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   Non je n'ai pas oublié de poster le chapitre, et je n'ai pas disparu !!! Je voulais le poster dans la journée d'hier, mais avec mon départ des vacances et ma famille, c'était difficile de trouver le temps de poster. Mais voilà le chapitre ! Bonne lecture :)

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— Mon cœur, on va bientôt partir. T'es prêt ?
   — Je ne sais pas, dit Rindo en se rendant dans l'entrée. Comment tu me trouves ?
   Rindo s'approcha de son petit ami et le laissa l'inspecter, en écartant les bras et en tournant sur lui-même. Il n'avait pas vraiment fait d'efforts vestimentaires, pour une fois il avait choisi de laisser dans sa penderie ses vêtements les plus élégants, et il s'était habillé simplement. Il ne portait qu'un pull à rayures rouges, avec un col en v qui laissait apparaître le haut de son tatouage, et un pantalon bleu suffisamment large pour qu'il ne soit pas serré dedans. Ses cheveux étaient détachés et tombaient autour de son visage, et il avait retiré ses lentilles de contact, pour que ses yeux se reposent un peu. Il portait alors ses lunettes rondes sur le bout de son nez, ce qui le mettait vraiment mal à l'aise. Il ne mettait jamais ses lunettes dehors, car il ne se trouvait pas beau avec, et la plupart de ses amis ne l'avaient jamais vu sans ses lunettes.
   Seul Haruchiyo le voyait régulièrement avec, puisqu'il les portait le soir, lorsqu'il rentrait du travail et qu'il se détendait. Et il ne manqua pas de remarquer ce changement chez lui, car lorsqu'il vit qu'il portait ses lunettes pour sortir, il s'approcha de lui avec un sourire et le prit par les hanches.
   — T'es magnifique.
   — Je n'ai pas l'air d'un poisson ?
   — Je croyais que t'étais une sirène ?
   — Haru je suis sérieux ! Je ressemble à quelque chose, honnêtement ?
   — Rin, tu ressembles toujours à quelque chose. Crois-moi, tu es parfait comme ça. T'es le plus joli poisson de tout Tokyo.
   — Tu es bête, dit Rindo en souriant. Je voulais mettre mes lentilles, mais j'ai mal aux yeux. Je suis sûr que tout le monde va le remarquer et me dire que j'ai une tête bizarre avec mes lunettes.
   — Personne ne va te dire ça ! Et puis elles te vont bien tes lunettes, j'adore quand tu les portes, dit Haruchiyo en embrassant son front, avant de passer ses bras autour de sa taille pour l'attirer contre lui. Et moi, je suis bien ?
   Lui non plus n'avait pas fait d'efforts vestimentaires, il ne s'était même pas changé pour sortir à vrai dire, il portait les mêmes vêtements que le matin. Ce qui voulait dire qu'il n'avait qu'un simple t-shirt blanc, avec un jean retroussé en ourlets.
   — Ce matin tu étais parfait, donc tu l'es toujours, répondit Rindo en posant ses mains sur sa poitrine.
   — J'ai fait l'effort de remettre du déodorant, c'est déjà ça !
   — Bravo Zuzu !
   — Et puis pourquoi bien s'habiller quand on sait qu'on va voir nos amis, et que la moitié seront en jogging.
   — Tu es en train de dire que nos amis ne savent pas s'habiller, comprit Rindo en éclatant de rire.
   — À côté de toi, je les trouve insipides, dit Haruchiyo d'un air amusé. Ran s'habille bien ! Et les filles aussi ! Sauf Senju.
   — Évidemment qu'il s'habille bien, c'est mon frère. Et les autres aussi, ils ont juste... Leur propre style.
   — Entre Inui qui a un sac avec marqué « je suis une grenouille, ceux qui me contredisent sont des crapauds », Draken qui passe sa vie en jogging, Kaku qui s'habille toujours comme s'il allait à un enterrement, Ran qui a un outfit à toujours plus de quarante mille yen, Kazutora qui ne porte que des vêtements volés, Senju qui met toutes les couleurs de l'arc-en-ciel sur elle, et Mikey qui passe son été en short-tong... On a un style particulier quoi.
   — Ça serait nul si on s'habillait tous pareil, répondit Rindo.
   — Oui. Mais je préfère ton style à toi, surtout quand t'as tes lunettes, dit Haruchiyo, avant d'attraper le bas de son pull pour le rentrer dans son pantalon.
   — Qu'est-ce que tu fais, demanda Rindo en le sentant toucher ses fesses.
   — Ben quoi ? Je rentre juste ton pull !
   — Haru... On ne devait pas y aller ?
   — Je fais rien !
   Haruchiyo glissa innocemment un autre pan de son pull dans son pantalon et en profita pour serrer ses fesses, et Rindo le laissa faire avec amusement. Il n'était pas possible alors... Il ne loupait pas une occasion de le toucher. Mais Rindo ne pouvait rien dire, car il était exactement pareil. Il suffisait qu'Haruchiyo se penche devant lui pour qu'il se prenne une fessée, donc il n'était pas mieux que lui... Mais tout de même !
   — Haru, on doit y aller, rappela Rindo en riant.
   — Attends j'ai pas fini, répondit Haruchiyo en rentrant le devant de son pull dans son pantalon, de manière à toucher son entrejambe.
   — Haru !
   — Quoi, demanda innocemment Haruchiyo, tout en plaquant Rindo contre un mur.
   — On va être en retard, il faut qu'on y aille !
   — C'est en toi que je veux aller, répliqua Haruchiyo en embrassant son cou.
   — Oh ! Haru t'es grave, dit Rindo en continuant de rire.
   — Mais c'est l'heure du repas Rin, et ça a toujours été toi mon repas !
   — On le fera en rentrant, promis, dit Rindo en caressant les cheveux de son petit ami. Mais là il faut y aller, sinon nos amis vont nous tuer. Et puis Ryûsei vient ce soir, c'est la première fois qu'il passera une soirée avec nous. On doit être là pour l'accueillir. Je te promets qu'en rentrant on fera plein de bébés ensemble.
   — T'es pas obligé de me le promettre, dit Haruchiyo en déposant un baiser sur ses lèvres, avant de s'écarter. T'as raison, il faut qu'on y aille.
   — J'ai toujours raison, répliqua Rindo avec satisfaction.
   — Sauf quand tu parles de toi, renchérit Haruchiyo.
   — Arrête de me contredire, je suis la voix de la raison, dit Rindo avec un haussement de sourcils.
   — Je dis plus rien !
   Rindo sourit et s'écarta pour enfiler ses chaussures, puis il passa le cordon de son téléphone autour de son torse, saisit un petit sac, et mit ses clés dans sa poche.
— Nos voisins russes étaient pas là ce soir en plus..., soupira Haruchiyo en fermant la porte à clé.
— Avec un peu de chance, ils ne seront pas là avant notre retour et on pourra coucher en paix. Viens on prend les escaliers.
Rindo saisit la main de son petit ami et l'entraîna vers les escalier, ignorant l'ascenseur à l'autre bout du couloir. Il n'aimait pas le prendre, il détestait être enfermé, et il avait toujours l'impression qu'il ne ressortirait jamais de l'ascenseur. Les escaliers étaient plus sûrs.
— T'as pris de l'argent en fait, demanda Haruchiyo alors qu'ils sortaient de leur immeuble.
— J'ai juste mon téléphone. Et toi ?
— Moi aussi. Au pire si nos téléphones passent pas on demandera à Ran de nous payer à manger.
— C'est pas une tirelire, s'indigna Rindo.
— Non mais c'est ton grand frère, tu peux en profiter...
— On dirait Hanma qui parle.
— Je serais jamais au niveau d'Hanma, lui il veut l'argent de tout le monde !
— C'est vrai, personne ne peut être aussi grave que lui, accorda Rindo avec un sourire. Mais on ne peut que le comprendre, Ran et moi on gagne plus d'argent que lui donc c'est normal d'en profiter.
   — Il n'a qu'à se servir chez Kaku, lui aussi il est riche, répliqua Haruchiyo. Je préfère que tu gardes ton argent pour toi.
   — Et pour Miu-Miu, comme ça je peux lui acheter plein de jouets.
   — Très bonne idée, maintenant on a un nouvel enfant donc il faut en prendre soin, approuva Haruchiyo, alors qu'ils arrivaient à la fête où ils se rendaient.
   — Il faut qu'on trouve Senju et les autres, ils sont déjà arrivés, elle m'a envoyé un message, dit Rindo, en se mettant sur la pointe des pieds pour essayer de voir leurs amis.
   — Alors vu sa taille on risque pas de la trouver, donc on va plutôt chercher Hanma et Draken.
   — Haru ! Senju te tuerait si elle entendait ça !
   — Senju me fait pas peur du tout, c'est une minus, répliqua Haruchiyo en riant. Viens on va voir près des tables s'ils sont là.
   Il tira la main de Rindo pour l'entraîner vers les tables installées, et les deux jeunes hommes scrutèrent les visages des passants pour chercher leurs amis.
   La fête des commerçants se déroulait dans le centre-ville de Tokyo, sur l'une des grandes places sur lesquelles on pouvait trouver de nombreuses boutiques. Il ne s'agissait pas de grands magasins, ni de centres commerciaux, mais de petites boutiques discrètes de créateurs, des épiceries ou encore des librairies qui se fondaient dans le décor. Sur la place, les commerçants avaient installé de grandes tables en bois, entourées de bancs, afin de former plusieurs lignes de tables côte à côte. Au bout des tables, un espace avait été laissé pour danser, et des musiciens jouaient déjà des morceaux traditionnels. Sur le côté, plusieurs stands avaient étaient dressés et proposaient des bols de ramens, tandis que d'autres proposaient des pâtisseries glacées pour se rafraîchir. Des guirlandes de lanternes rouges étaient suspendues au-dessus des tables et des stands, formant un chapiteau de sphères rouges qui se dressaient vers le ciel orangé.
   Lorsque Rindo et Haruchiyo arrivèrent, la fête avait déjà commencé et de nombreuses personnes étaient attablées, un bol de ramens devant elles. Bien qu'ils soient venus en avance, il commençait déjà à y avoir une file devant les stands de nourriture, et des personnes avaient commencé à danser devant les musiciens. Rindo et Haruchiyo s'avancèrent main dans la main vers les tables et cherchèrent leurs amis, avant de les trouver assis au bout d'une table, dont ils avaient réservé une grande partie grâce à leur veste qu'ils avaient étalées sur les bancs.
Ils n'étaient pas encore tous arrivés, pour l'instant il n'y avait que Mikey, Draken, Senju, Emma, Hanma, Baji et Kazutora qui étaient présents, et ils étaient visiblement en pleine partie de cartes. Et vu le jeu qu'ils faisaient, Rindo sentait qu'un drame ne tarderait pas à arriver.
— Salut, dit joyeusement Haruchiyo en s'approchant d'eux.
   — Attendez, qui a osé mettre ce plus quatre, demanda Mikey en ignorant leur arrivée.
   — C'est moi, dit Hanma, qui tenait une cigarette entre ses lèvres.
   — Non non non, on a pas le droit d'enchaîner les plus quatre !
   — Bien sûr que si on a le droit !
   — On s'en fou, joue Mikey, dit Baji avec impatience.
   — Ok alors moi aussi je mets un plus quatre, déclara Mikey en posant sa carte sur la pile.
   — Et ben moi aussi alors, dit Draken.
   — Non. Je refuse. C'est interdit de faire ça, dit Senju avec colère. Arrêtez, reprenez vos plus quatre !
   — Non, allez t'as perdu, prends les cartes, dit Mikey en poussant la pile vers elle.
   — Mais non, arrêtez ça se fait pas, c'est interdit, s'exclama Senju avec colère.
   — Juju prends les cartes !
   — Tu veux qu'on partage, proposa Kazutora.
   — Quoi ?! Mais non, elle prend ses cartes, répliqua Baji en empêchant Senju de partager.
— Je vous promets que c'est interdit, c'est le créateur du jeu qui l'a dit, s'énerva Senju en repoussant les cartes.
— Mais on s'en fou de lui, c'est nous qui faisons les règles, répliqua Hanma.
— Juju t'es mauvaise perdante, dit Emma en riant.
   — Pas du tout, c'est juste vous qui êtes des tricheurs ! Reprenez vos plus quatre, vous êtes chiants !
   — Je vois que Senju est déjà en train de perdre, ria Haruchiyo en s'asseyant près de sa sœur.
   — Je perds pas, ils trichent ! Rindo, on est d'accord qu'ils trichent hein ?!
   — Il n'y a marqué nulle part dans les règles que c'est interdit, répondit Rindo en s'asseyant près de son petit ami.
   — AH VOILA, s'écria Mikey avec fierté. Donc prends tes cartes !
   — Mais c'est interdit, les gens qui ont fait le jeu l'ont dit, s'exclama Senju.
   — Prouve-le, répliqua Hanma.
   — Mais je te retrouve la vidéo quand tu veux !
   — Bon Senju prend les cartes qu'on puisse jouer, dit Baji avec agacement.
   — Je ne prendrais pas vos cartes !
— Senju t'es chiante !
— Prends les cartes !
— Je ne les prendrai pas ! Je joue plus avec vous !
