Chapitre 6 - Première approche

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Je crois rêver au début et ne m'arrête pas tout de suite. Mais je réalise que Mr Feld vient de m'interpeller et je n'ai pas d'autre choix que de me retourner. De toute manière je serais bien obligée de lui faire face. Je m'approche de son bureau, sur lequel il s'est posé, presque assis, les mains attrapant le rebord. Je prend une inspiration et m'empare d'un ton qui paraîtrait le plus confiant possible. Comme si rien ne s'était passé, comme si je n'avais pas été la pire idiote.

- Oui Monsieur Feld ?

Il baisse le regard et se gratte nerveusement la nuque. Je me sens encore plus idiote de prendre un air confiant alors qu'il ne cache pas ses sentiments. Je décide de quitter ce rôle et m'approche de lui.

Il lève la tête et plonge ses yeux dans les miens. Dans tous les cas, même si je n'avais pas voulu quitter ce rôle, ce regard l'aurait immédiatement fait disparaître à mon insu. Je décide de rompre le silence.

- Je suis désolée Monsieur, je ne sais pas ce qu'il m'a pris.

Il semblait soulagé mais contrarié. Je ne pensais pas l'avoir autant énervé. Il respirait fort et je sentais son souffle sur moi. Pour la troisième fois depuis que je l'avais ''rencontré'', nous nous fixions sans rien dire. La tension sexuelle montait en moi et je me repris à fixer ses lèvres. Je l'entends soupirer.

- Blanche, j'ai 32 ans

Cette fois-ci, je plonge mes yeux dans les siens. Pourquoi me dit-il ça ? Il sait que je souhaite qu'il se passe quelque chose entre nous ? C'est pour ça qu'il me dit ça ? Il essaie de m'en dissuader ? Je ne comprends pas, il a juste à me dire que ce n'est pas approprié et que ça ne doit pas absolument pas se reproduire.. Je réfléchis quelques instants. Est-ce qu'il en a envie aussi ? C'est pour ça qu'il tente de m'en dissuader ? Je regarde sa main et confirme qu'il ne porte pas d'alliance. Je comprend qu'il a aperçu mon regard car il soupire une deuxième fois. Je ne sais pas quoi en penser et m'excuse.

- Je suis désolée, ça ne se reproduira plus.

Sur mes mots, je pars de la classe en marchant du plus vite que je peux et m'arrête en plein milieu du couloir pour réfléchir à ce qu'il vient de se passer. J'aurais du aller plus loin pour réfléchir car je n'ai pas pu entendre ses pas me rattraper. Je ne me suis pas retournée mais je sens son souffle sur mes cheveux. Il pose sa main sur mon épaule gauche et soupire encore une fois.

- Pourquoi me suivez-vous si je vous énerve ?

 - Pourquoi dis-tu ça ?

- Vo..vous soupirez tout le temps depuis que je vous ai contrarié..

Il descend sa main le long de mon bras et prend ma main dans sa paume. Ses mains sont énormes ! Ma main à l'air ridiculement petite dans la sienne. Se contacte m'envoie des frissons partout dans le corps et j'ai la chair de poule. Nous restons comme cela un moment, je ne saurais dire combien de minutes. Il finit par se rapprocher de moi et nous sommes pratiquement collés. Je n'ai toujours pas tourné la tête. Je ne veux sûrement pas réaliser qu'il s'agit de mon prof. Et que ce contact est déplacé, voir même illégal. Et puis, si je tourne la tête, je sais que je ne serais pas capable de ne pas me jeter sur ses lèvres. Il rompt le silence et répond à ma question que j'avais presque oublier.

- C'est mon attirance pour vous, Blanche, qui me contrarie.

À chaque fois qu'il prononce mon prénom, je frisonne. Il a une manière tellement provocante et en même temps si calme de le dire.. Je décide de me retourner et plonge mes yeux dans les siens.

- Quel est votre prénom Monsieur ?

