𝒲𝑒 𝓁𝒾𝓋𝑒 𝒻𝑜𝓇 𝓉𝒽𝑒 𝒻𝒾𝑔𝒽𝓉 𝓌𝒽𝑒𝓃 𝒾𝓉'𝓈 𝒶𝓁𝓁 𝓉𝒽𝒶𝓉 𝓌𝑒'𝓋𝑒 𝑔𝑜𝓉
➳ On vit pour le combat quand c'est tout ce qu'on a
Préquel de Come Get Her et suite de Stand by Me
Deux héroïnes, issues de deux gangs différents se retrouven...
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J'ai l'impression d'avoir passé une matinée déprimante, particulièrement déprimante. Tout ce que je devais faire aujourd'hui est passé en second plan à cause d'elle. Dans un premier temps, je suis passée voir Kazutora en prison. Et c'est la même chose à chaque fois, il est désolé pour moi, de ce qu'il a fait, il exprime toute sa culpabilité et je hoche la tête, ensuite je lui dis que tout va bien et je raconte ce qu'il se passe à la maison et en cours.
A peine suis-je sortie de la prison pour me recueillir sur la tombe de Baji et j'ai croisé sa mère, ce qui s'est ajouté à mon malaise quand j'ai discuté avec elle. Je me sens tellement coupable par rapport à elle, je n'ai rien su faire, je n'ai pu anticiper. Pourquoi j'ai l'impression que c'est moi qui ai tenu ces lames.
Je crois que j'aurais préféré croiser Mikey, enfin j'aime beaucoup Mme Baji, c'est la figure maternelle que je n'ai jamais eu. Mais au moins j'aurais évacué mon malheur par une claque qu'il mériterait. Pas plus. J'aurais bien trop peur de me prendre une raclée de sa part.
Puis j'ai respecté le deal que j'ai fait avec Draken, j'ai été squatté à la boutique, du coup je leur ai apporté des cafés. Et j'ai continué à déprimer en étant dans leur patte avant de rentrer pour le déjeuner. Au moins ces deux-là vont bien.
Je dépose la vaisselle que j'ai utilisée. Normalement, d'un instant à l'autre, Haruatsu devrait arriver pour faire ce fichu devoir. Je déteste la physique et je dois me taper un exposé sur la théorie d'un scientifique. Ça va être la catastrophe, à part recopier le manuel, je sens qu'on ne va pas aller très loin. Il faudrait déjà que j'arrive à comprendre ce qui est écrit dans ce bouquin. J'aurais préféré en faire un de biologie, là dedans, j'assure plutôt bien, les squelettes, le cerveau et les réactions du corps sont beaucoup plus intéressantes.
Je remets des croquettes dans la gamelle de mon carnivore de chat qui n'arrête pas de miauler après ça. Je n'ai plus qu'à attendre. Je range les quelques affaires qui trainent dans l'appartement, à tout moment ma mère risque d'arriver et si j'ai quelqu'un d'invité et que ça ne l'est pas, il y a des chances qu'elle saute sur l'occasion pour me sermonner. Je me précipite sur l'interphone dès qu'il sonne. Enfin, elle est là.
— Euh, c'est Haru, fait-elle hésitante.
— Je t'ouvre, affirmais-je. C'est au cinquième étage.
J'aime pas ce moment quand je suis chez moi et que j'attends que quelqu'un arrive. J'ai toujours ce malaise et la peur au ventre qu'on me pose un lapin.
— Salut, soufflais-je en la voyant arriver presque essoufflée. Ils sont mortels les escaliers ?
— Oui, ils ne sont pas faits pour les gens avec des poumons tailladés, rétorque-t-elle. Merci de m'accueillir, fait-elle avec un sourire reconnaissant.
— De rien, de toute façon on sera mieux qu'à la bibliothèque. C'est faux mais j'ai aucun espoir pour ce truc, ironisais-je en lui faisant signe de me suivre. Dépose tes affaires, j'espère que tu n'es pas allergique aux chats.