La déclaration de Senju provoqua une vague de soupirs d'agacement autour de la table, ce qui fit rire Haruchiyo et Rindo. C'était toujours comme cela que se finissait une partie de uno. Rindo n'avait jamais vu une partie bien se finir, il y en avait toujours un pour s'énerver et refuser de piocher plusieurs cartes, et ça se finissait toujours en dispute collective. Et encore, là il n'y avait pas tout le monde, mais quand Izana et Yuzuha, qui étaient très mauvais joueurs, étaient là, ça se finissait en carnage. Le uno était un jeu qui pouvait briser des amitiés !
Mais leur soirée venait de débuter, alors il était trop tôt pour se disputer pour un jeu de cartes.
— Vous n'avez qu'à faire un autre jeu, proposa Rindo pour calmer Senju.
— Je veux plus jouer avec des tricheurs, décida Senju en croisant les bras sur sa poitrine.
— On ferait mieux d'attendre les autres pour jouer de toute façon, dit Draken en rassemblant les cartes pour les ranger.
— Les autres sont pas arrivés, questionna Haruchiyo.
— Si, Koko, Inui, Ran, Yuzuha, Izana et Kaku sont partis chercher des boissons pour tout le monde, et Takemichi, Hinata, Hakkai et Mitsuya font la queue pour prendre ramens. Il manque juste Chifuyu et Ryûsei.
— Ah alors c'est pour ça que tu fixes les stands depuis tout à l'heure Juju, comprit Haruchiyo avec amusement. En fait tu regardes Hina !
— Pas du tout !
— Mais t'es vraiment amoureuse d'elle, demanda Draken d'un air incrédule.
— Non, pas du tout.
— Tout le monde l'a remarqué, dit Emma.
— Même Hinata l'a vu, ajouta Hanma.
— Non Hinata n'a rien vu ! Et je vous interdis de lui dire quoi que ce soit, menaça Senju. Surtout toi Hanma !
— Toujours moi.
— Oui parce que t'as pas la langue dans ta poche.
— Elle a raison, confirma Emma avec un sourire.
   — Je pense que tu devrais en parler avec elle, tenta Rindo, en se penchant vers Senju.
   — Jamais, ça va pas ?!
   — Tu pourrais être surprise, et puis tu n'as rien à perdre.
   — Mais si, j'ai tout à perdre ! Elle pourrait ne plus vouloir de moi !
   — Mais Juju, Hina t'adore, et même si elle n'est pas amoureuse, elle va jamais te rejeter, dit Emma avec douceur.
   — Je préfère pas prendre de risque. Sérieusement, j'ai pas envie que vous lui en parliez, et j'ai pas envie de gâcher son couple avec Takemichi, donc on change de sujet.
   — Comme tu veux. Bon alors avec Shuji on doit vous dire quelque chose, déclara Emma.
   — T'es enceinte, cria Mikey en se levant d'un bond.
   — Oui, elle en est au huitième mois, elle attend des triplets, ça se voit non, répondit Hanma d'un air blasé.
   — Très drôle.
   — J'aimerais bien être enceinte mais malheureusement c'est pas ça que je voulais vous dire.
   — Alors vous allez vous marier, cria Mikey en tapant sur la table.
   Emma ouvrit la bouche pour répondre, mais elle eut à peine le temps de prononcer un mot que Izana arriva en courant à leur table, et qu'il poussa Mikey pour prendre sa place.
   — Qui va se marier, s'exclama-t-il en les fixant.
   — Haruchiyo va se marier avec le voisin qui le drague, ils ont eu un coup de foudre, dit Hanma.
   — Hein ?!
   — Mais non, s'indigna Haruchiyo en secouant la tête.
   — Emma et Hanma vont se marier, s'exclama Mikey.
   — Hein ?! Papi le sait ?! Et Shin, cria Izana avec hystérie. Je suis le témoin j'espère ?!
   — Je ne vais pas me marier, gémit Emma.
   — Vous devriez la laisser parler, dit Draken, en tirant sur le bras de Mikey pour qu'il se rassoie.
   — Alors t'es enceinte, demanda Mikey, qui refusait de s'asseoir.
   — Je t'ai dit que non !
   — T'es enceinte, cria Izana d'un air abasourdi.
   Emma poussa un gémissement de désespoir et laissa tomber sa tête sur la table, sous le regard amusé de son petit ami. La pauvre, elle essayait seulement de leur annoncer quelque chose, et ses frères commençaient à se faire tout un tas de films. Ils étaient vraiment graves.
   — On voulait juste vous dire qu'on va habiter ensemble, dit alors Hanma pour venir en aide à sa petit amie.
   — Oh... Alors t'es pas enceinte, dit Izana avec soulagement.
— Non, je suis pas enceinte ! Shuji est en train de fumer juste à côté de moi, il le ferait pas si j'étais enceinte enfin !
— Mais vous habitez déjà ensemble, dit Baji sans comprendre.
— Techniquement c'est mon appartement, y'a que moi qui paye, dit Hanma.
— Ah en fait tu veux juste qu'Emma paye aussi, t'es vraiment un rat toi, dit Kazutora en riant.
— Oui, et ?
— Tu es désespérant.
— C'est surtout qu'on sera plus tranquille si on vit vraiment ensemble. Parce que là Papi me demande toujours quand je vais rentrer, ce qui sous-entend que je dois rentrer. Là si je m'installe avec Shuji, je pourrai passer du temps avec lui sans devoir rentrer ensuite, et puis j'aurais pas à aller chercher des affaires chez moi, expliqua Emma.
— Je ne sais pas si je suis prêt pour ça, j'ai besoin de temps pour encaisser le choc, soupira Izana avec fatigue.
— On dirait qu'elle va partir à l'autre bout du pays, elle va juste chez son chéri hein, dit Senju en riant.
— Oui mais elle est si jeune... Je ne suis pas prêt pour la laisser partir...
— Mais tu es déjà parti de la maison Izana, rappela Draken.
— ... C'est pas pareil.
— En tout cas je suis content pour vous, ça ne va pas vous changer grand-chose, puisque vous vivez déjà un peu ensemble, mais là ça sera plus officiel, dit Rindo avec un sourire. Vous allez garder le même appartement, ou est-ce que vous allez changer ?
— Pour l'instant on va garder le même, il est bien l'appart de Shuji et il est assez grand pour deux.
— Dommage, ça aurait été drôle que vous veniez dans notre immeuble, comme ça vous aurez rencontré nos insupportables voisins, dit Haruchiyo avec amusement.
— Moi je les aurais tués au bout d'une heure, dit Hanma avec un haussement de sourcils. Et personne ne veut habiter à côté de chez vous.
— Pourquoi ?! On est super cool comme voisins !
— Tu rigoles ? Vous êtes classés comme étant les pires voisins, après Koko et Inui. Tout le monde sait que vous faites plein de bruit la nuit.
