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Ç'en est trop pour moi. Je ferme mon ordinateur violemment, me jette dans mon lit et m'endors vite fait, sans réfléchir.

Le lendemain matin, je me réveille avec un gros mal de tête, horrible. Comme si les critiques ne suffisaient pas, il faut aussi que j'ai un mal de tête pas possible, l'univers tout entier est contre moi.

J'ai dormi jusqu'à 13h, ma mère est au travail et mon frère est dans sa chambre, il est toujours puni de sortie.

J'ouvre mon ordinateur, remarque que les gens de mon lycée et d'autres personnes que je ne connais pas ce sont fait une joie de commenter la photo de la prostituée, les commentaires sont ignobles.

J'en lis quelques uns, c'en est vraiment trop cette fois-ci. Entre les "crève en enfer" ou même les "pauvre fille, faut arrêter de baiser tout ce qui bouge" j'en peux plus, je craque.

J'attrape mon téléphone sur la table de chevet et compose le numéro de Madison.

" - Ou..
- Nan, tait toi Madison. C'est moi qui parle. Je sais que tu veux plus de moi, je te fais sûrement trop honte, et bah tu sais quoi? D'accord, très bien, tu n'auras plus à traîner avec moi quand je serais morte."

Je raccroche sans lui laisser le temps de parler. Je jette mon téléphone contre le mur, celui-ci se brise en mille morceaux. On dirait mon cœur, tient.

Je cours dans la salle de bains, je pleurs. Aaron ne remarque sûrement pas que je suis réveillée, il s'en fiche totalement je pense. Après tout, c'est "à cause de moi" s'il est privé de sortie.

Vivante ou morte, ça ne fait pas de différence à ses yeux.

Je ferme la porte de la salle de bains, mais pas à clé, faut bien que quelqu'un puisse trouver mon corps quand je serais morte.

Je me laisse tomber par terre, mes larmes coulent de plus en plus.

Je me relève dans un élan de colère, ouvre l'armoire à pharmacie et attrape tous les comprimés que je trouve.

Je me jette à nouveau par terre, je cris, je hurle, je pleurs. Aaron ne prête pas attention à moi, heureusement.

Je suis sur le point d'avaler ces foutus comprimés, quand la porte s'ouvre violemment.

Cyber bullyingOù les histoires vivent. Découvrez maintenant