Chapitre 1: "La première fois".

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J'avais vécu jusqu'à mes 8 ans dans un petit pavillon de banlieue ; j'avais une vie normale, des parents normaux et aimants, un chien et même un hamster.
Mais un beau jour, ma mère décida de partir avec un autre homme, et je n'étais pas incluse dans son petit plan.

Après son départ, mon père avait commencé à boire, il n'allait presque plus au travail, et avait fini par être renvoyé. Il était très vite devenu alcoolique ; et moi, j'allais entrer au collège.

Ah le collège... Les pires années de ma vie. J'étais la victime de tous, et il n'y avait pas eu un seul jour où je n'étais pas la risée et le souffre-douleur, pas un seul jour où j'avais été tranquille.

J'étais différente, je ne ressemblais déjà plus à une fille, et personne ne voulait être ami avec moi ; si l'on ne me brutalisait pas, alors on me fuyait comme la peste.

J'étais humiliée chaque jour devant une bonne centaine d'enfants, et j'étais seule.

Vous savez, cette période de ma vie avait été décisive. Plus ils me rejetaient, plus je me renfermais, au point d'en haïr le genre humain dans sa totalité.

Avec un père alcoolique et une mère absente, une scolarité catastrophique et une solitude dévorante, je ne vivais pas, je survivais seulement.

À 12 ans, j'étais presque autonome. Je devais faire les tâches ménagères, tenir la maison,  ainsi que préparer les repas moi-même, puisque mon gros porc de père était bien trop saoul pour lever son cul du canapé, et j'aurais eu mille fois le temps de mourir de faim avant qu'il ne daigne me préparer quelque chose, si je ne le faisais pas.

J'avais cessé d'aller à l'école trois ans plus tard, à la mort de mon père. Ce gros sac était décédé d'une cirrhose, à cause de l'alcoolisme, me laissant seule face à mon sort.





À 15 ans, n'ayant aucune famille proche, et une mère qui manquait à l'appel, j'avais été placée dans un foyer. Un foyer avec d'autres "orphelins" comme ils disaient, mais je n'étais pas orpheline, j'avais eu des parents, ils m'avaient simplement abandonnée lorsque j'avais le plus besoin d'eux.

Une fois de plus, j'étais à l'écart des autres, les plus vieux me rabaissaient, tandis que les plus jeunes m'évitaient.

J'avais le droit à toutes sortes de mauvais traitements ; certains remplaçaient mes shampoings par du miel, de la mayonnaise, de l'urine, voire même du sperme parfois, d'autres me faisaient des croche-pieds dans les rangs du réfectoire, ou encore m'enfermaient dans les placards pendant des heures.

Pourtant je ne disais rien, je me taisais. Je n'avais pas peur, je voulais juste être seule. J'avais pris goût à cette solitude à force.

"Mieux vaut être seul que mal accompagné" dit-on...

Mais plus que ça, une haine destructrice grandissait petit-à-petit en moi.

Avant de faire souffrir d'autres gens, je me faisais souffrir moi-même, et mes bras étaient couverts d'entailles profondes, que je m'infligeais.

Cette haine me dévorait, chaque jour elle envahissait un peu plus mon esprit torturé, elle me bouffait de l'intérieur. Jusqu'à me pousser à commettre l'irréparable.




J'avais 16 ans la première fois que j'ai tué. Pour tout dire, ce fut une telle délivrance...
Je m'en souviens très bien, c'était un matin d'octobre que tout avait commencé.

Les effectifs de personnel étaient réduits à cause des vacances d'Halloween, et il n'y avait qu'un surveillant pour les deux bâtiments à ce moment-là.

Cette journée avait déjà très mal commencée, puisque les autres avaient décidé que l'eau froide était pour moi le meilleur des réveils.

Après le repas de midi, nous étions tous remontés aux dortoirs, tandis que le surveillant s'occupait des plus petits dans le bâtiment voisin. Et autant vous dire que quand le chat n'est pas là, les souris dansent...

Psycøpath | [ÉDITÉ]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant