Finalmente

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Espagne, Barcelone, 5 mai 2024,
Amalia Hesla Gómalez.

Cela fait maintenant un peu plus d'un an et cinq mois que je partage ma vie avec Pablo.

Depuis cette soirée mémorable en France, où nous étions assis sur le sable, nos cœurs lourds après l'une de nos disputes futiles, j'ai réalisé l'ampleur de mes sentiments pour lui.
Malgré les erreurs que j'ai commises, avec le recul, je me rends compte à quel point j'ai pu être insupportable.

Dans la lumière tamisée d'un soir printanier, je scrutais mon petit ami jouer sur le terrain, mon cœur oscillant entre admiration et exaspération. Son dévouement pour le jeu était indéniable, mais parfois, sa passion semblait éclipser tout le reste.

Une nuit, après un match tendu, les tensions entre nous étaient palpables. Les flashs des caméras et les cris des supporters semblaient amplifier notre propre malaise. J'avais été particulièrement distante ces derniers temps, noyée dans mes projets d'influenceuse et confrontée à son intransigeance quant à mes obligations professionnelles. Puis lui était aussi irrité sur le fait que je lui reproche de ne pas me donner assez d'attention à cause de ses entraînements.

« - Pablo, sérieusement ? » avais-je fini par lancer, un sourcil arqué, « Tu ne peux pas arrêter de penser à ta petite personne et comprendre que j'ai aussi des engagements ? »

« - Ma petite personne ? » répondit-il en levant l'un de ses sourcils à son tour. « Amalia, va falloir que tu enregistres dans ton petit crâne que le foot c'est toute ma vie » avait-il riposté, son ton teinté d'irritation. « Je dois m'entraîner, c'est ma passion, mon métier et tu devrais le respecter. »

Son regard était empreint d'une détermination farouche, reflétant l'importance qu'il accordait à son sport. Je me mordis la lèvre, réprimant l'envie de répliquer immédiatement. Nos égos s'entrechoquaient, chacun voulant défendre sa propre vision des choses.

Pourtant, au fond de moi, je savais qu'il avait raison. Le football était bien plus qu'un simple passe-temps pour lui, c'était une partie intégrante de son identité. Et même si cela signifiait parfois passer en second plan, je devais apprendre à respecter sa passion, tout comme il respectait la mienne.

« Je sais bien, mais je te trouve tellement distant en ce moment, Pab' » dis-je d'une voix teintée de reproche, mes pensées se mêlant à un mélange de confusion et d'inquiétude. « On dirait que tu es là physiquement, mais mentalement, t'es ailleurs.»

« Où tu veux en venir ? » rétorqua-t-il, son ton déjà chargé d'irritation. Son regard était maintenant voilé d'une sorte de défense, comme s'il se préparait à une attaque imminente.

J'admis avoir eu un manque de confiance en lui, une vérité que je savais difficile à entendre pour lui. « Bah parfois, j'ai juste l'impression que tu me caches quelque chose, que tu as des doutes sur nous..enfin tu me diras c'est culotté venant de moi mais..»

Avant que je puisse terminer ma phrase, il me coupa abruptement. « Putain, mais Amalia ? » s'exclama-t-il, sa voix empreinte de frustration. « Tu commences vraiment à me casser les couilles avec ton manque de confiance en moi ! Tu comprendras quand que je n'ai d'yeux que pour toi ! »

Des mots durs avaient été échangés, des piques lancées.

Certains pourraient qualifier notre relation de tumultueuse, voire même de toxique, mais pour nous, c'était simplement une expression passionnée de nos personnalités ardentes.

Nos disputes étaient comme des tempêtes dans un océan d'amour, agitées mais jamais capables de détruire le lien profond qui nous unissait. Nous étions tous les deux animés par notre fierté, par nos égos parfois démesurés, mais au fond de nous, nous savions que notre relation était indissoluble.

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