— Je confirme, dit Kazutora en acquiesçant.
— Ils en font même la journée, ajouta Senju en prenant un air dépité. Je suis traumatisée à vie.
— N'importe quoi, dit Haruchiyo en levant les yeux au ciel.
C'était totalement faux, ils ne faisaient pas du tout de bruit. Ils étaient très calmes, ils ne criaient jamais, ils ne jetaient rien au sol, ils ne couraient pas partout dans leur appartement, et ils ne faisaient jamais de bruit dans la cage d'escaliers. Et ils ne faisaient pas du tout de bruit au lit.
Bon... Peut-être qu'ils en faisaient un peu. Mais Rindo faisait beaucoup d'efforts pour ne pas crier trop fort, il se retenait autant que possible ! D'accord, quand il avait les poignets attachés il était difficile de se retenir, mais... Il n'y pouvait rien, ce n'était pas de sa faute s'il aimait passer des moments intimes avec son petit ami ! En dehors de ces moments, il ne faisait vraiment pas de bruit, et Haruchiyo non plus !
— N'empêche, c'est une bonne idée de déménager chez Hanma, au moins Papi te laissera tranquille, dit Mikey d'un air pensif.
— Alors désolé de briser tes rêves Emma, mais Papi te laissera jamais tranquille, intervint Izana d'un ton cynique. Ça fait des années que je vis plus à la maison, et pourtant il me dit toujours de passer le voir et de ne pas trop traîner avec Kaku, alors que je sors avec lui. Et il fait aussi ça avec Shin. Ça fait quoi, sept ans qu'il vit plus à la maison, et Papi continue de lui demander de rentrer pour « s'occuper de lui ». Et depuis qu'il a Miki, il est encore plus sur son dos.
— On sera jamais libre alors, soupira Mikey.
— Papi nous hante, dit Emma.
— Oui, et le pire c'est que maintenant Shin aussi nous oblige à aller voir Papi, juste parce qu'on habitue plus près de lui. Tous les deux c'est des tyrans, dit Izana.
— Qu'elle idée d'avoir une famille aimante aussi, répliqua Kazutora.
— Solution : ne pas avoir de famille, dit Draken.
— Les familles c'est si surcôté, dit Senju en levant les yeux au ciel. Qui aime ça de nos jours ?
— Personne, dit Haruchiyo en la regardant de haut en bas.
— La famille ça va deux minutes.
— Comment ça la famille ça va deux minutes, demanda une voix derrière eux. C'est super important la famille !
Rindo se retourna en reconnaissant la voix de son frère, et vit que Ran se trouvait juste derrière lui, avec dans ses mains un plateau de boissons. Yuzuha se tenait à ses côtés, tout comme Kakucho, Inui et Koko, qui tenaient eux aussi des plateaux. Rindo ne put s'empêcher d'échanger un regard amusé avec son petit ami lorsqu'il remarqua que Kakucho était, comme à son habitude, habillé en noir, et qu'Inui avait son sac grenouille sur l'épaule. Il se retint de rire en constatant cela et détourna les yeux. S'il se mettait à rire devant le sac d'Inui, il se ferait traiter de crapaud, donc mieux valait garder le silence...
— De quoi vous parliez sans nous, demanda Yuzuha en déposant son plateau sur la table.
— Emma va habiter avec Hanma, annonça Mikey en décapsulant une bière.
— Sérieux ? C'est trop bien, dit joyeusement Inui.
— Courage Emma, murmura Koko en lui lançant un regard compatissant.
— Comment ça courage, on dirait je suis dur à vivre, s'indigna Hanma.
— Disons que t'es... Dans ton monde, expliqua Rindo d'un air rieur. Mais Emma a l'habitude !
— T'inquiète pas, je t'aime comme t'es Shushu.
— Mais moi aussi je m'aime comme je suis.
— Bon, on a ramené un peu de tout parce qu'on savait pas quoi prendre, donc servez-vous, déclara Ran avant de s'asseoir entre Izana et Yuzuha.
   — Bonsoir tout le monde.
   La voix de Chifuyu résonna aux oreilles de tous ceux autour de la table, comme le son d'un gong de temple lors des prières, et tout le monde se tourna d'un même mouvement vers les nouveaux arrivants. Chifuyu se tenait juste derrière Emma et Hanma, et à côté de lui se trouvait Ryûsei, qui se tenait légèrement en retrait. Son apparition suscita immédiatement l'intérêt de tous, et Izana se leva même d'un bon avec excitation, ce qui fit sursauter Ryûsei.
   — Ryûsei on se rencontre enfin, dit-il avec joie.
   — Salut, dit Ryûsei avec un petit sourire.
   — Mais t'es géant, s'exclama Mikey en écarquillant les yeux.
   — Je fais un mètre quatre vingt.
   — Voilà encore une Tour Eiffel...
   — Ils sont partout, dans les villes, dans les campagnes..., dit Ran en riant.
   — Bon euh fais pas attention à eux, dit Chifuyu pour essayer de rassurer Ryûsei. S'il vous plaît le faites pas fuir...
   — T'inquiète pas Ryûsei, ils font peur au début mais ils sont tous très gentils, dit Emma d'un ton amical. Bienvenu parmi nous !
   — Ouais bienvenu ma gueule, répéta Hanma. 
   — Ryûsei, appela Baji en se levant.
   — Euh... Oui ?
   — Sache que Kazu et moi t'acceptons dans le groupe, et qu'on est d'accord pour oublier tout ce qui a pu se passer entre nous quatre.
   — Oui, donc tu n'as pas à te sentir mal à l'aise par rapport à nous, et tu n'as pas besoin de te faire discret quand Keisuke est là. T'es le bienvenu ici, et on est heureux pour toi et pour Chifuyu, ajouta Kazutora avec un petit sourire.
   — Merci, c'est vraiment gentil, dit Ryûsei avec soulagement.
   — Tu vois, je t'avais dit de pas t'inquiéter, dit Chifuyu d'un air satisfait.
   — Ça aurait pu mal se passer...
   — Mais non ! Et puis tu vas voir, tu seras vite a l'aise avec eux. Et puis tu as déjà rencontré Hanma, Koko et Rindo !
   — Oui on se connaît déjà. Tu peux venir près de moi Ryûsei si tu veux, proposa Rindo en décalant son sac sous la table.
   — Oh je veux bien !
   Ryûsei et Chifuyu contournèrent alors la table pour rejoindre Rindo, et Ryûsei s'installa à ses côtés, visiblement soulagé de ne pas être à côté d'un inconnu. Rindo tendit le bras pour prendre une bière pour lui et la lui donna, avant de lancer une discussion au hasard pour le mettre à l'aise. Heureusement, tout le monde s'intéressa à Ryûsei, et s'il répondait aux questions avec gêne au départ, il finit par se détendre et à prendre ses marques.
