Chapitre 11

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PDV THÉO

Évidemment, il fallait encore que ma mère soit invitée à une de ces soirées de lèche-cul pour le travail. Ma mère avait montée sa propre agence artistique il y a quelques années. Dès la première année, elle avait travaillé avec de nombreux acteurs du petit écran. Elle n'avait cependant encore jamais percée dans le domaine du grand écran, jusqu'à ce que cet acteur, Richard je-ne-sais-quoi, lui donne sa chance l'année dernière. C'est la que la carrière de cet acteur, ainsi que celle de ma mère, ont décollées. Il organisait aujourd'hui une soirée pour fêter la sortie de son énième film et y avait évidemment invitée la femme qui avait rendu tout cela possible. Le travail de ma mère était plus qu'important pour elle et prenait beaucoup de place dans sa vie, même lorsqu'elle n'y était pas, en particulier depuis qu'elle avait monté sa propre boîte. Je ne pouvais lui en vouloir puisqu'elle arrivait à subvenir seule à mes besoins grâce à ce job.

- Théo, tu es prêt ? Lança ma mère. 

 Au départ, j'avais refusé de l'accompagner à cette soirée mais elle avait quasi-supplier de me présenter à ses collègues et à son acteur chouchou. Je ne les avaient jamais rencontrés et n'avait jamais ressenti le besoin de le faire, jusqu'à aujourd'hui apparemment. Le point positif dans tout ça c'était le champagne à volonté. Je jetais un dernier coup d'oeil en direction de la glace trônant fièrement dans la hall d'entrée et sans que je puisse m'en empêcher, un fou rire incontrôlable s'empara de moi lorsque ma mère pénétra dans le hall, poings sur les hanches. 

- Je suis vraiment obliger de ressembler à un putain de pingouin? articulais-je entre deux rire.

Ma mère s'avança vers moi et resserra le noeud papillons qui ornait mon cou.

-Théo... Sil te plaît fais un effort. Tu sais que cette soirée est importante pour moi, me supplia-t-elle.

En effet, cette soirée était importante pour ma mère car il s'agissait de l'occasion rêvée pour elle de se faire connaître et possiblement décrocher de nouveaux contrats avec de gros acteurs. C'était une occasion en or pour elle de grimper dans les échelons du monde artistique.  Ce soir, elle devrait donc jouer du coude pour se tailler une place dans ce monde difficile d'accès. J'essayais de regagner mon sérieux mais échappais tout de même un ricanement en croisant à nouveau mon regard dans la glace. 

- Ok, mais ne compte pas sur moi pour prendre la peine de me coiffer.

- Même pas un petit coup de brosse?

- Maman! Allons-y!

À ces mots, j'enfilais mon veston, avant de sortir définitivement de la maison, ma mère sur les talons. J'allumais la clope que je venais de me coincer entre les lèvres en démarrant le moteur de ma voiture, sous le regard exaspéré de ma mère.  

*** 

Nous arrivons devant l'immense demeure quelques minutes plus tard. Un homme en costume me fit signe de m'arrêter et j'obtempérais. J'abaissais la fenêtre et l'homme se présenta comme étant le valet de la maison et me demanda de lui tendre mes clés pour qu'il puisse stationner la voiture à un endroit propice. Je lançais un regard à ma mère qui , comme moi, était bouche-bée. L'abondance ne semblait pas avoir de limite ici. J'acquiesçais et confiais mes clés à l'homme prudemment. Il me remercia d'un signe de tête et nous pointa du doigt l'immense portail de fer se dressant devant la maison qui avait été ouvert, sans doute pour y accueillir les invités. Au fur et à mesure de notre ascension vers la demeure, un sentiment de déjà vu s'installa en moi. Lorsque nous pénétrons dans celle-ci, je devinais que cette baraque était celle qui avait accueilli la fête de début d'année,  quelques mois auparavant. La fameuse soirée qui m'avait tant rapprochée de Sasha. Je secouais la tête afin de chasser mes pensées qui s'étaient soudainement dirigées en totalité vers la belle blonde. Une jeune femme rousse en costume blanc et noir nous accueillis à la porte pour nous débarrasser de nos vestes mais je refusais d'un signe de main poli. J'avais dans l'intérêt d'aller fumer à l'extérieur plusieurs fois et donc, je ne voulais pas me débarrasser de mon veston. Lorsque la jeune femme fut éloignée, la veste de ma mère entre les mains, je localisais rapidement les serveurs trimbalant les coupes de champagnes. L'un d'eux remarqua sans doute mon regard insistant et se dirigea rapidement vers moi, plateau en main. J'attrapais deux coupes de champagnes, remerciais l'homme d'un signe de tête et les vidais d'une traite , sous le regard meurtrier de ma mère.

Bad Boy Good Lips [EN RÉÉCRITURE]Where stories live. Discover now