Chapitre 88 : L'ombre des responsabilités.

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Le lendemain matin, le soleil perçait à travers les rideaux légers de la chambre royale, baignant chaque recoin de lumière dorée. Une douce brise, chargée du parfum des fleurs des jardins, s’engouffra par la fenêtre entre-ouverte, apportant un sentiment de sérénité. Maëlle était encore profondément endormie, son visage détendu, ses mèches de cheveux éparpillées sur l'oreiller. À ses côtés, Samy l'observait en silence. Ses yeux parcouraient son visage avec tendresse, profitant de chaque instant de cette quiétude partagée.

Le bras de Samy reposait doucement autour de la taille de Maëlle, la maintenant contre lui comme pour prolonger cette bulle de calme avant le tumulte de la journée à venir. Il caressa doucement ses cheveux, glissant ses doigts à travers ses mèches soyeuses. Un sourire léger étira ses lèvres alors qu’il sentait sa respiration changer, signe qu’elle émergeait doucement de son sommeil.

« Il est l’heure de se lever, » murmura-t-il avec une infinie douceur, ses lèvres frôlant son front.

Maëlle ouvrit lentement les yeux, émergeant d’un rêve paisible. Elle cligna des paupières, encore légèrement désorientée, avant que la vue de Samy ne fasse naître un sourire sur son visage. La lumière dorée du matin semblait danser sur ses traits, révélant la tendresse avec laquelle il la regardait.

« Déjà ? » murmura-t-elle, sa voix encore empreinte de sommeil. Elle enfouit son visage contre l’épaule de Samy, savourant un instant de plus sa chaleur et sa présence.

« Oui, » répondit-il doucement, sa voix vibrante de tendresse. « On a une grosse journée qui nous attend. »

Maëlle soupira, ses muscles encore engourdis par le sommeil, mais elle savait que le devoir l'appelait. Elle se redressa lentement, s’étirant avec grâce, les bras tendus vers le plafond. Elle laissa échapper un petit grognement satisfait alors qu’elle sentait la tension quitter ses muscles. Samy la regardait avec un sourire en coin, amusé par son expression enfantine.

Elle se leva enfin, laissant la fraîcheur de la pièce envelopper sa peau encore tiède du lit. Elle se dirigea vers la fenêtre, posant une main sur le rebord de marbre pour mieux admirer la vue sur les jardins du palais. Le soleil était déjà haut, et ses rayons baignaient les vastes étendues de verdure, faisant scintiller la rosée du matin. Un instant, elle laissa son esprit vagabonder, contemplant la tranquillité du paysage, avant de finalement se tourner vers Samy.

« Tu devrais te préparer aussi, » dit-elle en souriant légèrement, avant de se diriger vers la salle de bain attenante.

Après une rapide préparation, elle enfila une tenue sobre mais élégante, prête à affronter les responsabilités qui l’attendaient. Le palais bourdonnait déjà d’activité, et Maëlle savait que chaque minute de sa journée serait minutieusement chronométrée.

Les couloirs du palais étaient calmes, mais imprégnés d'une certaine solennité ce matin-là. Maëlle marchait d’un pas rapide, ses pensées déjà focalisées sur les réunions à venir. En entrant dans la grande salle de réunion, elle fut accueillie par les murmures respectueux des conseillers déjà présents. Leurs regards se tournèrent vers elle alors qu'elle prit place à la tête de la table, son visage reflétant une assurance tranquille.

« Bonjour, » dit-elle d’une voix claire, s'installant a une table.

Les échanges commencèrent immédiatement, chaque conseiller exposant ses préoccupations, ses idées et ses suggestions. Maëlle écoutait attentivement, hochant parfois la tête, prenant des notes mentales des points les plus cruciaux. Le projet d'irrigation qu'elle défendait lui tenait particulièrement à cœur, sachant qu'il pouvait changer la vie de nombreuses familles rurales.

Elle exposa ses idées par des exemples concrets, détaillant comment de tels changements avaient transformé d’autres régions à travers le monde. Peu à peu, les objections s’effacèrent, et Maëlle parvint à rallier la majorité à sa cause. Elle sentit une vague de satisfaction la traverser lorsque la décision fut prise d’approuver le projet.