Hinata, Takemichi, Hakkai et Mitsuya ne tardèrent pas à les rejoindre avec les bols de ramens, qu'ils distribuèrent en faisant le tour de la table, puis ils se joignirent à eux tout le monde se mit à manger. Ils étaient si nombreux qu'ils occupaient toute la table qu'ils avaient réservée, et Rindo ne parvenait même pas à entendre les conversations à l'autre bout de la table. Il arrivait à peine à entendre ceux autour de lui tant il y avait de bruit, mais il était heureux d'être là. Tout le monde parlait avec joie et bonne humeur, la soirée était douce et chaleureuse, et la musique jouée était entraînante et agréable. Rindo se mit d'abord à discuter avec Hanma, Koko et Hinata, mais il finit par décrocher de la conversation et se laissa porter par la musique.
Il appuya son menton sur la paume de sa main et parcourut du regard la fête, ses yeux se posèrent sur les visages heureux des femmes et des hommes qui dansaient devant les musiciens, puis sur ceux de ses amis. Ils n'étaient plus sortis ensemble depuis si longtemps, il lui semblait que leur dernière sortie remontait à une éternité. Il s'était passé tant de choses cette année qu'ils n'avaient pas eu le temps de faire une sortie tous ensemble, ils étaient plus sortis par petits groupes, chacun de leur côté. Et dire qu'à ce même jour deux ans plus tôt, Rindo se serait sûrement rendu seul à cette soirée... Il n'aurait jamais imaginé se retrouver ici un jour, entouré d'une vingtaine de personnes qui formaient sa seconde famille. Il ne se serait pas permis de s'imaginer vivre avec Haruchiyo, ni même être en couple avec lui depuis presque deux ans. Il ne se serait pas non plus imaginé devenir le meilleur ami de Koko et Hanma, ni vivre tout ce qu'il avait vécu avec Kazutora. La vie l'avait plus que surpris, mais tous ces événements inattendus le rendaient vraiment heureux. Il y avait eu des hauts et des bas, beaucoup de bas, mais ils étaient tous là au final, et Rindo était heureux d'avoir laissé toutes ces personnes entrer dans sa vie.
Il se sentait différent à présent. Haruchiyo et ses amis l'avaient changé, son travail, son emménagement, et la rencontre avec sa mère... Tout cela l'avait fait devenir une nouvelle personne. Il n'était pas totalement différent de l'ancien Rindo, mais il était plus ouvert aux autres, il parlait plus de ce qu'il aimait, de ce qui le concernait, et il osait aller vers les autres. Rindo n'était pas timide, mais avant il n'aimait pas faire des rencontres, il ne voulait pas s'imposer dans la vie de quelqu'un s'il n'en voyait pas l'utilité, mais aujourd'hui, il acceptait de faire des rencontres, et cela lui faisait un bien fou. Au final, tout avait commencé à changer ce jour où, deux ans plus tôt, Haruchiyo l'avait ajouté sur un groupe nommé « Le Toman de Mikey ». Sa première réaction en arrivant sur cet étrange groupe avait été de vouloir partir, mais Haruchiyo lui avait demandé de ne pas le laisser seul, il avait choisi de rester. Ça avait été le meilleur choix de toute sa vie.
Il avait rencontré Kazutora presque immédiatement après sa venue sur le groupe. Et puis il avait rencontré les autres, le nom du groupe avait changé pour définitivement devenir « Les délinquants du quartier », de nouvelles amitiés s'étaient formées... Hanma était arrivé... Puis Ryûsei... Et voilà où ils en étaient arrivés. Rindo n'avait jamais vraiment réalisé tout ce que lui avait apporté ce groupe. Il n'avait pas réalisé que c'était grâce à ce groupe qu'il trouvait vraiment débile qu'aujourd'hui, il avait un petit ami qu'il aimait plus que tout, des meilleurs amis qui traversaient avec lui ses moments difficiles, et qu'il avait réussi à supporter ses retrouvailles avec sa mère.
Rindo serra les lèvres en repensant à tout ce qu'il avait traversé depuis ces deux dernières années, et regarda longuement ses amis, les yeux brillants. Lorsqu'il était arrivé sur le groupe, personne n'était en couple, il n'y avait que des amitiés, des sentiments enfouies, des personnes brisées. Des personnes dans cette fameuse phase de déni... Et aujourd'hui...
Ils étaient tous rassemblés autour d'une table et discutaient avec joie. Au bout de la table, Ran, Izana, Yuzuha et Kakucho étaient en pleine bagarre, car Yuzuha essayait de boire de la bière, alors Ran était obligé de tenir sa bouteille hors de sa portée, tandis qu'Izana et Kakucho tentaient de la paralyser, en lui répétant qu'ils ne voulaient pas d'un bébé alcoolique. Au début de l'année dernière, Ran n'avait jamais adressé à parole à Yuzuha, et aujourd'hui elle attendait un enfant de lui. Rindo n'arrivait toujours pas à croire que dans huit mois, il serait tonton. Rindo sourit en regardant Izana attraper la bière de Ran pour la vider d'une traite, sous le regard scandalisé de Yuzuha. Puis il détourna les yeux et les posa sur les mains liées de Kazutora et Baji, pour voir la bague que Kazutora portait à son annulaire. Ils se tenaient la main depuis le début du repas. Keisuke caressait le dos de la main de Kazutora avec son index, et ils ne cessaient de s'échanger de tendres regards. Un an plus tôt, leur regard était fuyant et ils se touchaient sans oser montrer tout l'amour qu'ils ressentaient.
   Koko et Inui portaient aussi une bague d'engagement, eux aussi avaient leurs mains liées sur la table, et leur bague brillait à leur annulaire. Ce n'étaient pas de vraies bagues de bijoutiers, car ils les avaient faites eux-mêmes. Koko avait fait une bague pour Inui avec de petites perles verte et noire, avec des yeux de grenouilles dessus. Et Inui avait fait la même chose, mais avec des perles rouges, et une lune qui pendait à l'anneau, pour représenter l'amour de Koko pour l'astrologie. Et dire que deux ans plus tôt Koko n'aimait pas les hommes... Et aujourd'hui il ne passait pas une journée sans Seishu, ils s'aimaient chaque jour de l'année avec passion, et ils ne se quitteraient plus pour rien au monde.
   Rindo détourna les yeux en sentant des larmes apparaître dedans, et regarda plutôt Hanma, dans l'espoir de le voir faire quelque chose d'amusant. Mais Hanma ne faisait que discuter avec ses amis. Il avait passé son bras autour des épaules d'Emma et lui tenait la main, bien qu'ils soient tous deux plongés dans des conversations différentes. Personne n'aurait pu imaginer que ces deux-là finirait ensemble...
