Partie 12 - Les questions.

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« Mm... Guillaume ? »

Il se figea alors qu'il était en train de se laver les dents dans la salle de bain en entendant Aurélien l'appeler depuis la chambre avant de recracher l'eau qu'il avait en bouche pour rejoindre le plus jeune qui venait de toute évidence de se réveiller. Il attrapa une petite serviette sur le chemin afin de s'essuyer la bouche et il sortit de la salle de bain, un large sourire sur les lèvres :

« Ah, Aurél ! Tu es réveillé ? Tu as bien dormi ?

— Euh, je... Oui...? balbutia ce dernier et il se rappela en voyant le regard gêné qu'il lui lança qu'il était torse nu, n'ayant pas pris de tee-shirt de rechange ce matin en allant prendre sa douche.

— J'espère que je ne t'ai pas réveillé en me lavant tout à l'heure, dit-il dans un petit sourire narquois, pas peu fier de l'effet qu'il semblait avoir sur le plus jeune ainsi (dé)vêtu.

— N-Non, pas du tout. Mais... Je ne t'ai pas senti sortir du lit...? Tu as bien dormi avec moi, non ? Je n'ai pas rêvé ? lui demanda Aurélien en lui lançant un regard hésitant et il sourit doucement en repensant à la veille, quand il était venu le trouver dans sa chambre en l'entendant l'appeler au beau milieu de la nuit.

— Ah, hier soir... Non, je suis seulement resté le temps que tu te rendormes. Je suis reparti dormir dans le canapé après.

— Ah bon ? Mais pourquoi ? lui demanda Aurélien d'un air surpris en sortant de sous les draps, dévoilant ainsi à quel point son tee-shirt de pyjama lui allait grand par-dessus le short qui l'accompagnait, et il déglutit en posant ses yeux sur sa silhouette fine qu'il pouvait deviner à travers le tee-shirt blanc. Je t'avais dit que tu pouvais rester, non ? C'est ton lit, Guillaume. Et il est bien plus confortable que ton canapé. Je le sais, je vois à quel point tu grimaces de douleur le matin quand je te rejoins dans le salon. Ça ne me dérange pas, tu sais, que tu viennes dormir avec moi, continua Aurélien en venant poser sa main sur son bras délicatement et il frissonna au toucher si doux. À moins... que ça soit le fait de dormir avec moi qui te dérange ? hésita-t-il ensuite et il fronça les sourcils en le voyant émettre cette hypothèse. Si c'est ça, je peux aller dormir dans le canapé moi. Je ne veux plus que tu dormes dessus, Guillaume. En plus, tu reprends bientôt le boulot, non ? Il faut que tu sois en forme. »

Il déglutit en l'entendant dire ça de manière si bienveillante et si... désintéressée. Si innocente. Aurélien n'avait donc pas compris l'effet qu'il lui faisait juste en se tenant à proximité de lui ? Dans cette tenue qui plus est.

« Je... Tu es sûr ? bégaya-t-il, ayant du mal à refuser une si jolie proposition, d'autant plus qu'il avait vraiment mal au dos à cause de ce foutu canapé maintenant. Ça te dérange pas ?

— Bien sûr que non. Ça me ferait même plutôt plaisir. Ce serait un soulagement. »

Il sourit en l'entendant dire ça et il hocha la tête, acceptant son offre. Il lui proposa ensuite de le suivre dans la cuisine pour aller prendre le petit-déjeuner et Aurélien lui dit qu'il s'habillait et qu'il le rejoignait. Il tourna les talons, le cœur battant la chamade par rapport à la conversation qu'ils venaient d'avoir, et se força à ne pas penser au soir-même où il viendrait dormir avec lui pour la première fois, la veille ne comptant pas réellement. Il ne savait pas vraiment quoi en penser.

***

« Bonne nuit, Guillaume. Fais de beaux rêves.

— Toi aussi, Aurél. Dors bien. »

Le plus jeune lui sourit doucement puis ferma les yeux à ses côtés dans le lit et il le dévisagea un long moment, pensant pour la énième fois à quel point les traits de son visage étaient doux, avant de s'allonger à son tour sous les draps. Là encore il l'observa un long moment, se demandant si cela se pouvait qu'il dormait déjà – Aurélien semblant déjà bien parti dans ses songes et nullement dérangé par la lumière  –, puis il se décida à éteindre celle-ci pour les plonger dans le noir. Il retint un instant sa respiration, se demandant si Aurélien allait réagir maintenant dans la pénombre, mais non, le plus jeune ne bougea pas d'un iota. Il essaya de visualiser son visage apaisé dans le noir mais il n'y arriva pas et ferma les yeux à son tour, se perdant dans ses pensées. Il se rappela de la question étrange que lui avait posé Aurélien un peu plus tôt alors qu'ils faisaient un jeu en attendant l'heure du repas et surtout du mensonge, encore une fois, qu'il avait sorti, pris au dépourvu.

T'as dit que tu avais un double de mes clés, c'est bien ça, à l'hôpital ? Et que c'est comme ça que t'avais pu récupérer mes affaires chez moi ?

Euh, oui, pourquoi ?

Est-ce que moi aussi j'ai un double des tiennes ? Enfin... avais ? Car si oui, je suppose qu'elles ont brûlées dans le feu...

En effet, oui, tu en avais. Pourquoi cette question ?

Aurélien avait simplement haussé les épaules, puis il l'avait vu lui offrir un petit sourire triste. Mais il n'avait pas bien compris ce que signifiait ce sourire de sa part. C'est vrai qu'il n'avait plus aucun souvenir de sa vie passée, alors il devait chercher la vérité. Une vérité. N'importe laquelle. Et pas sûr que ces différents mensonges l'aidait à y voir plus clair. Il s'endormit en se disant que demain serait un autre jour et que le principal pour lui pour l'instant était de se concentrer sur sa reprise de boulot le lendemain. Ça avait passé si vite.

Fiction OrelxGringe - Ma renaissance. Où les histoires vivent. Découvrez maintenant