Entre nos mains

Chapitre 55 : Au Cœur des Jardins.

Après le départ de Victor, Samy resta quelques instants immobile, contemplant Maëlle qui dormait paisiblement. Il caressa doucement son front, un sourire tendre illuminant son visage. La chaleur de ce moment intime le submergeait. Il pouvait sentir la respiration régulière de Maëlle, apaisée, alors qu’elle se reposait dans ses bras. Samy déposa un baiser délicat sur son front, la tenant toujours contre lui. Ce moment hors du temps était pour eux un répit bienvenu après les tourments de la journée.

Peu à peu, Maëlle commença à se réveiller. Ses paupières papillonnèrent avant de s’ouvrir doucement, et ses yeux trouvèrent immédiatement ceux de Samy. Un sourire chaleureux apparut sur ses lèvres, exprimant toute la reconnaissance et l’affection qu’elle ressentait pour lui. D’un geste tendre, elle tourna la tête vers lui, et sans un mot, elle l’embrassa tendrement sur la joue. Ce geste simple, mais chargé de sens, renforçait encore davantage la complicité et l’amour naissant entre eux.

Maëlle se redressa lentement, s’étirant légèrement tout en restant blottie contre Samy. "Je crois que je me suis endormie," murmura-t-elle avec un sourire amusé. Samy hocha la tête en riant doucement. "Tu en avais besoin. Ça a été une longue journée."

"Oui… mais je me sens mieux maintenant," admit-elle avant de se lever lentement, prenant sa main. "Et si on sortait un peu, juste toi et moi ? Le jardin est magnifique à cette heure-ci." Samy acquiesça, se levant à son tour, et ils sortirent ensemble de la suite en silence, leurs mains liées avec naturel.

En descendant les grands escaliers du palais, ils discutèrent en douceur des événements de la journée, se remémorant l’allocution, les regards échangés en cachette, et les moments de tension. "Je n’arrive pas à croire que tout ça fait partie de ma vie maintenant," confia Maëlle en marchant aux côtés de Samy. "C’est comme si tout avait changé du jour au lendemain."

"Tu t’adaptes bien, pourtant," répondit Samy, son ton rassurant et sincère. "Même si je sais que ça n’a pas été facile."

"Ça ne le serait pas sans toi," avoua-t-elle dans un murmure presque timide, son regard se perdant dans celui de Samy. Un moment de silence s’installa entre eux, mais c’était un silence confortable, chargé d’émotions qu’aucun mot n’aurait pu véritablement exprimer.

Ils marchèrent côte à côte jusqu’au jardin, où les fleurs d’été embaumaient l’air et les oiseaux chantaient avec légèreté. La vue apaisante des buissons taillés avec soin et des allées serpentant entre les massifs floraux semblait éloigner tous les tracas. Maëlle, toujours en robe formelle, et Samy, dans son uniforme, se fondaient pourtant harmonieusement dans ce décor idyllique.

Tout en marchant, Samy s’amusait à percuter légèrement Maëlle de l’épaule, provoquant chez elle des éclats de rire. "Arrête ça ! Tu vas finir par me faire trébucher !" s’exclama-t-elle en riant. "Jamais de la vie, tu sais que je te rattraperais toujours," répondit Samy avec un sourire malicieux, ses yeux pétillant de joie.

Au détour d’une allée, ils tombèrent sur un jeune homme élégamment vêtu, accompagné d’un autre homme, visiblement influent. Le premier lança un regard intéressé à Maëlle et, sans se soucier de la présence de Samy, s’approcha avec une attitude arrogante. "Mademoiselle," commença-t-il avec un sourire charmeur, "vous êtes bien trop belle pour être seule avec… un garde." Son ton condescendant et désinvolte ne passa pas inaperçu.

Maëlle, perplexe, jeta un coup d’œil à Samy, qui serra discrètement la main de Maëlle, lui signifiant silencieusement qu’il était là pour elle. Samy, habituellement réservé et calme, sentit une montée de colère face à l’audace de l’homme. Il se plaça instinctivement devant Maëlle, posant une main protectrice dans son dos, prêt à intervenir si nécessaire.