Quel avenir?

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3 ans après avoir écrit ce dernier chapitre, je me rends compte que les choses ont peu évolué.....

"C'est-à-dire?"

Après la Terminale S, je suis allée en prépa. Comment décrire que ce que j'ai vécu là-bas? Ce n'était pas un endroit pour moi. Pourtant, mon frère s'y est plu dans cet environnement qui prône la compétition, le dépassement de soi et l'excellence.

Mais pas moi.

Tout comme en Terminale S, j'étais sous pression. Et encore plus de pression qu'auparavant. Il y avait encore un enjeu important: celui d'avoir l'école de commerce la plus prestigieuse. HEC, c'était l'objectif. Mais comme vous vous en doutez, je ne l'ai pas eu... De toute façon, les écoles sont toutes les mêmes. Seule la réputation change, c'est bien connu. Et pourtant, c'est cette réputation qui fait toute la différence en entreprise. Si on vous dit "J'ai fait HEC!" "J'ai fait l'ESSEC!" "J'ai fait l'ESCP!", ça doit vous parler. Le reste des écoles est vaguement connu... On ne me l'a certainement jamais dit mais je suis certainement la honte de la famille.

Ma mère est celle qui me met le plus de pression. Certes, elle n'a jamais étudié dans de grandes écoles mais elle a travaillé dur toute sa vie pour avoir une vie confortable, nous permettre d'étudier mon frère et moi dans les meilleures écoles possibles. Elle nous finance les études. Son parcours n'a peut-être rien d'extra-ordinaire mais étant donné qu'elle a du fuir le Vietnam pour venir en France, on se doute qu'elle a un parcours qui est admirable.

Mon père est dans la même situation que ma mère a la différence qu'il a eu la chance d'étudier à Dauphine. Pour cause, c'était le meilleur élève de son école. Sa famille habitait dans le 93, entouré de personnes peu doués pour les études. Et malgré ça, il est rentré à Dauphine. Il en est arrivé au point où aujourd'hui, il voyage dans le monde entier où il rencontre des personnes importantes des gouvernements. Ce n'est pas une personnalité politique mais plutôt un homme d'affaires qui a réussi à se hisser dans le monde du travail. Cela ne veut pas dire qu'il est excessivement riche, loin de là, mais les personnalités importantes reconnaissent ses talents, son esprit, sa persévérance et sa personnalité.

Mon frère a toujours été quelqu'un de studieux. Il avait en général de très bonnes notes à l'école. Il n'a jamais fait de vague, il a toujours été sage et a toujours obéi. Il est allé dans une des meilleures prépa de France où il s'est démarqué et a intégré la meilleure école d'ingénieur du pays, Polytechnique. Il fait la fierté de la famille.

Les autres membres de la famille sont plus jeunes que moi mais je peux déjà dire qu'ils seront tout aussi excellents que mon frère.

Et moi, que suis-je? Le deuxième enfant de la famille. Celle qui avait des notes moyennes à bonne sans être excellente. Celle qui se mettait en colère et qui faisait des caprices. Celle qui n'écoutait pas sa mère sur les choix d'orientation. Celle qui voulait à la base être astrophysicienne mais qui y a renoncé car c'était il y avait "trop peu de débouchés" selon ma mère mais aussi parce que j'étais nulle en physique. Celle qui avait décidé d'aller en prépa même si ses profs ne l'avaient pas conseillé. Celle qui n'a pas écouté sa mère dans ses choix de Parcoursup et qui voulait intégrer une prépa scientifique mais s'est retrouvé dans une prépa commerce où il y allait avoir des matières que je détestais profondément. Celle qui n'a pas su travailler assez durant la prépa. Celle qui aurait pu aller dans une meilleure école de commerce si elle avait plus étudié. Celle qui est trop sensible. Celle qui ne peut pas être dépression parce que "ça n'existe pas et que ce n'est qu'une mauvaise passe". Le mouton noir de la famille. La déception de la famille.

J'ai toujours la pression sur mes études. Avoir de bons résultats, partir à l'étranger pour avoir de l'expérience professionnelle, réussir à avoir des contacts etc. Quelque part, j'aimerai pouvoir tout faire valser et juste rester dans mon coin sans que personne ne me dérange mais c'est impossible. J'ai une idée de ce que je veux faire plus tard mais comment savoir si ça me plait? Si ce n'est pas une fausse idée que je me fais du métier? Payer 40k € pour ma scolarité ne veut peut-être pas la peine si c'est pour ne pas faire au final ce métier....

J'ai réfléchi à ce que je voudrais faire si je ne travaillais pas dans le monde du commerce. Pourquoi pas prof au collège/lycée?

Je donne déjà des cours particuliers à une élève et j'avoue que cela me plait d'enseigner. Mais le salaire est tellement bas que je me demande si ça vaut vraiment le coup...
Je me demande si je devrais être psychologue, je n'aime pas forcément m'occuper des problèmes des autres mais je me surprends parfois à donner des conseils pour éviter les conflits et à mieux gérer ses conflits intérieurs.

Mais si je veux faire ça, c'est parce que ces deux métiers me permettraient de m'occuper d'autres personnes pour oublier mes propres problèmes. Dans un cas c'est de s'occuper des élèves de l'autre du bien-être des gens. Quoi de mieux que de s'occuper des autres pour oublier qu'on a soi-même des problèmes?

Je ne sais pas encore ce que l'avenir me réserve... Une chose est sûre, c'est que je ne sais rien... Peut-être aurais-je une révélation plus tard. Qui sait.

La pression face aux étudesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant