Chapitre 21

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- Evelyn n'est pas là ? 

- Studio. Depuis un an qu'elle vivait avec moi, ton retour l'a vite fait fuir, sourit malicieusement Tobias. Je l'ai aidée à déménager cet après-midi. 

- Désolée.

- Ca m'arrange, rétorque-t-il.

- Tu veux que je parte aussi ?

Il rit, mais ne répond rien et allume la télévision. Je m'installe à côté de lui sur le sofa et il me prend la main, ses doigts me caressant en traçant des cercles invisibles sur ma peau. 

- Amar a proposé de me former, commencé-je. 

- Pour devenir policière ?

- Pour me battre contre les GD. Les rebelles.

- Il t'en a parlé ? 

Il s'est redressé d'un seul coup, sa main se crispant autour de la mienne. 

- Oui. Et il m'a aussi parlé des lieux de vie. Franchement, Quatre, pourquoi tu ne m'en as pas touché deux mots ? Juste comme ça, pour me mettre au courant de ce qu'il se passe ?

- Tu n'es pas prête à ... commence-t-il sur un ton de reproche.

- Tu sais à quoi je n'étais pas prête? l'interromps-je avec brutalité. A voir qu'à tes yeux je ne suis qu'une gamine. Quelqu'un de faible qui a besoin de ta protection. Et ça me déçoit plus que tu ne peux l'imaginer. 

- Tu ne comprends pas, il fallait que tu apprennes en douceur ! C'était déjà compliqué pour toi de revenir. Alors voir que plus rien n'est comme avant ...

- Exact. Tu n'es plus comme avant, murmuré-je. Et ce qui devient vraiment compliqué, c'est d'être avec toi. 

Sentant son regard ébahi sur moi, je sors de la pièce et m'allonge dans l'ancien lit d'Evelyn, dans la pièce faisant maintenant office de chambre d'amis. Quoique ... Si nous continuons sur cette voie, je risque de m'installer ici. Pour le moment, je refuse de retourner dans la chambre que je partage avec Tobias. Je ne sais pas si c'est le nôtre, ou pas du tout. Laissant mes pensées dériver et réfléchir seules, je me laisse tirer par le sommeil. 

***

Les heures ont passé à mon réveil, et une couverture me recouvre, signe qu'il est venu voir si j'étais encore vivante. Je me lève, et décide d'aller chercher quelque chose à manger dans l'un des nombreux placards de la cuisine. Il est quinze heures. Je m'arrête dans le couloir en percevant des voix, et je tends l'oreille pour écouter. 

- Ce que je ne comprends pas, c'est pourquoi tu ne veux pas. C'est aussi bien qu'Amar de décharge de ça.

Alors pour Zeke, je ne suis qu'un poids. C'est bon à savoir. 

- Pas comme ça. Il ne peut pas l'entraîner à se battre.

- Elle en a besoin. C'est son choix, de toutes façons, et ... Tu n'as pas à interférer dedans. Je venais seulement te prévenir. Elle n'est pas là ?

Je décide d'entrer à ce moment précis, ignorant royalement Tobias et feignant la surprise auprès de Zeke quand à sa présence.

- Oh, Six ! On parlait de toi, justement.

- Ah oui ? 

- Je suis venu te dire que j'accepte l'offre d'Amar.

- Génial ! Merci Zeke.

- Non.

- On en a déjà parlé, Quatre. Et cela ne te concerne pas.

- Elle a raison. Et ... reprend-il plus bas, tu ferais mieux de te reposer, mec. T'es à bout.

Le dernier sérumOù les histoires vivent. Découvrez maintenant