Après plusieurs heures de débat intense, la première réunion de la journée touchait à sa fin. Mais il n’y avait guère de répit. En sortant de la salle, Maëlle se dirigea vers une autre pièce où l’attendaient plusieurs représentants de la population locale. Samy, toujours à ses côtés, lui adressa un regard encourageant alors qu'elle entrait dans la salle.

Les discussions furent tout aussi intenses, mais d’une autre nature. Les représentants exprimaient leurs inquiétudes, souvent avec un mélange d’espoir et de désespoir. L’un d’eux, un homme à la peau marquée par le soleil et le travail dur, expliqua avec gravité que son village manquait cruellement de routes.

« Nous sommes isolés, » dit-il, sa voix légèrement rauque. « Nos enfants ne peuvent pas aller à l’école, et nos produits ne peuvent pas atteindre les marchés. »

Maëlle écoutait attentivement, son cœur se serrant devant tant de détresse. Samuel prit un instant pour réfléchir avant de répondre, pesant soigneusement ses mots.

« Je comprends l’urgence de votre situation, » dit-il finalement, sa voix empreinte d’empathie. « Nous allons prioriser ces infrastructures dans nos prochains projets de développement. Je vous assure que cela ne sera pas négligé. »

Les visages des représentants s’éclairèrent d’un nouvel espoir à ses mots, et Maëlle sentit un regain de motivation en voyant l’impact de ces décisions sur ces vies.

L’heure du déjeuner approcha, et pour la première fois depuis le matin, Maëlle s’accorda une pause. Elle se retrouva avec Samy dans les jardins, à l'ombre d'un grand chêne. Leurs moments à deux étaient rares ces derniers temps, mais précieux. Samy lui tendit une coupe remplie de fruits frais, et ils s’installèrent sur un banc en pierre.

« Tu te débrouilles à merveille, » dit Samy en la regardant, admiratif. « Mais n’oublie pas de prendre soin de toi aussi. »

Maëlle, encore plongée dans ses pensées, croqua distraitement dans une tranche de pastèque avant de répondre. « C’est tellement… grand. Chaque décision semble avoir un poids énorme. Je veux bien faire, mais parfois, c’est effrayant. »

Samy hocha la tête, compréhensif. « Tu es forte, Maëlle. Je te vois à l’œuvre chaque jour, et je sais que tu fais tout ce qu’il faut. »

Leurs regards se croisèrent, et un sourire complice se dessina sur leurs visages. Ces moments de calme étaient rares mais essentiels. Maëlle sentait que, malgré les défis, elle avait la force d’avancer, surtout avec Samy à ses côtés.

Après cette courte pause, la journée reprit de plus belle avec des discussions autour des infrastructures de santé, et des solutions innovantes pour améliorer les soins dans les régions isolées. Maëlle se montra tout aussi passionnée, proposant d’intégrer de nouvelles technologies pour connecter les hôpitaux ruraux aux centres médicaux plus avancés.

La fatigue se faisait sentir, mais Maëlle persévéra. Enfin, alors que le soleil commençait à décliner à l’horizon, elle se dirigea vers sa dernière réunion de la journée. Un ingénieur passionné lui présenta un projet d’énergie renouvelable, qui captiva immédiatement son attention. L'idée de développer des panneaux solaires dans les régions isolées pour leur offrir un accès à l’électricité semblait prometteuse.

Lorsqu’elle rejoignit enfin ses quartiers, Maëlle était épuisée. Mais une douce satisfaction l’enveloppait, celle du devoir accompli. Samy l'attendait déjà, adossé à la porte de la chambre, un sourire apaisant sur les lèvres. Il s’approcha d’elle, l’entourant de ses bras puissants dans une étreinte protectrice.

« Tu as été incroyable, » murmura-t-il à son oreille en la serrant un peu plus fort.

Maëlle ferma les yeux un instant, se laissant bercer par le son de sa voix et la sécurité de ses bras. « Je suis si fatiguée ! » murmura-t-elle à son tour, son stresse se dissolvant peu à peu.

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