes coulaient sur mes joues. Je n'arrivais pas à dormir. J'étais prise dans les réflexions dans mon cerveau. Encrée dans la perception de ma vie sans ma mère. Essayer d'imaginer tout ce que nous faisions mais, autrement à présent.

Si je voulais être discrète avant que mes pleures ne se fassent trop bruyants. Il fallait au moins que j'aille boire un verre d'eau.

Je me dirigeais vers la porte, essayant d'être la plus discrète possible. Elio avait ronchonné mais ne s'était pas réveillé.

Une fois en dehors de la pièce je trouvais la cuisine, puis mon verre d'eau. J'essuyais mes larmes et je repris une respiration stable essayant de penser à autre chose.

Ce qui ne fut pas vraiment efficace à vrai dire. Je pris la décision de monter sur le toit pour prendre l'air frais. Regarder les étoiles ne pourrait que me faire aller mieux. C'est l'activité la plus relaxante qui soit.

C'est donc ce que je fis. Une fois sur le toit. Je m'accoudais à un rambarde et je me mis à contempler le ciel noir qui contrastait avec la luminosité des étoiles, qui elles éclairaient mon visage.

Quelques larmes dévalaient sur mes joues malgré cela. C'était dur ce soir. Plus dur que les autres, parce que je n'arrivais pas à me retenir. À encaisser, à m'habituer.

Plus d'une dizaine de minutes s'était écoulés et plusieurs dizaines de larmes avaient coulées sur mes pommettes. J'entendis des pas derrière moi. Clay se posa de la même façon que moi sur la rambarde. Comme chez lui il y a quelques semaines.

Nous étions là tous les deux sans rien dire. Mais un reniflement me trahis. Lorsqu'il tourna la tête dans ma direction j'essuyais rapidement ma joue du revers de ma main. Mais il avait vu évidemment.

Il se redressa et s'approcha de moi. Et m'attendais à peu près à tout, sauf à ce qu'il fit. Il me prit dans ses bras. Sans un mot. Il plaqua ma tête contre son torse et posa son menton dessus. Il me tenait fermement et tendrement à la fois.

Et je crois que c'était ce dont j'avais besoin. Un câlin. Une source de réconfort. Quelque chose de familier. Ça me soulageais tellement que je me mis à pleurer davantage.

Il souleva mon visage avec retenue, comme si il n'osait pas toucher mon visage. Il essuya une larme avec son pouce. Puis pris mon visage en coupe et vins déposer ses lèvres sur mon front.

LILIESWhere stories live. Discover now