17. toi comme moi

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Elio

Mon bras était engourdit sous le poids d'une petite tête au cheveux brun. Elle dormait sur moi depuis déjà deux heures. Je ne m'en plaignais pas. Mais lorsqu'elle dormait, mon esprit avait la liberté de divaguer, pour le meilleur et pour le pire. Principalement le pire.

Nous volions au dessus l'océan Atlantique actuellement. Nous étions venu dans le but de récupérer mon meilleur ami, je suis repartis n'en n'ayant plus... Lilith avait raison, je ne lui ai pas laissé le temps de s'expliquer mais c'est peut être une bonne chose. Je ne sais pas si la vérité pourrait apaiser les évènements. Peut être, peut être pas. Je finirais par l'apprendre, si je le dois.

Refaire le monde, avec des « si » c'est à la fois la meilleure et la pire torture du cerveau. Imaginer des choses impossible prendre vie, et à la fois faire vivre un espoir de quelque chose d'inaccessible.

Là maintenant, je pensais à nos vies, si nos quatre parents étaient là avec nous. À ma vie, avec mon père, si ma mère avait été là. Si j'avais été éduqué par mes deux parents. Si Lilith n'avait pas perdue sa mère. Si je n'avais pas perdu mes deux parents à seulement 21 ans. Si son père n'était pas meilleur ami avec le mien.

Ce que je sais en revanche, c'est que nous n'en serions pas là si un seul de ces « si » avait existé. Peut être que c'est pour le mieux... mais peut être aussi que nous nous serions trouvé dans un monde où nous n'aurions pas perdu nos mères.

C'est ce que j'ai vécu qui m'a rendu comme je le suis aujourd'hui. Voudrais-je être quelqu'un d'autre ? Certainement. Voudrais-je que Lilith soit différente ? Non. Et c'est ce qu'elle a vécue qui est architecte de l'oeuvre qu'elle est aujourd'hui.

Tirer des leçons de tout, et se souvenir c'est le plus important. Sinon toute la peine comme la joie ne sont que poussière et ne servent à rien. Ça serait souffrir dans le vide, ou aimer sans impact. Ça serait...vide. 

***

22h56 - New York

Je portais Lili jusqu'à sa chambre. Elle avait dormit durant tout le vol, tout le trajet en voiture et encore maintenant dans mes bras. Je déposais un baiser sur son front en la posant doucement dans son lit.

- Quelle heure est-il ? Demanda-t-elle en se retournant dans ses draps.

- 23h, il faut que tu te reposes.

- Je n'ai fais que ça.

- Il le faut encore. Bonne nuit, Li-

- Reste avec moi s'il te plait.

- Quelque chose ne va pas ? Demandais-je perplexe

- Juste, reste s'il te plait.

Son regard vint se planter dans le mien. J'y lu de la nécessité, un besoin de ne pas la laisser. Pas maintenant. Alors j'obtempérais. Enlevais mes chaussures, puis mon t-shirt et mon jean. Et m'installais contre son dos. Passant mon bras sur son flanc.

Lilith

J'avais eu mon père au téléphone il y a déjà plusieurs jours. Juste avant que nous quittions Milan. Il m'a parlé d'une soirée à laquelle je devrais assister, il semblait à la fois pressé et stressé. Le gala annuel de l'organisation militaire dans laquelle mon père fait parti. Je n'y ai jamais mis les pieds.

Pas parce que je ne voulais pas, mais parce que je ne le pouvais pas. Il faut avoir 18 ans pour y entrer. Et en plus de cela faire partie de la famille d'un membre direct. J'y avais l'accès l'année dernière déjà, mais mon père a trouvé un tas d'excuse pour m'en dissuader. J'ai fini par abandonner en me disant qu'il ne voulait simplement pas de moi là bas.

LILIESWhere stories live. Discover now