Partie 23 - Les grands-parents.

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« Guillaume. »

Il était en train de se tirer les cheveux, la main dans la tête, quand il entendit son ami l'appeler. Claude. Lorsqu'Aurélien s'était évanoui tout à l'heure sur lui, il avait paniqué et avait appelé ce dernier en ne réussissant pas à réveiller le plus jeune inconscient dans ses bras. Claude avait débarqué quelques minutes plus tard avec Ablaye et Matthieu et avait amené Aurélien dans sa chambre, où il l'avait suivi, avant de le rassurer en lui disant qu'il respirait toujours. Il s'était aussitôt senti soulagé à ça, mais les événements d'un peu plus tôt lui étaient subitement revenus, à présent qu'il n'avait plus peur pour la vie du plus jeune. Il s'était alors écroulé mentalement en pensant à quel point il avait menti à Aurélien jusqu'ici et en se disant que c'était à cause de ses mensonges que ce dernier avait réagi ainsi. En tombant dans les pommes. Il avait failli le perdre à cause de ses conneries.

« Claude... Je suis désolé, putain... dit-il en relevant la tête pour regarder son ami qui les rejoignait dans le salon, Ablaye et Matthieu étant assis en silence face à lui depuis qu'ils étaient arrivés, n'osant sans doute pas ouvrir la bouche devant la tension présente dans la pièce.

— Qu'est-ce qu'il s'est passé ? Pourquoi il est dans cet état le môme ? demanda Claude avant de venir s'asseoir à ses côtés et il hésita un moment avant de se tourner vers lui.

— J'ai... Je lui ai dit la vérité. Toute la vérité. Enfin... c'est plutôt lui qui l'a découverte en fait. Il sait tout. Alors j'ai été obligé de tout lui expliquer. »

Il y eut un petit silence dans la pièce avant que Claude ne se racle la gorge doucement :

« À cause des infos données par l'hôpital ?

— Oui. Tout à l'heure, s'il est parti, c'est parce qu'ils l'ont appelé. Apparemment ils lui ont donné le nom de Chloé, et il a fait le rapprochement avec tous mes mensonges. Je lui avais dit que c'était ma voisine, mais lui il avait vu une photo de moi avec une fille sur mon ordi et il m'a dit qu'il avait compris que Chloé c'était elle et non pas ma voisine. Il a dit qu'il avait compris que c'était ma petite copine, m'a expliqué tous les questionnements par lesquels il est passé en cherchant qui était cette fille...

— Il est intelligent, Aurél, dit Matthieu face à lui et il hocha la tête, les larmes aux yeux.

— Oui. Très. Trop. Et je lui ai fait du mal. J'ai peur qu'il ne me pardonne jamais. Maintenant il doit croire que si je l'aime c'est seulement parce qu'il a le cœur de Chloé en lui. Alors que c'est faux, putain c'est faux.

— Il te pardonnera, Guillaume. Il est pas bête le petit, je suis sûr qu'il va comprendre pourquoi tu as agi comme ça, même si c'était pas la meilleure manière de faire. »

Il lança un regard implorant à Ablaye quand ce dernier lui dit ça, le suppliant d'avoir raison, avant de sentir Claude poser une main sur son épaule pour attirer son attention.

« Ça va aller, Guillaume. Par contre... je pense qu'il devrait partir quelques temps. Pour que ça soit plus sain, tu comprends ? Qu'il ait le temps de se poser et de réfléchir à tout ça dans le calme.

— Quoi ? Mais... Mais où est-ce que tu veux qu'il aille ? Il n'a nulle part d'autre où aller, c'est toi même qui me l'a dit, non ? s'exclama-t-il et il se mit à paniquer, pensant aussitôt que son ami voulait éloigner Aurélien de lui.

— Plus maintenant. J'ai fait des recherches et Aurélien a de la famille. Des grands-parents. Et je les ai trouvés.

— Quoi ? »

Il eut l'impression que son monde s'écroulait à cette information. Aurélien avait quelqu'un d'autre que lui dans ce monde ? Alors dans ce cas... il n'avait plus aucune raison de rester ici. Il allait partir et ne plus jamais revenir.

***

« Guillaume...? »

Il releva la tête plusieurs longues minutes plus tard quand il entendit Aurélien l'appeler depuis l'autre bout du salon. Celui-ci se tenait dans l'ouverture de ce dernier et quand il le vit défaillir, il n'eut même pas le réflexe de se précipiter vers lui, tant il était abattu par ce que venait de leur annoncer Claude. Ce fut donc ce dernier – en plus de Matthieu – qui se rua sur Aurélien pour le rattraper et il sentit son cœur se serrer en voyant le plus jeune dans les bras de son ami, paraissant si faible. Aurélien avait les yeux fermés et arborait une petite grimace de souffrance passagère qui lui fit mal à lui aussi. Matthieu se tenait à ses côtés, les mains tendus au cas-où il venait à s'écrouler de nouveau.

« Je... Désolé... Je ne sais pas ce qui m'a pris... J'ai dû me lever trop vite tout à l'heure.

— Aurél, viens t'asseoir. Il faut que je te dise quelque chose, enchaîna aussitôt Claude en entraînant le plus jeune avec lui vers le canapé et il se leva pour lui laisser la place et pour s'éloigner de peur qu'Aurélien ne refuse de s'asseoir à ses côtés, mais celui-ci lui jeta simplement un regard surpris à son geste. Voilà, je ne sais pas si tu le sais mais je travaille dans la police. Alors quand la dernière fois je t'ai promis de réussir à retrouver qui tu étais, c'était parce que je savais que c'était possible grâce à mon boulot. Et effectivement, grâce à la base de données des personnes étant venues déposer plainte au moins une fois dans leur vie a un commissariat de la ville, je t'ai retrouvé. Enfin, j'ai surtout retrouvé des gens de ta famille que tu avais mis en personnes de confiance pour qu'ils puissent venir te chercher.

— Ah... Ah bon...? s'étonna le plus jeune en écarquillant les yeux de stupeur. Mais... qui ? Qui est-ce que tu as retrouvé ?

— Tes grands-parents. Janine et François. Et... je les ai contactés, continua d'expliquer Claude, ce qui lui serra le cœur. Ils étaient morts d'inquiétude de plus avoir de nouvelles de toi. Et je pense... que tu devrais aller chez eux. Ne serait-ce que quelques jours. Pour te remémorer ta vie d'avant. Pour qu'ils te la rappellent. Qu'est-ce que tu en dis ? »

Aurélien resta silencieux un long moment quand Claude dit ça avant de le voir lui jeter un petit coup d'œil discret en coin. Mais pas assez discret pour qu'il ne le voie pas. Il força alors un sourire sur ses lèvres et hocha la tête, indiquant ainsi au plus jeune que c'était une bonne idée et sûrement la meilleure des choses à faire. Alors Aurélien hocha la tête lui aussi en se retournant vers Claude et il ferma les yeux, effrayé de cette décision bien que dictée par lui-même. Et s'il ne le revoyait plus jamais par la suite ? Et s'il avait fait une connerie ? Seul l'avenir le lui dirait.

Fiction OrelxGringe - Ma renaissance. Où les histoires vivent. Découvrez maintenant