Il sourit et me répond sans aucune hésitation.

- Gabrie

- Gabriel, vous m'attirez aussi

Je répond simplement. Le fait de savoir son prénom et de savoir que je l'attirais m'a calmer. Je suis toujours brulante et prête à exploser à l'intérieure mais je suis plus à l'aise à l'oral. Je le vois rougir et il a l'air surpris, désarmé.

- J..je.. ne.. ne dites pas ça !

J'hausse un sourcil et l'interroge du regard. Son regard qui fixait jusqu'à lors mes yeux, descend vers ma bouche. Je rougis à mon tour. Il n'a pas le droit de faire ça. Comment pourrais-je respecter la loi si il fait ça ?!

- Et vous, ne faites pas ça  !

J'étais sur le point de prendre son visage dans mes mains et l'embrasser, mais la sonnerie retentit. Nous rougissons tout deux lorsque les élèves sortent de leur salle.

- Il me faut un billet d'excuse pour le cour que je viens de rater.

Il acquiesce et bafouille qu'il me le donnera plus tard. Je me retourne et soupire. Et vois Juliette et Charlotte au loin, qui me fixent, les yeux en billes. Je rigole et les rejoins. Charlotte prend la parole.

- Heu.. Tu m’expliques ???

- Tu NOUS explique ! corrige Juliette.

Il est 13h30 et c'est l'heure de déjeuner. Le mardi est le jour où nous mangeons tard. D'habitude c'est insoutenable, mais j'étais trop occupé pour penser à mon ventre durant les quatre dernières heures. Nous allons dans la cafétéria et je leur raconte tout.

- Mais pourquoi t'as autant de chance ! Me lance Charlotte

- Ouais, c'est vrai ça, déjà que tu as Louis et Ethan, maintenant tu as l'objet de convoitise de toutes les filles du lycée, et même des profs ! J'ai entendu Mme Laroche s'extasier sur le sourire de Mr Feld.

Je rigole, et Charlotte et Juliette m'accompagnent. Nous nous installons à notre table où les garçons sont déjà installés. Ethan me fixe mais je suis trop occupée à observer Louis. Il me lance un regard triste et retourne à son plateau. Je décide de prendre place à côté de lui et lui sourit. Il me rend ce sourire, mais je le sens plein de tristesse. Nous mangeons en silence et Charlotte prend la parole, comme toujours.

- Vous aussi vous allez à la piscine cet aprem ?

J'avais complètement oublier. Les garçons répondent que oui et je m'excuse et part en courant. J'ai oublié mon maillot de bain ! Je cours en direction de chez moi et une voiture ralentit à côté de moi. J'aperçois Mr Feld dans la voiture. Il baisse sa vitre.

- Tu es pressée de sécher ? Me lance-t-il en souriant

Je rigole et lui répond que non, et lui explique que j'ai oublier mon maillot de bain. Il paraît surpris et rigole à son tour avant de m'expliquer que lui aussi à oublier son maillot. Il me propose de m'accompagner chez moi pour que j'ai le temps de revenir pour 14h30. Je monte sur le siège passager.

- Pourquoi allez-vous, vous aussi, à la piscine ? Vous êtes prof de sport aussi ?

Il rigole. - Je n'ai pas cours cet après-midi et Mme Laroche m'a proposé de venir.

Mme Laroche est la prof d'EPS et je rigole en repensant à ce que Juliette nous avait dit ce midi.

Il me dépose devant chez moi et je file dans ma chambre. Sachant qu'il sera à la piscine, je choisis mon maillot de bain préféré. (Maillot de bain en photo à droite) Je re-sors au bout de 5 minutes et cette fois ci, cours jusqu'au bout et arrive devant le lycée. Trois classes, dont la mienne, sont regroupés et sont prêts à partir. Je rejoins ma classe et préviens Mme Laroche que je suis là.

Blanche LinklaterOù les histoires vivent. Découvrez maintenant