11 novembre 2018

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J'observe Alex assis par terre contre mon dressing, son casque sur les oreilles et ses mains volants au-dessus des touches de son piano électrique. A côté de lui repose un petit carnet sur lequel il griffonne chacune des notes de musique qu'il compose. Ses sourcils sont froncés tandis qu'il se passe régulièrement la main dans les cheveux où sur le visage. Il est tellement concentré qu'il en devient sexy.

Je tente de chasser les pensées obscènes qui commencent à pointer le bout de leur nez, et me replonge dans la lecture de mon cours. Allongée à plat ventre sur mon lit, mon matelas est couvert de feuilles de cours en tout genre et de différents bouquins. J'ai un examen important la semaine prochaine, et il comptera pour beaucoup dans le dossier que je veux déposer pour l'année prochaine.

A mes côtés, mon téléphone émet un léger bip, m'indiquant la réception d'un nouveau message.

Tu comprends quelque chose toi à ce que Broadbent propose par rapport à l'attention sélective ?

Le filtre attentionnel sélectif ?

Ouais ça !

La psychologie cognitive n'est clairement pas la matière que je préfère, mais je comprends à peu près les choses.

En gros, il considère l'attention sélective comme un processus de filtrage pour ne pas surcharger le cerveau. Parmi toutes les informations sensorielles qu'on reçoit, on va opérer un filtre pour garder uniquement les informations qui nous paraissent pertinente, dans la fenêtre sensorielle.

Et les autres infos ?

Pas traitées.

D'accord mais du coup qu'est ce qui fait qu'il y est ce système de filtre ? Je te jure mon cours c'est une ribambelle de mots qui ne veulent rien dire.

Mdr normal tu écris sans écouter ce qu'elle dit.

Tu m'aides ou tu me juges ?

Les deux à fois bien évidemment !

Du coup, deux choses guident les infos dans cette fenêtre (important cette notion j'avais noté) : la pertinence et la saillance.

Je ferme la fenêtre de la conversation et repose mon téléphone sur le matelas. Je me remets à étudier, mais mon regard ne fait que de bifurquer sur Alex. Je n'essaie même pas de l'appeler, et lui lance directement ma gomme pour attirer son attention.

- Plaît-il ?

Alex retire son casque et me relance ma gomme.

- Ça va ? je lui demande.

- Oui et toi ?

J'hausse les épaules pour toute réponse. Alex comprend que j'ai besoin d'une pause, et décale son piano avant de m'ouvrir ses bras.

- Allez viens-là.

Mon visage se fend d'un large sourire, et je saute du lit pour me réfugier contre lui. Je m'assoie sur ses genou, la tête dans le creux de son cou et ses bras se referment sur moi. J'en profite pour faire le plein de son odeur.

- Tu t'en sors ?

- Ça pourrait être pire. Et toi ?

- J'ai presque terminé, il me reste encore deux trois accords à faire.

- C'est toi qui l'as écrite ?

- Non c'est un texte de Nolan celle-là.

- De quoi ça parle ?

- De deuil.

- Hm sympas.

Alex me pose un baiser sur le front, et nous restons un moment dans cette position, jusqu'à ce que mon ventre décide de se manifester.

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