Chapitre 4

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Le réveil a été brutal, des voix qui s'élèvent, des bruits assommants, encore une dispute chez mes voisins d'en haut. Souvent je me demande comment elle fait pour supporter un homme pareil, il n'est jamais présent et le jour qu'il se pointe, tout le monde est obligé d'être au courant.

- C'est le chez moi ici, je fais ce que je veux. Je l'entend crier.

Une relation toxique de sur quoi avec deux enfants en bas âges. Chacun est libre de mener la vie qu'il souhaite, mais je rêve du jour où ce connard disparaîtra de leur vie. 
C'est dans ces moments que je me remercie d'être seule, ma dernière et seule relation amoureuse m'a assez traumatisé et enseigné qu'il est toujours mieux de rester seule que mal accompagnée.
L'être humain est insaisissable, tu penses avoir fait tout ce qu'il faut et il te… 
Je n'ai plus mal, mais les souvenirs de cette journée me hantent encore parfois. Il n'y a même des jours où je pense à lui, à eux, de toute façon on oublie jamais vraiment. 

J'avais prévu de faire une grasse matinée mais je crois bien que c'est foutu pour moi. Je me lève et après un tour au toilette et une bonne poignée d'eau fraîche sur le visage, je me dirige vers la cuisine, me faire plaisir. 
La nourriture est décidément la seule chose que je n'arriverais jamais à bouder. 

- Hé Paula, salut. C'est le jour de la lessive ? M'interpelle Lola une fois que j'ouvre ma porte, mon panier de linge à main.

- Oui. Lui souris je poliment. C'est comment? Je remarque qu'il est encore revenu? Ma mine à changer, elle le sait, je me retiens

- Désolé pour tout à l'heure, il est rentré encore soûle. Dit-elle en frottant ses mains. Elle sait parfaitement ce que je pense de leur couple.

Lola est celle qui m'a accueilli quand je suis arrivée dans cet immeuble, je me rappelle encore son sourire charmant et sa tarte en main cognant à ma porte.
[Bonsoir, je suis ta voisine du haut, Lola et ses deux monstres que tu vois sont mes enfants, le parquet et les murs sont assez fins donc je tiens à m'excuser d'avance pour le bruit, une tarte? ]
Nous sommes très vite devenus bonne voisine, elle travaille en tant que téléopératrice et il m'arrive parfois de garder ses monstres comme elle aime les appelés, le seul inconvénients dans cette vie qui semble lui réussir c'est son mari.

- Ce n'est rien.  Dis-je simplement même si je sais qu'elle ment.

- Si je te vois à cette heure, ça veut dire que t'es de garde ? Nous discutons en descendant les escaliers 

- Exactement, bon à plus. Dis je une fois venu le moment de nous séparer.

****

Le ménage, la lessive et quelques heures sur Netflix, je me regarde une dernière fois sur le miroir une fois prêt pour le travail même si j'ai droit cette fois-ci à un petit détour.
 Mon jeans bleu fétiche aux fesses, le t-shirt noir rebelle que j'ai acheté la veille me va parfaitement, ma veste en cuir noir pour finaliser le tout car il va faire froid. 
Je pense que le message est assez limpide 《 je ne suis pas intéressée》.  Je n'ai pas pu m'empêcher d'acheter ce t-shirt quand je l'ai vu hier en rentrant du travail, en plus c'était écrit en gros SOLDE, c'était un signe.
Mes cheveux attachés en une queue de cheval haute vite fait, j'ai hâte d'imaginer sa tête quand il me verra aussi négligée.

Oui je n'ai fourni aucun effort. De toute façon mon intention n'est pas de lui plaire mais de susciter le dégoût 

Mes converses aux pieds, je me dépêche car je ne dois pas rater le bus.

Pitié faites qu'il ne soit pas lourd mais compréhensif, pour que ça se termine rapidement .
Dire que j'éprouve du dégoût pour les hommes serait exagéré, juste que j'aime ma vie et je veux la garder le plus longtemps possible, plus tard peut-être je réfléchirais sur mon futur, mais pour l'instant c'est encore trop tôt, même si trois ans se sont déjà écoulées 

L'intouchable Où les histoires vivent. Découvrez maintenant