— Hé Rin, t'as l'air tout triste, dit Haruchiyo en caressant doucement sa joue.
Rindo sortit de ses pensées et tourna la tête vers lui pour lui sourire.
— J'étais en train de me dire qu'on doit nos amis à un groupe Instagram.
— T'as pas tort, mais c'est ça qui te rend triste ?
— Non, je suis juste heureux d'être là.
Haruchiyo sourit d'un air attendri en l'embrassa doucement.
— En y réfléchissant, on doit tout ça à Mikey, c'est lui qui a crée le groupe, se rappela Hinata.
— On peut dire que c'est notre héros, dit alors Takemichi.
— Euh, non, c'est moi le héros, répliqua aussitôt Hanma. Because I'm Spiderman.
— Un vrai héros mange du basilic, répliqua Ryûsei avec un sourire.
— Je suis d'accord, approuva Koko.
— Le basilic sert à rien, donc j'en mangerai pas, dit sèchement Hanma.
— Tu n'es donc pas un héros, en conclut Rindo en se levant. Qui veut la moitié de mes ramens ?
— Moi, j'ai besoin de force pour sauver le monde, dit Hanma en prenant immédiatement son bol.
— Tu ne manges pas tout, demanda Ryûsei sans comprendre.
— Non, je n'arrive jamais à finir mes plats, expliqua Rindo en enjambant le banc sur lequel il était assis.
— Tu vas où, questionna Haruchiyo.
— Je vais voir Ran, je reviens.
Rindo récupéra le petit sac qu'il avait emmené et qu'il avait caché sous la table, et longea la table pour rejoindre son frère. Ran avait arrêté de se battre avec Yuzuha, il lui avait donné une crème brûlée pour la consoler de ne pas pouvoir boire d'alcool, ce qui avait redonné le sourire à Yuzuha.
— Ran, j'ai un cadeau pour toi et Yuzuha, dit Rindo et se mettant au bout de la table.
— Vraiment ?!
— Des crèmes brûlées, demanda Yuzuha avec excitation.
— Non, mais je pense que ça te plaira quand même, dit Rindo en posant son sac devant son frère et Yuzuha.
Ran laissa Yuzuha ouvrir le sac, et elle en sortit une petite boîte qu'elle ouvrit, et dans lequel reposait un médaillon en or. C'était un petit médaillon, il était simple et discret, et il brillait de lueurs rouges sous les lanternes de la fête. Dans le sac se trouvait aussi une paire de chaussons violets pour bébé, et lorsque Yuzuha les vit, ainsi que le médaillon, ses yeux se remplirent de larmes.
— C'est pour votre enfant, expliqua Rindo avec un sourire. Le médaillon est à faire graver avec le prénom que vous aurez choisi.
— Oh Rin... C'est adorable, dit Ran en se levant pour le prendre dans ses bras.
— C'est trop mignon, dit Yuzuha en l'imitant.
— C'est le premier cadeau d'une très longue liste, promit Rindo d'une voix émue. Et le médaillon est offert par notre famille.
— La famille ? Hana et Jun, demanda Ran sans comprendre.
   — En... En quelques sortes, oui. C'est un cadeau commun de nos parents et moi.
   Rindo baissa ses yeux, qui commençaient à être trop humides, et par chance Ran ne posa pas davantage de question. En réalité, seuls les chaussons venaient de leurs parents adoptifs. Mais le médaillon était un cadeau de Yuki, leur mère biologique. Lors de leur dernier rendez-vous, Rindo avait réussi à lui faire comprendre qu'il deviendrait bientôt tonton, en lui disant qu'il découvrait ce qu'étaient les envies de femmes enceintes (notamment le fait que Yuzuha n'arrêtait pas de réclamer des crèmes brûlées depuis le début de sa grossesse). Yuki devait avoir paniqué face à cette nouvelle, car elle avait écourté leur rendez-vous et s'était dépêchée de partir. Mais elle était repassée quelques jours plus tard à son travail, et elle lui avait offert ce médaillon pour Ran, ainsi qu'une boîte de chocolat pour lui. Elle ne lui avait pas dit grand-chose, elle l'avait seulement remercié pour sa gentillesse et sa compréhension envers elle, et elle avait ajouté qu'elle n'aurait pas pu trouver de meilleur avocat que lui, avant de partir.
   Il n'avait osé en parler qu'avec Haruchiyo. Et son petit ami lui avait dit que cette fête serait ne bonne occasion pour offrir le médaillon à Ran et Yuzuha.
   — C'est un magnifique cadeau Rindo, dit Yuzuha en reniflant.
   — J'espère surtout que les chaussons plairont au bébé à vrai dire, dit Rindo avec un petit sourire.
   — Il l'adorera, le violet c'est la couleur de notre famille, dit Ran avec de l'embrasser sur la joue. Merci beaucoup Rin.
   — Ça me fait plaisir.
   — Moi aussi je voulais acheter un bracelet pour le baby, dit Izana d'un air dépité.
   — Tu peux toujours le faire, rassura Ran en se rasseyant.
   — Ou alors tu nous offres un bijou à nous, proposa Yuzuha avec un sourire.
   — Si j'achète un bijou pour une autre personne que le baby, ça sera pour moi, répliqua Izana.
   — Quel égoïste, dit Kaku en éclatant en rire.
   — Ben quoi ? Où est le problème ?!
   — Reste comme tu es Iza, tu es parfait, dit Ran en riant.
   — Je sais que je suis parfait, et arrête de te moquer de moi toi, s'exclama Izana en donnant une tape à son petit ami.
   — Je vous laisse, je retourne avec Haru, dit Rindo à l'adresse de son frère.
   — Merci encore, dit Yuzuha avec un sourire.
   — C'est normal, dit Rindo en lui rendant son sourire avant de retourner à sa place, au moment même où une petite fillette courrait vers leur table.
   Rindo manqua d'écraser la demi-portion qui passa devant lui à toute vitesse, mais la petite fille n'y fit pas du tout attention, et courut sous la table. Elle disparut un instant, avant de réapparaître de l'autre côté et de sauter sur les genoux de Hanma en lui criant « bouh ! ».
   — Shushu, cria-t-elle joyeusement.
   — Oh un minimoys sauvage, dit Hanma en guise de bonjour.
   — Miki j'ai failli t'écraser, s'exclama Rindo avec inquiétude.
   — Pardon, dit Miki en faisant un câlin à Hanma, qui lança un regard de détresse à Emma.
