Chapitre 6

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Tanya Rogersting.

Assise part terre, mes doigts plantés dans la peau de mes cuisses tandis que je tente de bouger les muscles de mon corps en vain.

Tout est silencieux autour de moi, trop silencieux et trop obscur. Je peux à peine distinguer le bout de mes orteils dans le noir.

— Il y a quelqu'un !? Je hurle désespérée.

Aucune réponse.

— Tu ne devrais pas hurler comme cela on pourrait te prendre pour un folle. Raisonne une voix dans mon dos.

Je me fige en l'entendant et sens mon cœur battre plus vite. Ses pas se rapprochent de moi et ses mains viennent m'obliger à me mettre debout et de tourner sur moi même.

— Papa...

Son regard plongé dans le miens me parcours de frisson tant il est différent. Le bleu de ses yeux a disparu pour laisser place à deux trous béant.

Ses mains m'agrippe les épaules et il approche son visage du mien avant de me hurler dessus:

— Tout est de ta faute !

Il répétait cette même phrase encore et encore comme un vinyle rayé. Je pouvais sentir ses doigts s'enfoncer dans les muscles de mes épaules.

— Papa tu me fais mal. Je souffle d'une voix tremblante.

Malgré ma voix tremblante il ne desserre pas sa prise autour de mes épaules et remonte pour venir s'enrouler autour de mon cou avec plus de pression.

-- La perte mon première amour, ta mère. Ta venu à mit fin à ma carrière et mon arrestation était de ta faute? Parce que tout est de ta faute.

Je le regarde incapable de bouger pour me libérer de son emprise. Je peux sentir les larmes couler le long de mes joues avec que tout devienne flou autour de moi avant que je ne perde connaissance.

Le souffle court, j'ouvre les yeux en sursaut passant ma main dans mes cheveux et essuyant mon front plein de sueur.

-- Un rêve... Ce n'était juste qu'un rêve. Je chuchote à moi même.

Dehors il fait encore nuit et je peux sentir l'air qui passe par la fenêtre venir me caresser le visage. Quelques rayons de lune viennent éclairer ma chambre.

J'allumais la lumière et me dis qu'à l'évidence, je ne pourrais pas me rendormir avant une bonne heure.

Je me lève pour me diriger dans la salle de bain afin de me mettre de l'eau sur le visage et calmer mon souffle qui commence à s'accélérer.

Je tends la main vers un placard en dessous du lavabo afin d'attraper ma Ventoline et d'en prendre une bouffée.

Je laisse ma tête reposer contre le mur derrière moi avant de laisser mon corps glisser contre celui-ci et m'assoir au sol.

Enfin calmer je me redresse et décide d'aller boire un verre d'eau dans la cuisine. En passant devant le salon pour m'y rendre je découvre Eden affalé sur l'un des fauteuils la tête en arrières les yeux fermées.

Ne voulant pas discuter ou même être dans la même pièce que lui, je continuais mon chemin vers la cuisine.

Je ne veux pas me rendormir. La peur de revoir les images qui m'ont torturé lorsque j'avais les yeux fermés me tord l'estomac me donne la nausée.

J'attrape une tasse et me prépare donc un café pour être sur de ne pas me rendormir avant demain matin ou même pas du tout.

La tasse chaude dans les mains je décide donc de m'installer dehors et de m'allonger par terre les yeux fixés sur les étoiles à chercher les constellations du bout des doigts.

L'odeur réconfortante de café et la lueur des étoiles me firent très vite oublier les mauvais souvenirs pour les remplacer.

La température de dehors me ramène en arrière lorsque je pouvais encore passer du temps avec mon père.

Il m'arrive encore parfois de l'imaginer s'évader de prison et revenir vers moi et me prendre dans ces bras. Il me dirais que je lui ai manqué tandis que je serais en train de retenir mes larmes.

Un fin sourire apparaît sur mon visage alors que je me rappelle qu'un jour ça arrivera. Eden me l'a promis.

Bisouille <3

ClandestinWhere stories live. Discover now