   Rindo se rassit à sa place, soulagé de ne pas avoir piétiné Miki, tandis que la fillette embrassait Hanma sur les deux joues. Rindo ne savait pas d'où elle avait débarqué, il ne voyait même pas où étaient Shinichiro et Wakasa ! Mais Miki ne semblait pas se soucier de ses parents, au contraire, elle avait l'air ravie d'avoir retrouvé l'homme de sa vie. Son arrivée attira l'attention de tout le monde (sauf de Ryûsei, qui devait se demander qui était ce petit être sortit de nulle part), et tout le monde se leva pour venir la saluer. Miki était ravie que toute l'attention soit portée sur elle, car elle offrit de magnifiques sourires à tous ceux qui vinrent lui dire bonjour, et elle les autorisa même à l'embrasser.
   — Pourquoi t'es grand maintenant, demanda Miki en voyant Ryûsei assis près de Chifuyu.
   — Euh... J'ai toujours été grand...
   — Miki, ça c'est pas Izana, c'est Ryûsei, expliqua Emma, alors que Ryûsei saluait timidement Miki. C'est notre nouvel ami. Tu lui dis bonjour ?
   — Bonzour Ryûzei, dit Miki en secouant sa main vers lui.
   — Bonjour, répondit Ryûsei avec gêne. C'est qui... ?
   — La fille de Shinichiro, le frère de Mikey, expliqua rapidement Chifuyu à voix basse. Elle s'appelle Miki.
   — Ils sont où tes papas, demanda Mikey après avoir embrassé sa nièce.
   — Y parlent avec Omi !
   — Dis donc tu t'es faite toute belle Miki, remarqua Haruchiyo.
   — Oui !
   Miki se leva sur les genoux d'Hanma et tourna fièrement sur elle-même, provoquant des exclamations d'émerveillement dans son public. Elle portait un t-shirt rouge à manches courtes, ainsi qu'une salopette rouge, et ses cheveux blonds étaient coiffés en deux minuscules tresses. Elle était adorable dans cette tenue.
   — Je suis Tchoupi, dit Miki avec fierté.
   — Ah oui, on t'avait tout de suite reconnu, dit Emma en riant.
   — C'est papa qui m'a coiffé, dit Miki, en se rasseyant sur les genoux d'Hanma.
   — Lequel ?
   — Moi évidemment, dit Shinichiro en arrivant, suivit de Wakasa, Takeomi, Taiju et Akane. Ma puce il faut pas partir en courant comme ça, tu nous as fait peur.
   — Pardon papa !
   — Pourquoi il y a un sosie d'Izana, demanda Taiju en dévisageant Ryûsei.
   — On dit bonjour quand on est polie Taiju, répliqua Takeomi en lui donnant un coup dans le ventre.
   — Taiju, je te présente Ryûsei, c'est le petit ami de Chifuyu, dit Hakkai avec amusement.
— Bonsoir, dit Ryûsei avec un petit sourire. Je suis heureux de vous rencontrer, j'ai beaucoup entendu parler de vous.
— Mais c'était pas Baji le petit ami, demanda Taiju d'un ton sec.
Sa remarque jeta un froid sur la table, et plus personne ne parla. Taiju avait le don pour toujours dire ce qu'il fallait... Rindo n'était pas concerné par le malaise qui venait apparaître, et pourtant il était très gêné, et il sentait que Baji et Chifuyu évitaient soigneusement leur regard... Le couple de Chifuyu et Ryûsei, ainsi que celui de Baji et Kazutora, était récent, ils ne s'y étaient pas encore habitués...
— C'est le roi du silence, s'écria soudain Miki avec joie.
— Oui mais là tu as perdu, il fallait pas parler, dit alors Hanma.
— Oh...
— Est-ce que je dois partir, demanda Ryûsei d'une voix qui trahissait sa panique.
— Non pas du tout, dit Chifuyu en posant sa main sur la sienne. Ryûsei est mon petit ami depuis quelques semaines, Keisuke et moi on est plus ensemble.
— Je suis avec Kazu, ajouta Baji en levant la main de Kazutora, qu'il tenait toujours.
— Taiju je te l'avais dit, soupira Takeomi.
— Omi tu me racontes la vie de la terre entière, je peux pas tout écouter.
— Le problème Taiju, c'est que tu n'écoutes rien de ce que je dis.
— À partir du moment où je prends des notes de toute ce que tu me racontes, si, j'écoute ce que tu dis.
— ... Tu t'en sors bien, répondit Takeomi avec un sourire.
— En tout cas bravo Taiju, il t'a fallu moins de deux secondes pour mettre tout le monde mal à l'aise, lança Yuzuha du bout de la table.
— Je suis pas mal à l'aise, j'adore les blancs, dit Hanma, qui tenait Miki contre lui.
— Moi aussi, dit alors Miki, en attrapant le bol de ramens d'Hanma pour manger ce qui restait dedans.
— Hé mais c'est à moi ça, s'indigna Hanma en lui retirant son bol.
— Shuji tu peux partager enfin, dit Emma d'un ton désespéré.
— Jamais.
— Tu vas laisser cette pauvre enfant mourir de faim, demanda Rindo en riant.
— Elle a des parents pour lui payer à manger, je vais pas dépenser mon argent pour elle.
— Mais t'as même pas payé tes ramens !
— Shuji tu m'épuises...
Hanma leva les yeux au ciel, avant de reposer son bol devant Miki et de lui donner ses baguettes. Ravie, Miki saisit le bol de ramens et le souleva difficilement pour boire ce qui restait dedans, et Emma l'aida à manger. Shinichiro et Wakasa finirent par leur confier leur fille pour aller chercher à manger, et lorsqu'ils revinrent, Miki était officiellement devenu l'épouse d'Hanma ET d'Emma. Enfin, selon elle !
Rindo avait déjà vu Miki avec Emma et Hanma, mais il était toujours surpris de voir à quel point elle les aimait, et à quel point ils s'occupaient bien d'elle. Hanma tenait Miki contre lui et faisait attention à ce qu'elle ne tombe pas, il parlait avec elle et la faisait rire, en plus de faire rire Emma, et le plus surprenant, c'était qu'il avait accepté de partage son plat avec elle ! C'était ridicule, oui, mais pour Hanma ce n'était pas rien ! Et dire qu'il ne voulait pas d'enfant...
Au bout d'un moment cependant, Miki abandonna son époux et sa femme, et repartit vers ses parents pour monter sur les genoux de Wakasa. Emma en profita pour récupérer son petit ami et l'entraîna vers la piste de danse improvisée, et Hanma la suivit sans discuter. Il était vrai un homme...
— On est d'accord, dit Koko près de lui.
— Quoi, demanda Rindo en détournant les yeux de leur ami.
— Hanma est un homme nouveau, expliqua Koko, comme s'il avait lu dans ses pensées.
— Oui. Surtout quand il y a des femmes autour de lui.
— Il va partout où les seins d'Emma vont, dit Inui d'un air rieur.
— Je croyais qu'il détestait les enfants, demanda Ryûsei en se penchant vers eux.
— Oui, mais il s'entend super bien avec Miki, expliqua Chifuyu. Il la voit souvent parce qu'il travaille avec Wakasa.
— Miki est amoureuse d'Hanma parce qu'il a plein de tatouage, ajouta Rindo.
— C'est compréhensible, les tatouages c'est super sexy, dit Haruchiyo en posant sa tête sur l'épaule de Rindo.
— Je suis d'accord, approuva Chifuyu.
— J'ai des tatouages ! Est-ce que ça fait de moi quelqu'un de sexy du coup, demanda Ryûsei avec espoir.
— Tu l'es même sans tatouages Ryû, t'es super sexy.
— C'est vrai ?!
— Très, dit Chifuyu avec un sourire.
— Chifuyu mon cœur ne va pas résister si tu continues de me dire des choses comme ça...
— J'aimerais bien qu'il résiste, ça serait embêtant que tu meurs.
— Arrête, je suis pas prêt mentalement à recevoir de l'amour, gémit Ryûsei en enfouissant son visage dans ses mains.
Chifuyu sourit et lui baissa ses mains pour l'embrasser doucement, le faisant vivement rougir. Ils étaient adorables ensemble, Rindo adorait définitivement son couple.
— Viens avec moi, on va danser ensemble, proposa Chifuyu en se levant.
— Mais je ne connais pas les danses traditionnelles...
— Moi non plus ! On s'en fiche, on peut danser comme on veut !
Ryûsei lança un regard perplexe à Rindo et Koko, et les deux jeunes hommes hochèrent la tête pour lui faire signe d'y aller. Il se leva alors et suivit son petit ami sur la piste de danse, rejoignant Emma et Hanma, qui s'amusaient à imiter les pas des personnes près d'eux. Ils avaient l'air de beaucoup s'amuser tous les deux, cela donnait envie à Rindo de danser aussi !
— Haru tu viens danser, demanda-t-il avec espoir.
— Mais je sais pas danser Rin.
— C'est pas grave, allez viens !
— Tu te moques pas de moi alors, même si je t'écrase les pieds.
— Promis, je dirais rien !
— Bon alors si tu veux...
Rindo sourit et se leva, avant de prendre son petit ami par la main et de l'amener vers les danseurs. La musique jouée n'était plus une musique traditionnelle, elle était plus moderne et plus entraînante, alors il n'y avait pas de chorégraphie à suivre. Cela arrangeait Rindo, car il ne connaissait aucune danse japonaise !
Il prit Haruchiyo par la taille et dansa avec lui, improvisant ses mouvements au fur et à mesure de la danse, et son petit ami le suivit en souriant. Ils dansèrent l'un contre l'autre en se laissant bercés par la musique, tournant sur eux-mêmes, se prenant dans les bras, s'embrassant avec amour. Bientôt, Koko et Inui les rejoignirent pour danser, ainsi que Baji et Kazutora. Ils se blottirent l'un contre l'autre et suivirent leur danse, tandis que leurs amis attablés se lançaient dans une partie de cartes.
Au-dessus d'eux, le ciel avait changé de couleur et s'assombrissait, faisant ressortir les lanternes rouges de la fête. Leurs bougies étaient comme des étoiles dans le ciel, les lanternes bougeaient doucement dans la brise qui s'était levée, et les lumières des immeubles alentour étaient apparues, marquant la tombée de la nuit. Rindo finit par se glisser dans les bras de son petit ami pour transformer leur danse en slow, il posa son menton sur son épaule en fermant les yeux, et laissa Haruchiyo guider ses pas.
— Finalement personne n'a rien dit sur tes lunettes, dit Haruchiyo, en commençant à lui caresser le dos.
— Non, je pense qu'ils ne l'ont même pas remarqué. Je suis content d'être sorti comme ça.
— Je suis content aussi, t'es super comme ça. Et je suis fier de toi.
— Pourquoi ?
— Pour avoir donné le médaillon à Ran. Et pour tout ce que tu fais au quotidien. Je suis fier de toi, dit Haruchiyo avant d'embrasser sa joue.
— Moi aussi je suis fier de toi.
— Alors on est tous les deux fier l'un de l'autre, sourit Haruchiyo.
— Oui. Je t'aime.
— Mais moi aussi je t'aime mon cœur !
— Je t'aime plus, répliqua Rindo en l'embrassant.
— Ça c'est impossible.
— Hé les amoureux, ça vous dit qu'on migre chez le RanYu pour faire un kem's, appela Izana, brisant leur moment de couple.
— Euh moi je joue pas si y'a Shinichiro et Wakasa, ils gagnent tout le temps c'est énervant, dit Baji.
— Viens nous affronter si t'es un homme, répliqua Shinichiro d'un air de défi.
— Allez ça sera drôle, on fera couple contre couple, insista Izana.
— Sympa pour moi, dit Senju d'un air blasé.
— T'inquiète ma belle on jouera ensemble, décida Akane. South jouera avec Benkei.
— Ah dans ce cas je veux bien !
— On est obligé si t'as pas envie, dit Haruchiyo à l'adresse de Rindo. On peut toujours rentrer.
— Non allons-y, il faut qu'on leur montre qu'on est le meilleur couple, répondit Rindo d'un ton joueur.
— Je vous rappelle que Waka et moi avons gagné les trente dernières parties, bonne chance à vous pour nous détrôner, lança fièrement Shinichiro.
— On va tous se mettre contre vous, vous allez rien comprendre, répliqua Mikey. Bon alors on va tous chez Ran et Yuzuha. Tout le monde, derrière moi !
— Euh, derrière moi plutôt, s'exclama Izana en poussant Mikey.
— C'est moi le chef !
— Non c'est moi !
— Arrête de me copier !
— Je suis le plus grand !
— C'est même pas vrai, en plus tu triches t'as des talons !
— Le plus grand en âge patate !
— Revois tes expressions parce qu'on dit potatoes !
— Non parce que je suis team Burger King !
— Excuse-moi ?!
— Ils n'arrêteront vraiment jamais avec cette dispute, soupira Rindo en les regardant se battre.
— Le jour où ils s'arrêteront, c'est que ça sera la fin pour nous tous, répondit Haruchiyo. Notre histoire s'arrêtera là.
Rindo se tourna vers son petit ami et le regarda un instant sans comprendre, avant de lui sourire, et de passer son bras autour de sa taille.
— Avec toi j'ai appris que les histoires ne s'arrêtent jamais vraiment.
Haruchiyo sourit à son tour et passa son bras autour de ses épaules, pour les faire rejoindre leurs amis près des tables.
— Et tu as raison, les belles histoires n'ont pas de fin.

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